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Semence

Corps ! Corps bouillant !
À quand la saison du rut
où pourras, hurlant,

ouvrir ton humus obscur
au labour sanglant du soc ?

Ce tanka fautif est un exemple de clinamen au sens oulipien : le 1er vers n’a que 4 syllabes. Son maintien volontaire alors qu’il est facile d’ajouter une syllabe est conforme aux idées de Georges Perec concernant le clinamen, liberté dans la contrainte.
Comme lipogramme en E, ce poème accompagné de son titre fournit un second exemple de clinamen, l’unique mot du titre ne respectant pas la contrainte.
Publié sur la liste Oulipo le 4 juin 2023.

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La faute harmonique

accédant
au livre maudit
qui ouvrait la leçon du mal
j'appris à trahir mon maître sans jamais sortir
du paradis pâlissant qui m'avait jadis empli d'un bouillant amour pour l'art

sombre nuit
où chancelai nu
sous la main noire qui flattait
mû par un fol instinct comme couru d'un sang d'or

haletant
j'ai mangé sans faim
un poison fade m'a nourri

tout devint
sauvage jardin

où m'enfouis 

Dans ce bigollo lipogramme en E chaque vers présente toutefois une faute ( ou un clinamen ) dont, relativement au nombre de syllabes, l’emplacement se rapproche de plus en plus du nombre d’or [ou de son inverse selon le calcul] au fur et à mesure que croît la longueur du vers : 2/3 ; 3/5 ; 5/8 ; 8/13 ; 13/21.
Publié sur la liste Oulipo le 10 mai 2022

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Tract : LRU et Fioraso

Un préliminaire

C’t’ LRU, tumulus du Sup, qu’un nul Ubu du cru crut l’humus d’un futur brun, fut un summum du truc cucul, but nul d’un club d’us durs. D’un CHU, d’UFR, du CNU, chut un « Zut ! » cru, mû d’un flux plus dru qu’un jus chu d’un cumulus.

Le tract

La loi LRU, loi soi-disant d’autonomisation du sup, qu’imposa N. Sarkozy à tous labos, UFR, instituts français participant à la construction, la transmission ou la valorisation du savoir, fut un trauma magistral. Jalon d’un train d’accrocs à nos lois issu d’un accord Bolognais, il connut un impact sans comparaison, tous nos savants du plus insignifiant au plus grand d’un coup contraints au joug du capital, au carcan du contrat, à la confrontation, aux mauvais coups, à l’opacification s’imposant sur nos statuts. Tandis qu’un tri signa la priorisation d’un taux minimal d’instituts qu’on favorisait à loisir, la plupart, « promus » canards boîtant, subit par sous-dotation ou par dislocation un choc frontal visant à la disparition.

Effet des décrets de V. Pécresse, l’excellence s’est présentée en référence extrême. Elle étend ses effets délétères envers recherche et ensemencement. Ses sentences perverses engendrent détresse et perte de self-respect des gens enserrés en ses rêts.

Multipliant manifs ou sit-in, tous corps confondus, chacun a fait savoir son indignation. Il faut sortir du carcan fatal qui pourrit l’important dispositif français du sup, un outil crucial pour la construction du savoir, un maillon concourant à la formation d’artisans du futur.

VOUONS AU PLUS TOT LA LOI LRU
A L’ABROGATION

Or la loi Fioraso dont on lit l’avant-propos, loin d’affadir la loi Sarko, va droit dans son aggravation. On voit dans son dispositif non l’apport d’air frais dont on a tant soif mais la prolongation d’accords Bolognais dont il assoit son inspiration.

Alors faisons savoir à N. Fioraso l’irritation croissant dans la nation. S’imposant à l’idiot diktat Bolognais, faisons saillir à jamais la raison.

Il s’agissait dans cet essai d’explorer ce que peut donner une contrainte oulipienne dans un texte aussi éloigné de la « littérature » qu’un tract. Pour son contenu, ce texte se conforme à tout ce qu’on s’attend à trouver dans un tract (contenu que par ailleurs je reprends volontiers à mon compte).
Pour la forme, il suit diverses formes de lipogramme : Lipogramme en « e » pour le début, monovocalisme en « e » pour le paragraphe sur V Pécresse, lipogramme en « e » et « u » pour les derniers paragraphes sur N Fioraso. Ainsi pour les deux ministres sont utilisées seulement les voyelles de leurs noms.
Après coup, adjonction d’un préliminaire, monovocalisme en « u ».

