Catégories
Oripeaux

La double bête 1

On part d’un mots croisés 6×6 sans case noire
Chaque définition est constituée de 6 vers de 6 pieds sur un principe proche du bel absent: le 1er vers ne comporte pas la 1ère lettre du mot à définir, etc. (la contrainte complète donnerait trop d’indications sur le mot cherché)
Donc, horizontalement comme verticalement il y a six poèmes de 6×6
Ces deux 6-6-6 justifient le nom de « la double bête »
(Envoyé le 5 février 2012 sur la liste Oulipo)


123456
A
B
C
D
E
F
Horizontalement:

A
lendemain d’élection
sortant d’un isoloir
un sombre président
déchu de ses fonctions
trouva un job au noir
près de ses confidents

B
d’un joli pantalon
aux motifs chatoyants
à prolonger l’usage
au delà de son âge
garnir d’un trou  voyant
l’étoffe et le galon

C
la chaleur d’une mère
au nourrisson blotti
en sève nourricière
s’offrira instant fort
puis l’enfant tout petit
repu sourit et dort

D
les horizons brumeux
jalonnés d’espérance
futurs gros d’inconnu
la comtoise se meut
qu’on surveille en silence
à l’aube au jour ténu

E
elle est devant la porte
la main s’arrondissant
et le regard baissé
qu’ignorent les passants
elle peut être morte
chacun va chacun sait

F
doux alcool assorti
au mordant de l’acide
mariage coupable
d’un clapot amorti
de chatoyance instable
un parfum naît limpide

Verticalement:

1
il tombe de fatigue
pris d’accablants frissons
refuse d’avancer
ses pleurs rompent les digues
il voit le sol danser
il mugit sans un son

2
gamins toujours vivants
prêts à prendre une route
sans poids ni tradition
l’oreille est à l’écoute
d’un discours captivant
ouverte à l’émotion

3
ils ont lu tant de livres
les mots sont tous présents
vivaces comme flammes
on voit surgir grisant
que guillemet délivre
l’or pur sous leur calame

4
un jour ensoleillé
j’allais à fond la caisse
un dispositif gris
à l’air ensommeillé
a flashé ma vitesse
on subira son prix

5
façonnant un calice
dans l’or pour un rubis
aux éclats abyssaux
l’ouvrier a fourbi
au creux de ce vousseau
un flamboiement duplice

6
ce mont qui te domine
aux imposants pitons
de cèdres couronné
tu veux le tamponner
tout roc fayard mouton
cède au bull qui lamine

On trouvera la solution ici

Oripeaux : Précédent Suivant

Catégories
Oripeaux

Portrait en anagramme

Soir: sac à zyklon





Participation à une série d’envois de « portraits en anagrammes » par différents membres de la liste Oulipo.
J’avais mis le commentaire suivant:
Un peu poussé, mais avec des lettres pareilles difficile de faire grand chose d’aimable. Avec des gens pareils on n’a pas beaucoup de choix.
Publié le 17 janvier 2012

Oripeaux : Précédent Suivant

Catégories
Oripeaux

Bad trip

Part, ignorant du sens, délivré du temps.

Et pour cela préfère ciel gris
Diluant bien les rires plein bord.

Vorace ose le rêve encor cru
Que rien de fini, ni sec, n'usa.

Aisément perd-il noir tic latent
De compter mises, profits, digits, récrits.

Il n'hérite ni d'un lingot, ni fil d'or.
Nocif cheminot il bondit, l'instinct dru.

Un soir long, si long, l'idiot brisa
Sans un mot licol d'indics si impotents.

Déjà, d'un ton gris, dix cops vont-ils, suris,
Crier à fugitif « Oh corrosif porc ! »

Porc sied à l'idiot pur : mot congru.
D'un bond vif s'en vint, gris sur fond d'or colza.

Par un joli cri, pic mar sort uts contents
Et à l'unisson grive, d'uts, sort un ris.

L'ivre garçon vint droit au grand nord,
Profilé sur l'horizon tel cabéru.

Un croissant, d'un or pur, ciel brisa
Au bord des lacs qu'alors vit longtemps.

Le salut vint de l'astre : du Sol l'hubris
Vite ramollit le frimas sur l'abord.

L'osier, qu'or insole, cache ru.
Un robin au roux vif devisa.

