Ce projet d’un an, conçu par Bernard Maréchal, a débuté le 1er mai 2021. Il se basait sur les journées mondiales, internationales ou locales dont on trouvera une liste en page annexe. Pour chacune de ces journées, un mot-clef (ou un groupe de mots-clefs) était mis en évidence.
Une activité journalière était proposée : l’écriture d’un haïku ( 5/7/5 syllabes ) additionné d’une contrainte à son propre choix mettant en jeu le mot-clef du jour. Le haïku pouvait éventuellement être remplacé par une autre forme de micro-poème, tanka, sélénet, chicago, petite morale élémentaire portative…
Vous pouvez consulter sur la page dédiée les contraintes et les formes qui ont été mises en œuvre dans les nombreuses contributions reçues tout au long du projet, soit en utilisant la page contact de ce site, soit sur twitter, soit encore sur la liste Oulipo.
Ces contributions peuvent être lues dans des pages mensuelles : mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre, janvier, février, mars, avril.
Ci-dessous les contributions écrites pour le bouquet final, le dernier jour de ce projet, 30 avril 2022.
Journée internationale du jazz
Bernard Maréchal
Monk, Sidney Bechet, Gillespie ou John Coltrane, Quel swing ont ces vieux ! Billie Holiday pleurait, Ella Fitzgerald chantait. (tanka et pangramme de 102 lettres)
et
Passant par hasard, Campagnard à Manhattan, Dansas la samba. L’agaçant jazz t’attrapa, Battant la java d’antan. (tanka et monovocalisme en [A])
et
Pour que les vieux Duke Ellington, Bechet, Farmer, Comptent toujours, tu dois guincher quel subversif ? Charlie Parker? Buddy Johnson ? Armstrong ? Quels fauves ! Kenny Dorham joue Clifford Brown qui vous piégeait. (Belle absente)
et
Qui écoute encore Le cornet de Beiderbecke, Brubeck et Rollins ? Ellington The Duke, Les six cordes de Scofield, Et Sonny Rollins ? L’époque Blue Note, Thelonious Monk, Round Midnight, Et puis Bud Powell, Willie Smith le Lion Le trombone de Mingus Et son violoncelle ? Remémorons-nous Ces musiciens du désordre, Écoutons-les bien. Billie pleure les pendus, Qu’un souffle de vent remue, Les fruits noirs lynchés. Le souffle de Miles, Be-bop, cool, fusion ou free, Trompette en quintet. Privé de trompette, Gillespie perd son tempo Et le be-bop meurt. Les petites fleurs De Sidney Bechet éclosent En bouquet sonore. (bouquet de 9 haïkus en lipogramme de [JAZZ])
Jacqueline Morel

( calligramme )
Nicolas Graner
Vivez ce boeuf carrément listoulipique ! GEF swingue dur au saxo ; à la batterie, Noël, habile, impose son rythme dansant de jerk. ( panscrabblogramme )
et
Quand le jazz est là La java s'en va avec L'héméroméride...
Jacqueline Jacquadit
Ce jazz à laïus Ses ritournelles l'ennuient Zazie jasa cul ( haïkunagramme )
Annie
New-York ? jazz ambigu, faux plats de chaque vie ( pangramme )
Gérard Le Goff
Sur le sol "L'oeil , d'abord , glisserait sur la moquette grise d'un long corridor, haut et étroit" Haut et étroit , un long corridor,dessus la moquette grise, l'oeil, d'abord glisserait. Sur la moquette grise, d'abord, l'oeil glisserait, la moquette d'un haut et étroit corridor. L'oeil , eh l'oeil! avoir l'oeil! l Le bon! L'affûté! Le perçant! L'attention , qualité première! La perception précise des images! Sans ostentation! Sans désir de percer à jour des secrets enfouis! L'oeil non agressif! Il ne va pas scruter, inciser! Il ne va pas analyser! Tout simplement, il s"en va glisser sur les choses! Sur la moquette grise! Sur le doux tissu gris de la moquette. L'oeil , d'abord, glisserait sur la moquette grise. Sur la moquette grise d'un long corridor. Un long corridor haut et étroit. La moquette couvre le sol. Elle est grise. Couleur neutre. On a envie de la caresser. De marcher dessus pieds nus. Belle moquette à respecter. Ne nous moquons des moquettes! Ne nous moquons des moquettes! Ne nous moquons des moquettes! Grises, jaunâtres, lie-de-vin,ocres, vermillon, magenta, bleutées, bordeaux, unies, striées, rayées, bigarrées, quadrillées, ne nous moquons des moquettes, dit la mouette, dit la moukère, dit la ménagère, dit le divin vent sur le velin velours des choses. Voici un corridor. ça c'est impressionnant! ça c'est du sérieux! Du stress à venir . Des pas précautionneux s'imaginent sur le duveté des moquettes, longeant le corridor long et étroit. Des portes fermées. Vont-elles s'ouvrir? Lesquelles? On va voir la réalité cachée des choses. Attention, c'est peut-être maintenant. Une poignée bouge. Qu'y-a-t-il derrière la porte des choses? D'autres choses qui cachent d'autres choses, à l'infini? Un silence de fin du monde? Une ville bombardée? Un cataclysme qui se prépare? Une peluche? Quelques confettis? Une guitare? Un chapeau? Un vieux sac? Un papier couvert d'une écriture illisible? Un sérial killer? Une star? Sur la moquette grise, d'abord, l'oeil glisserait... "L'oeil , d'abord, glisserait sur la moquette grise d'un long corridor, haut et étroit (Première phrase des "choses" de G. Perec, traitée façon jazz)
et
Excités, qu'ils swinguent Bien fort les mots! Du Vian pour Haïku jazzy! ( haïku-pangramme 56 lettres )
Anthony Pecqueux
Swing à toute allure Les jambes se délient - s'affolent Quintet au sommet
et
Un jazz effréné! Déontologie élue - Concert arrêté...
et
La note pique le cœur Tel trouver un quadrutrèfle Flegme sur le carreau
et
L'ennemi public & le saxo archi(e) libre Le rythme est rossé
cf Archie Shepp en duo avec ChuckD de Public Enemy
Alexandre Carret
Jarrett, Armstrong, Zawinul, Zwingenberger Jasent, agassent, zinzinulent, zinzibulent Juvénilement, acribiquement, zénithalement, zygomatiquement. ( acronyme et allitération )
Noël Bernard
Picaillons, Veut poupon ? Beaucoup ? Presque accordé, mon camarade. Cependant comprends juste certains trucs importants. Surtout lorsque, retrouvant bercail, ouvrant maison commune entres, montre respect. Star, déstresse : Stopperai toujours Tours bancals, fangeux, indécents, Moyennant douceur longtemps défaillante : respect. Combien forts Tous poutous charmants, Trésor. Pourquoi moins mon pognon ? Fatiguée. Gaffe ! Plaquerais... Respect. Point. ( bigollo en bambochade d'ordre 3 ) Inspiré de « Respect » ( Otis Redding / Aretha Franklin )
et
... et un petit scat babedidouda dabedidebaba wouah dabe bedi Houuu wouah wouah badabadaba badebadebadewouah #héméroméride ( tanka lipogramme en CFGJKLMNPQRSTVXYZ )
et
Héméro Et la vie était rose Oulipo Et rien n'était morose Rime était riche Anagramme jolie C'est fini ma biche Pas la folie ( sur l'air de « Summertime » de Gershwin )
Un grand merci à tous ceux qui ont participé à ce projet avec une avalanche de contributions qui nous ont ravis par leur créativité et leur beauté !