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L’oiseau à gueule

Suisse comme More.
N’ont ni repos ni répit.
Envoyé d’enfer dévore
Corbac, pic, bovin hapi,
Capri, vil chacal.
Hallali sur qui glapit.
Rapace ducal
Et fond l’âme seule
Son élan bancal
Ne sauve d’ongle ni gueule.

Une première version en alexandrins du même poème :

Les spires de son vol pétrifient Suisse et More.
Dès que survient, point de repos ni de répit.
Voyez venir d’enfer fier envoyé: dévore
Corbac, oryx, cochon, baby, bovin hapi,
Capri, papy gaga, pic, ara, vil chacal.
Hallali qui s’abat sur l’appât qui glapit.
Dès qu’est paru fatal le rapace ducal
Une onde désolée tombe et fond l’âme seule
Et le fuyant sujet dans son élan bancal
N’évite ni l’estoc des ongles ni la gueule.

Le 15 mai 2012 Pascal Kaeser a écrit  sur la liste Oulipo: « Rappel : la roue-mémoire est une forme poétique brevetée Kaeser. La succession des mètres 5777575557 est une configuration combinatoire qui permet par
décalage d’obtenir les 8 triplets possibles de deux objets (ici 5 et 7). Le schéma de rimes est celui de la classique Terza rima. »
Pour mieux matérialiser les 8 triplets, je me suis demandé quel caractère distinctif leur attribuer à chacun. Une idée m’est venue: imposer à chaque triplet un lipogramme en trois des lettres de l’alphabet: abc, puis def,ghi,jkl,mno,pqr,stu,vwx; les deux dernières yz étant interdites aux deux vers extrêmes peu touchés par les précédentes contraintes. Ceci donne en résumé les interdictions suivantes sur chaque vers:
5 abc yz
7 abc jkl
7 abc jkl stu
7 def jkl stu
5 def mno stu
7 def mno vwx
5 ghi mno vwx
5 ghi pqr vwx
5 ghi pqr
7 pqr yz
Pour tout dire j’avais d’abord oublié la contrainte métrique d’où la première version en alexandrins.
Posté sur la liste Oulipo le 24 mai 2012.

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Ballade damascène

On ne voit en ce funèbre goulet
Nulle couleur, nulle courbure belle.
Rien que pruine, rien que béton croulé
En ce long bourg qui penche et encorbelle,
Piège terrible, grotte où le cœur gèle.
Ni tourterelle en ce ciel boutonné,
Ni ritournelle, ni vol effréné.
Tige ni feuille le tronc noir ne porte.
Herbe flétrie, terre-plein retourné.
O quel vent fier peut ouvrir une porte ?

Tel un fleuve qui peine pour filer
Pour ce qu’un bief étreint le flot rebelle,
En ce couloir fou grouille refoulé
Un cortège lent, et l’heure cruelle
Tourne. Que cherchent en cette ruelle
Jeune, vieux, fille, peuple confiné,
Front penché, lèvre pincée, œil tourné ?
Foule qui peine, piétine, reporte
Lutte et foi, pour ce vivre portionné.
O quel vent fier peut ouvrir une porte ?

Qui voit en cette robe, en ce gilet
Revêtu pour un jour en bleu prunelle,
Ce linge noir terreux, ce cou brûlé,
Coton bourré, brune coulure grêle,
Cette terreur qui hurle nue et frêle ?
Qui lit en ce bel œil vif étonné
Le récit horrifié qui vient ruiner
Le rêve en toute nuit lugubre et torte ?
Et ce ventre que brûle trop jeûner ?
O quel vent fier peut ouvrir une porte ?

Peuple en tout lieu répète un cri tonné
Qu’en linceul jette un prince forcené.
Elève une voix inflexible et forte :
Que ceux qui pleurent voient le jour tourner.
O quel vent fier peut ouvrir une porte ?