Au flot égal d'un lac boit longtemps
Et dans un rire chasse butor surpris.

Il est alors investi par un castor
Dont il s'est cru honni comme rat ventru :

D'un noir salut fournit le visa,
Sans un nom, et sans un tampon nilpotent.

L'eau vive lave du corps mûri
Pieds, bras, poings, le livrant nu sans tort.

Sort piteux, froid, tombe là recru,
Un poil las du sort qui le grisa.

Au trot s'en va : « Tu as froid ! sors-t-en !
C'est dans un rire amer qu'on mûrit »

Fils de castor, il s'en vint à un grand port
Dont lit ne put s'offrir, forcé manger cru.

Un soir, au bord du rift, dégrisa,
Las du monde bas, du mal omnipotent.

Prenant un linge blanc et, d'un pot, un bris,
Il versa son kil de fin sang d'un plat-bord.

« Monsieur rosit flots ! de glas féru ? »
Plut voix : chaud, son surin remisa.

Dans un songe a vu bras. Doigts l'on tend.
« Et la suite ? » - L'ange nu sourit.




Après l’invention par l’Oulipien Jacques Roubaud du HOG ( haïku oulipien généralisé ) dans lequel tous les nombres (de syllabes, strophes, vers par strophes, syllabes par vers) sont premiers, diverses généralisations ont été proposées notamment par Gilles Esposito-Farèse ,TOG, ROG, pour tanka, renga, puis les métatogs qui relaxent la contrainte : ici toute troncation à un nombre impair de vers donne un total premier de syllabes. Le poème ci-dessus est un métatog alternant des vers de 11 et 9 syllabes. Voici sa structure, dont GEF a vérifié qu’elle est maximale en nombre de vers :

11 + 9+9 + 9+9 + 9+11 + 11+11 + 9+11 + 11+11 + 9+11 + 11+11 + 9+11 + 9+9 + 11+11 + 9+9 + 9+11 + 11+11 + 9+11 + 9+9 + 9+9 + 9+9 + 11+11 + 9+11 + 11+11 + 9+9 + 9+9

La longueur 9 m’a immédiatement dirigé vers « et pour cela préfère l’impair », deuxième vers de l’art poétique de Paul Verlaine, qui justement compte 11 voyelles. D’où l’idée de construire le poème sur des vers tous de 11 voyelles, dont les listes seraient générées par la contrainte du « jeu de la vie ».

Mais « et pour cela préfère l’impair » de longueur 9 ne peut malheureusement pas figurer, car sa liste de voyelles n’est jamais obtenue sauf en 1ère position dans le jeu de la vie. J’ai donc mis en 2e vers ce qui en approchait le plus. Il se trouve que par hasard ici la dernière voyelle des vers suit une périodicité sur les 5 voyelles, ce qui m’a conduit à respecter un schéma de rimes.

Posté sur la liste Oulipo le 27 septembre 2021

Oripeaux : Précédent Suivant

Catégories
Oripeaux

Pauvre sole

Pauvre sole
Au fond vit
Souffre et râle

Ô mer sale
Satan vole
L'homme rit

Comme si
Mort cavale
Et vérole 

Essai d’une nouvelle contrainte, la terine berrychonne, proposée sur la liste Oulipo par Michel Clavel, qui la décrit ainsi : « Les finales vocaliques permutent selon les règles de la terine et les consonnes d’appui restent fixes comme dans les rimes berrychonnes »

Posté sur la liste Oulipo le 7 septembre 2021

Oripeaux : Précédent Suivant

Catégories
Ouvrir

Ballade damascène

On ne voit en ce funèbre goulet
Nulle couleur, nulle courbure belle.
Rien que pruine, rien que béton croulé
En ce long bourg qui penche et encorbelle,
Piège terrible, grotte où le cœur gèle.
Ni tourterelle en ce ciel boutonné,
Ni ritournelle, ni vol effréné.
Tige ni feuille le tronc noir ne porte.
Herbe flétrie, terre-plein retourné.
O quel vent fier peut ouvrir une porte ?

