il faut cultiver l’impatience dans le ciel gris de nos rues plates où le vent s’est arrêté le vent contrebandier de l’amitié le vent s’est fait arrêter par imprudence il sifflait il faut libérer le vent débrancher les éoliennes débrancher le téléphone décrocher les poupées du manège tourner tourner comme la souris la chauve souris qui cherche le vent de la nuit il faut souffler tous ensemble les verriers les sopranos les vestales les bronchitiques les tuberculeux les amiantés les dragons les aquilons les fujins les phoques les vieillards les forgerons ne pas arrêter de souffler s’arracher les poumons s’éclater les tympans s’exorbiter les yeux et si ça ratait s’il ne repartait pas le vent catastrophe s’il ne repartait pas les murs aveugles des maisons resteraient visqueux dans l’ombre mauvaise les parterres de lino glissant pueraient sans fin la lessive saint marc les poussettes inutiles resteraient cadenassées aux cages d’escaliers à l’hyper-drive le carbone ensevelirait la file des voitures les bancs publics déserts se couvriraient de feuilles mortes sur les bureaux que la mélamine aurait figés sur les bureaux où se tapirait l’écran froid du touchpad où pas une feuille vingt-et-un vingt-neuf-sept ne se tiendrait prête à l’envol la sonnerie la sonnerie dans le vide et l’incolore toujours tous les jours grise et solitaire la sonnerie d’appel masqué
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le téléphone tous les jours