Cette photo prise par un représentant de l’ONU montre une distribution de vivres le 31 janvier 2014 à Yarmouk, faubourg de Damas peuplé de réfugiés palestiniens. Elle m’a inspiré cette ballade lipogrammatique : en sont absentes les lettres du mot DAMAS.

Une interprétation musicale m’a été offerte par Jacques Ponzio, lisant le texte accompagné en improvisation par lui-même au piano et par le violoncelliste slovène Cosic. À écouter ci-dessous :


Posté sur la liste Oulipo le 8 mars 2014.

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Un mont qu’on va gravir

Au matin, nous avons un souci:
où voir clair dans la nuit jamais finissant ?
Affliction nous alourdissant,
styx où l'on va croupissant.

Nous avons dû courir sus au dragon.
Nous avons appris qu'inaction n'induit pas toujours paix,
Qu'aussi tous dictats ou notions
sur la signification du mot "droit"
sont parfois loin du bon droit.

Pourtant un point du jour nous sourit
avant qu'on l'ait vu.
Disons qu'on y va.
Disons qu'on survivait dans un pays,
non pas rompu,
mais imparfait.

Nous, fils d'un pays, d'un instant,
Où un souillon au cuir noir,
hoir d'humains mis sous un joug,
qu'avait nourri un cotillon sans mari,
pourrait dans son imagination jouir du pouvoir national,
mais tout au plus discourt pour qui l'a conquis.

Soit, nous manquons d'un poli,
d'un abord parfait,
mais aussi
nous n'avons pas pour but d'aboutir à l'union dans son absolu.
Nous avons pour but d'accomplir l'union sur un horizon.
La construction d'un pays promouvant sans tabou civilisations, colorations,
individus,
conditions d'humain.
Ainsi nous portons nos visions, non sur la situation d'un instant,
mais sur la situation du futur.

Nous proscrivons la division car nous savons qu'afin d'offrir tous atouts au futur,
nous avons d'abord à bannir nos oppositions.
Nous abaissons nos poings
pour ouvrir à tous nos bras.
Qu'il n'y ait aucun tort pour aucun, mais pour tous l'accord parfait.

Qu'un fait au moins soit connu partout :
Autant nous sanglotions, autant nous grandissions.
Autant nous souffrions, autant nous croyions.
Autant nous fatiguions, autant nous risquions.

À jamais tous unis nous irons triomphants.
Non qu'on n'aurait plus jamais à subir un coup dur,
mais on n'ira plus jamais brandir la division.

Un lointain  manuscrit dit qu'un jour
chacun sourira sous son plant aux lourds raisins,
soustrait aux assauts malfaisants.

Si nous voulons agir au diapason d'un si grand jour
nous vaincrons non par poignards brandis,
mais par tous ponts qu'on aura bâtis.
Voilà un jardin à nous promis,
un mont qu'on va gravir,
si nous l'osons.

Car avoir vu jour aux US nous munit,
plus qu'un nom imposant,
d'un passif dont nous nous occupons,
qu'il nous faut assainir.

Nous avons vu la faction s'acharnant à abolir la nation,
plutôt qu'à s'y unir.
Ourdissant la mort du pays, par un coup brutal au pouvoir civil.
Un plan qui a failli aboutir.

Pourtant, si tout pouvoir civil subit parfois un coup brutal,
jamais n'y saurait choir un coup fatal.

Voilà un fait sûr,
nous y croyons dur,
car nous qui nous tournons au futur,
savons l'historial miroir nous tournant un tain pur.

Nous voici au jour du rachat.
Nous pâlissions au jour prochain.
Nous nous trouvions mal instruits
pour pourvoir à un si poignant instant.

Mais par lui nous fut fourni
qu'un opus original soit accompli,
nous offrant horizons, ris.

Alors qu'avant nous voulions savoir :
aurons-nous jamais trait sur la tribulation ?
aujourd'hui nous affirmons :
jamais la tribulation n'aura trait sur nous.

Nos pas n'iront point au sort qui fut,
mais nous irons au sort qui va s'accomplir :
un pays coti mais intact,
compatissant mais hardi,
insoumis, affranchi.