Tel un fleuve qui peine pour filer
Pour ce qu’un bief étreint le flot rebelle,
En ce couloir fou grouille refoulé
Un cortège lent, et l’heure cruelle
Tourne. Que cherchent en cette ruelle
Jeune, vieux, fille, peuple confiné,
Front penché, lèvre pincée, œil tourné ?
Foule qui peine, piétine, reporte
Lutte et foi, pour ce vivre portionné.
O quel vent fier peut ouvrir une porte ?

Qui voit en cette robe, en ce gilet
Revêtu pour un jour en bleu prunelle,
Ce linge noir terreux, ce cou brûlé,
Coton bourré, brune coulure grêle,
Cette terreur qui hurle nue et frêle ?
Qui lit en ce bel œil vif étonné
Le récit horrifié qui vient ruiner
Le rêve en toute nuit lugubre et torte ?
Et ce ventre que brûle trop jeûner ?
O quel vent fier peut ouvrir une porte ?

Peuple en tout lieu répète un cri tonné
Qu’en linceul jette un prince forcené.
Elève une voix inflexible et forte :
Que ceux qui pleurent voient le jour tourner.
O quel vent fier peut ouvrir une porte ?

Cette photo prise par un représentant de l’ONU montre une distribution de vivres le 31 janvier 2014 à Yarmouk, faubourg de Damas peuplé de réfugiés palestiniens. Elle m’a inspiré cette ballade lipogrammatique : en sont absentes les lettres du mot DAMAS.

Une interprétation musicale m’a été offerte par Jacques Ponzio, lisant le texte accompagné en improvisation par lui-même au piano et par le violoncelliste slovène Cosic. À écouter ci-dessous :


Posté sur la liste Oulipo le 8 mars 2014.

Ouvrir : Précédent   Suivant

Catégories
Oripeaux

Journée du Mystère Des Oulipotes

L’héméroméride, projet d’un an, conçu par Bernard Maréchal, débute le 1er mai 2021. Il se base sur les journées mondiales, internationales ou locales dont on trouvera une liste en page annexe. Une activité journalière est proposée : l’écriture d’un micro poème sur le thème de la journée, au format haïku, additionné d’une contrainte à son propre choix.

Le 8 juillet, seul de l’année où nous n’avons pu trouver de journée mondiale ou internationale, a été décrété « Journée du Mystère des Oulipotes » et a donné lieu à un riche ensemble de contributions. Les contraintes, non dévoilées dans l’héméroméride, sont explicitées ci-dessous.

Bernard Maréchal

Tu dis le mot « lettre »
Sur liste oulipo ?
L’esprit doit s’y mettre
Pour polir des mots.

Lettres mystérieuses
Pour dépoussiérer
Les rimes miteuses,
Puis les dérouiller.

Sortir des litotes
Où tout se dissout,
Et des polyptotes
Des puristes fous :

Mystères limpides
Pour liste oulipo,
Mes rimes stupides
De petit Pierrot.

(sélénets et beau présent)

et

Mystère des oulipotes :
Le dieu mort s'y est posé.
Le myope sort des étuis
Et pousse solide myrte.
Os du mystère, lépiotes,
Dieu y pelote ses morts.
S'il t'y mord époussetée,
Myste, sois étole prude.

(prophétie en huit anagrammes)

Rémi Schulz

jeu puéril ou vaine anecdote

pour qui refuse l’élan mutin

tout ce fatras emberlificote

le rustre comme le philistin

les nicodèmes et les bigotes

l'indélicat y perd son latin

mystère opaque des Oulipotes

 

pour coder la fable rigolote

il se faut détenir un dessin

un fantasme su sans antidote

émotif on y vient et revient

étrange cuisine qu'on mijote

suivant l’aptitude de chacun

mystère intime des Oulipotes

 

pour la décoder tel numérote

tel rumine le texte oulipien

tel tire le fil de la pelote

tel surdétermine et à la fin

découvre comme ça se tricote

logique clé du trésor surfin

mystère vaincu des Oulipotes

 

qui n’a tête vide de linotte

avouera n'être qu'un ripolin

et pourra crier saperlipotte

je ne sais encore quel moyen

élargit au-delà des jugeotes

un écrit digne d’un magicien

mystère infini des Oulipotes


( l'isocélisme et l'acrostiche oblique sont mis en évidence par l'image ci-dessous ; s'y ajoute un nombre de lettres égal à 666 et une gématrie égale à 7992, avec 7992 = 666 x (6+6) 

