l'hiver file le cercle se ferme persiennes scellées et mes lèvres le réveil déréglé s'inverse et le temps se freine le verre de mes fenêtres se teinte de gris persillé de perles gelées et je reste en ce prisme livide imprégné de mes velléités chétives entre l'éveil et le déclin de ce ciel inerte vient léger derrière les vitres tel le rire des grives ivres le petit cri d'invite de l'espiègle fillette elle erre vive de pré en pré entre les spectres des pins empesés de neige elle émet de ses lèvres fines ce minime signe indistinct et revient le silence éphémèrement brisé je tire le pêne viens vers elle et même si le pied ripe je me dépêche de l'index levé vers ses lèvres elle m'intime de ne rien dire et tend ce même index vers les pics ceints de nimbes éthérés de ses cils frêle penne vibre de ses dents brille le fier rire de ses tresses d'ébène glisse le bercement elle prend le sentier invisible en plein hiver et m'emmène en terres de gel elle est reine de ces neiges vierges ces névés irisés de ciel ces pierriers relevés de fins pendentifs de givre me révèle immense et limpide cette sereine liberté et je rêve de rendre infinie cette étreinte
Grand bigollo bivocalique.