Nous n'avons ni à fuir
ni à faiblir sous l'intimidation
car nous savons qu'inaction ou stagnation
sont la dot qu'auront alors nos gamins.
Pour tout faux pas,
subiront fort poids.

Mais voici un point clair.
Ajoutons l'aidant à l'adroit,
l'adroit au bon droit :
l'amour formant alors la loi
va munir nos fils d'un natif droit.

Laissons donc pour toujours un pays
plus plaisant qu'on n'a connu.

Au fur du soupir gonflant mon thorax d'airain,
nous allons accomplir, d'un pays implosant, un pays imposant.
Nous allons accourir du ponant où sont nos monts chatoyants d'or.
Nous allons accourir du pays mohican battu d'un air marin
où fut avant nous combattu pour bâtir la nation
Nous allons accourir du nord aux conurbations cotoyant d'imposants lacs
Nous allons accourir du sud rôti sous un rayon tropical
Nous allons rafraîchir, radoucir, ragaillardir.

Par tout point connu dans la nation,
par tout coin qu'on dit part du pays,
l'humain flot si mouvant si magistral apparaîtra
contus mais magistral.

Au jour naissant, nous jaillirons hors la nuit,
brûlants, hardis.

Un clair matin naît à qui nous ouvrons l'huis
car il y a toujours un fanal
pourvu qu'on ait un cran suffisant pour voir qu'il luit.
Pourvu qu'on ait un cran suffisant pour nous savoir lui. 

Lors de la prise de fonctions du nouveau président des États Unis d’Amérique, un poème fut récité par Amanda Gorman. : « The hill we climb »
Il m’est venu, moi qui comme le chantait Nougaro suis blanc de peau, le désir de tenter plutôt qu’une traduction une transposition oulipienne de ce poème. Quelle contrainte choisir pour un tel texte ? J’ai pensé à un lipogramme supprimant la voyelle E, blanche d’après Rimbaud. Le texte original a pour caractéristique un fort usage de répétitions, allitérations, jeux de mots que j’ai essayé autant que possible de restituer.

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Oripeaux

Al toro sin cuernos

Je vaque, dévoyé, -ou veuf, – ou dégommé,
Vieux doge de Padoue. Ô bée, abîmé, dôme.
Du feu qui a fugué, du vivide oud aimé,
J’évoque fade vide, aboi qu’avive baume.

Ogive du koubba : qui m’y bagua pâmé ?
Ah, qui a vu magique Adige où voguai, môme !
J’ai humé mauve à Pâque où ma foi m’a paumé,
M’égaya hampe du gamay doux à ma paume.

Qui : homme ? Jéhovah ? Qui : pape ? mikado ?
Je divague, ébahi du gage de ma dame ;
Igue me piège, abîme où m’aime apode femme.

Evadé de Yama, mimai fameux judo.
Beau maqam dédiai, de ma gigue kiffée,
Aux aveux de ma mie, aux appeaux de ma fée.

Une tradition chez les Oulipotes est de réécrire le Desdichado de Gérard de Nerval en appliquant diverses contraintes oulipiennes. Par ailleurs Georges Perec a popularisé par sa contrainte des « ulcérations » ( non appliquée ici ) la liste des 11 lettres les plus fréquentes : ESARTINULOC. Sur la liste Oulipo, Gilles Esposito-Farèse a lancé un défi lipogrammatique : réécrire le Desdichado en s’interdisant les consonnes de cette liste S,R,T,N,L,C. Les réponses sont tombées aujourd’hui à midi, incluant bien sûr celle de Gef, et toute une série d’autres remarquables sonnets. On trouve ici ma réponse. Je remercie Gef pour son aide sur le titre, qui constitue un Beau présent sur ESARTINULOC.
Posté sur la liste Oulipo le 4 février 2019.

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Twittérature

Sankulipo

Ce projet d’un an a démarré le 1er mai 2015. Comme pour les deux cycles annuels précédent, le lipoméride et le zodianku, il a fait l’objet d’une parution quotidienne sur ce site et sur twitter. Il se base sur le calendrier républicain: chaque jour paraissait un haïku écrit en utilisant seulement les consonnes du nom donné par Fabre d’Eglantine au jour considéré. Si toutefois ce jour comportait une seule consonne ou aucune, on pouvait utiliser de plus les consonnes du nom du jour dans la décade (primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi et décadi).

