un jour l'homme à la figure grise par force en déchargeant ses mousquets s'est emparé du navire alors nous qui voguions vers l'azur nous avons perdu le cap louvoyé contre le vent la cale fit embourrer de son or de son fabuleux trésor et la coque s'enfonçait dans la fange d'une eau trouble les uns ont rejoint d'autres esquifs les autres se sont laissés débarquer sur des rives désolées en pleurs ils ont vu la voile bleue d'un vent orgueilleux gonflée disparaître sans un signe adieu compagnons que nous aimions hélas plus personne n'a les cartes nul ne scrute le sextant et moi je rêve au fond de la cale qui sombre
Ce poème était joint à ma réponse à un correspondant s’inquiétant de la disparition de plusieurs représentants appréciés de la twittérature, qui ont déserté ce réseau social à la suite de l’appropriation de celui-ci par Elon Musk. Sa structure articulée en vers de 2 et 7 syllabes suit un processus d’augmentation/diminution s’inspirant un peu de celle du bigollo.