Va, voit, vit, touche tout, palpe partout. Bébé évadé va, telle petite étoile, fouinant, tâtant sans fin, tout fou. Elle le mène, mamé, à même sa peau, repère pur espéré. À ce tiède contact connaît ancienne attente. Ann a nanan. Sûre, serre. Susurre « Urus ! » Elle recèle l'or. Coule corolle ourlée. Passe instant en suspens. Petit se sent uni au sein puissant. Tête calée en l'aisselle rit de douceur. Né en lune nuée, n'attend date ni dette. Aime l'aile sur lui serrée. Rée ère, erre, rage égare rāga. Ésus sème armes, ruses amères. Mère pleure, implore : pour lui, moi-même meure ! Ni su la meute « Mort ! » hurler ni « Haine ! ». Été assassin. Nais, enfant nu, au néant. Soir. Froid effare désir roide. Tôt sauras aller seul où le silence
Ayant récemment repris la contrainte du tétraktys définie en 2015, j’essaie ici une structure modifiée comme me l’a suggéré Annie Hupé, arrangeant les strophes dans l’ordre S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S1 S2 S1 , qui me paraît une heureuse disposition rappelant le bigollo ( pour les notations, voir la définition sur ma page de contraintes ). On tente ici un tétraktys exagéré en un sens légèrement différent de l’exagération usuelle : ici, dans chaque strophe, le n-ème vers compte n voyelles et n consonnes. Gilles Esposito-Farèse m’a suggéré l’appellation « isostichovocaloconsonantisme ».
Publié sur la liste Oulipo le 22 mai 2023.