Tous les amis, Oulipotes ou Twittérateurs, qui le souhaitaient étaient invités à me proposer ces haïkus, accueillis avec joie.

Voici le premier et le dernier des haïkus composés lors de ce cycle :

1er mai 2015 – 12 floréal – Sainfoin

Sonnée, affaissée,
Faneuse a son infusion.
Finie soif insane.

30 avril 2016  – 11 floréal – Rhubarbe

Hobereau bourru
A ri, ébahi ! Hourra :
Bru aura bébé !

Mois par mois, ensemble des haïkus du Sankulipo :

Floréal

Prairial

Messidor

Thermidor

Fructidor

Sans-culottides

et notamment Révolution : un ensemble de belles absentes composées pour ce jour spécial.

Vendémiaire

Brumaire

Frimaire

Nivôse

Pluviôse

Ventôse

Germinal

A la fin de ce cycle nous avons fêté la fin de l’aventure : une pluie de textes ont répondu à mon invitation d’écrire sur des contraintes oulipiennes librement choisies des poèmes à partir de la chanson  « Il pleut, il pleut, bergère » écrite par  Fabre d’Eglantine, auteur des noms de jours du calendrier républicain. Cette page a été publiée le 1er mai 2016.

Variantes :

Chaque jour de nombreuses variantes ont été proposées par des amis sur la liste Oulipo et sur twitter. Merci à tous pour tant de richesse ! Elles sont rassemblées (ainsi que mes propres variantes)  dans la page Variantes du Sankulipo

Illustration :

Un grand merci à « Mal traçadas linhas » alias @eujanymim qui m’a envoyé la belle roue calendaire illustrant le Sankulipo.

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Oripeaux

Topor à Porto

Tôt, Porto : port pro.
Toro, rôt top, Ô Topor !
Ooo pot ort. Trop pop.

Avec l’exégèse que voici :

Il voulut dessiner au calme au Portugal
Et débarqua sans heurt en la ville invaincue
Où d’un bovin fougueux lui fut cuit un régal
Mais sa papille n’est du vin pas convaincue


Le retour sur la liste Oulipo de la forme quatre-san-ku m’a inspiré l’essai ci-dessus. Toute ressemblance avec quelque épisode de la vie de Roland Topor serait bien sûr purement fortuite, et seulement due aux merveilleux aléas de la contrainte.
Posté sur la liste Oulipo le 3 février 2015.

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quatre-san-ku

I
A même sa mée,
Sam a ses as amassé.
Sasse âme semée.

II
La Lada cala.
Lad dalla, Al laça cal :
Là, d’ac, ça alla.

III
Fée fit fieffé tif !
Et été te fit effet.
Té, tête te fitte.

IV
Erre et rate artère
Art t’a tête à tête rare
Ta terre t’arrête

V
La Mamma a mal !
Là… la calma, la cala,
Laça, ça alla.

VI
Pope pop épié.
Oie pipée, pipo pépie.
O pie épopée !

VII
née en un névé
ève neuve venue nue
en une nuée

VIII
A la lie allai,
Là, à l’île à l’aléa.
Ai l’aile liée.

IX
rag erre égaré
reggae a rage à gérer
raga rare aère

X
Nuit. Inti tut nit.
Un titi nu tint un ut.
Un tutti : tut tut !

[Inti = dieu du soleil inca
nit = unité de luminance]

XI
O Bob tête bée
Béret tort et botte ôtée
Robot et toro

[Exceptionnellement un « cinq-san-ku » sur ROBERT en l’honneur de Robert Rapilly pour son anniversaire]


Petit amusement chambérien. Parmi les 20 lettres ne valant pas 10 au scrabble, en choisir quatre dont au moins une voyelle. Ecrire un haïku en utilisant exclusivement ces quatre lettres.
[ D’où le nom: quatre (lettres) sur 3 (san en japonais) vers formant un (haï)ku — rien à voir avec la Fontaine des éléphants]
Postés sur la liste Oulipo en septembre 2013.

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