Elisabeth Maitre

Ecrire contraint
fol imaginaire fuse
pensée libérée

Jacqueline Morel

Mais qui sont les oulipotes ?
Virtuoses de la plume
Même passion les anime

Érudits poètes
Leur art nous révèle
La beauté du monde
Et l'infini des possibles

( HOG )

Annie

laisse le vent
courir devant
car la terre

lui a souri
là-bas aussi
adultère

c'est le credo
de l'oulipo
son mystère 

( sur le schéma de rimes de la « Chanson d'automne » de Verlaine )

Nicolas Graner

Oh, qu'allez-vous lire ?
Un sélénet ? Non !
L'acrostiche ? On vire :
Idiot, jeu bidon.

Pas plus : plat pangramme
Où on offrirait,
Tiens, trois tautogrammes
Et vieux whisky frais.

( quadruple prétérition )

Alexandre Carret

Mis au sottisier, l’oulilipotien (*) s’tâte ici ou là, rêve de folles prairies nues, ombrées, de belles muses. Près d’elles, va ici ou là ; vient, si insouciant, le vers à la rime facile, ici ou là-haut, pour plaire aux oulipotes en tiaulée- amis ? - si vous lisez ces lignes-là, de là ou d’ici !

(acrosémantiche avec noms de fleurs)


(*) L’oulilipotien est un mini-oulipien rêvant un jour d’être un oulipote.

Noël Bernard-Talipo

Quel trophée offre un jeu chébran, grave et sadique,
Mystifiant jeune et grand plus que ce bleu vishnou ?
Quel djinn hante, mutin, ce golf privé de balle,
Qui par chemins, jouissif, va d'un genou oblique,
Saoul d'un vin chaud fragrant bu au pot jusqu'au moût ?
Il chante au vent gonflé d'abjects mots qu’ouït pibale,
Fol spam  qu'on voit jaillir du bagout d'un chinou.

( Belle absente )

Oripeaux : Précédent Suivant

Catégories
Uncategorized

Un mouvement perpétuel

Enviant de ces gens la passion tenace
Il pose des billets à tâtons puis frémit
Lorsque le défiant l'abusant on rit fort
Un cave mise gros ça va valser un coup

Pâle il sent sinuant l'envahir mal brutal
C'est l'hiver s'imposant et bat le sang de glace
Bille filoute passe passe ralentit
Bondit sort du rail et sans égards te dit « Non »

Du rouage nocif enrage l'inconnu
Au grand déni du sort mise sitôt jurant
Et pâle tripotant d'un doigt ossu l'argent

Il sent l'infortuné chant qu'ont brûlants désirs
Tocsin fou la bille sans nuance dit « Non »
Du rouage nocif enrage l'inconnu
https://taliporefleuri.fr/wp-content/uploads/2021/06/0b315-1280px-automates-jaquet-droz-p1030490.jpg
Les automates Jacquet-Droz, musée de Neufchâtel (CH)                                                          (Rama, Cc-by-sa-2.0-fr)

Ce poème est ma participation à l’opus du 15 mars 2015 de « La ronde », un échange entre blogs sur un thème donné – ici « Le jeu ». Il a été publié sur le blog de Dominique Autrou tandis que sur talipo j’accueillais Hélène Verdier pour son beau tombeau de Stéphane Mallarmé.

Ce sonnet non rimé est composé selon la contrainte du jeu de la vie, à partir du vers « Enviant de ces gens la passion tenace » extrait du poème de Charles Baudelaire « Le jeu ». Dans cette contrainte inspirée d’un célèbre automate cellulaire, toutes les voyelles, déterminées par application des règles de cet automate, sont imposées. En appliquant ce jeu au vers de Baudelaire, j’ai observé qu’à partir du quatorzième vers une répétition infinie se met en place, d’où l’idée de mouvement perpétuel bien en accord avec le sens du poème.

Oripeaux : Précédent Suivant

Catégories
Poèmes accueillis

La ronde du 15 mars : jeu

La ronde est un échange périodique bimestriel de blog à blog sous forme de boucle. Le premier écrit chez le deuxième, qui écrit chez le troisième, et ainsi de suite. Pour chaque échange, un thème, un simple mot : aujourd’hui «Jeu».

Pour ma première participation à la ronde, je suis heureux d’accueillir Hélène Verdier.

https://i0.wp.com/cluster015.ovh.net/~talipo/wp-content/uploads/2015/03/verdier2.jpg
https://i0.wp.com/cluster015.ovh.net/~talipo/wp-content/uploads/2015/03/image-verdier-ronde.jpeg
Valvins, le jardin vu par la fenêtre de la chambre de Stéphane Mallarmé.

Hélène Verdier écrit à propose de ce texte:«Voici donc, en 707 signes (espaces comprises) un tombeau de Stéphane Mallarmé. faisant suite à ma visite à Valvins à l’automne dernier.– 707 signes, – 7 vers de 12 syllabes, deux fois, séparés par 1 vers monosyllabique, 1 vers qui tend, dans sa forme, le Ô des poètes, vers l’impossible zéro.L’ensemble fait bien sûr référence au dernier poème : un coup de dés jamais n’abolira le hasard, qui contient 707 mots.cf : le nombre et la sirène, par Quentin Meillassoux, Fayard, 2011.»

Pour ma part je suis très honoré d’être accueilli chez Dominique Autrou qui publie «Un mouvement perpétuel». Voici comment, ce mois-ci, va la ronde :

[ première publication sur l’ancien Talipo 15 mars 2015 ]

 Poèmes accueillis : Suivant

Catégories
Oripeaux

Cent mille millions de poèmes: numéro trois

Le vieux pêcheur breton de brun prit une prise
pour du gouffre du nez exciter le fin fonds
sur le très vieux buffet choisit une cerise
une permise et le seul jour de Dormition

Souvenez vous toujours de ces îles de Frise
où l’on vit ces milliers échoués de bleus thons
nous regrettions un peu ce flot de belles prises
lorsque nous percevions les feux en les buissons

On sèche le poisson turbot ou molve lotte
on fume le requin sur le sel on le frotte
lorsqu’on rejoint le port le vendeur est grognon




En réponse à un message de Françoise Guichard sur la liste Oulipo disant, le 14 janvier 2012 (perte du triple A par la France):
« Une lettre vient d’être supprimée. Je propose qu’on réfléchisse collectivement. En effet, les conséquences de l’évènement sont lourdes et de nombreuses répercussions sont dès ce jour prévisibles. Nous nous devons d’être prêts pour nous y confronter du mieux que nous pouvons. »
J’avais envoyé le texte ci-dessus introduit par:
« Pour préserver l’oeuvre d’un scripteur doublement délictueux en ses propres nom et prénom, je propose de corriger l’un de ses livres en « Cent mille millions de poèmes », ce qui, outre une légère réécriture, peut heureusement se compléter d’une simple suppression des tercets ultimes de tous les sonnets. Il est loin d’être sûr que les oulipiens puissent de même trouver des corrections qui disculpent tous les écrits qu’ils vénèrent. »

 

Oripeaux : Précédent Suivant

Catégories
Oripeaux

han xin

serf obscur
ver de terre
rejeté
mère morte
tu sors du
crépuscule
duc de guerre
trop seul

osé subterfuge
route des surplombs
ce coup de stupeur
dresse l’empereur
sur les peuples

qu’espérer de tels succès
quel gré quel or quel éloge
le corps percé cou tordu
tu meurs

Posté sur la liste Oulipo le 9 décembre 2011 avec la présentation suivante:
Un écrit chinois du IIIe siècle posait le problème suivant au sujet du général Han Xin très célèbre en Chine :
« Combien l’armée de Han Xin comporte-t-elle de soldats si, rangés par 3 colonnes, il reste deux soldats, rangés par 5 colonnes, il reste trois soldats et, rangés par 7 colonnes, il reste deux soldats ? »
La solution est basée sur le théorème des restes chinois. La plus petite valeur positive est 23, c’est pourquoi dans ce qui suit on trouve successivement trois strophes de 23 syllabes rangées d’abord par 3, puis par 5, et enfin par 7, complétées par les restes correspondants. Ce texte retrace librement les épisodes de la vie de Han Xin. En raison de la fin brutale de ce dernier, les lettres de son nom ont disparu de ce texte, écrit seulement avec les lettres qui restent.

Oripeaux : Précédent Suivant