Enviant de ces gens la passion tenace Il pose des billets à tâtons puis frémit Lorsque le défiant l'abusant on rit fort Un cave mise gros ça va valser un coup Pâle il sent sinuant l'envahir mal brutal C'est l'hiver s'imposant et bat le sang de glace Bille filoute passe passe ralentit Bondit sort du rail et sans égards te dit « Non » Du rouage nocif enrage l'inconnu Au grand déni du sort mise sitôt jurant Et pâle tripotant d'un doigt ossu l'argent Il sent l'infortuné chant qu'ont brûlants désirs Tocsin fou la bille sans nuance dit « Non » Du rouage nocif enrage l'inconnu

Ce poème est ma participation à l’opus du 15 mars 2015 de « La ronde », un échange entre blogs sur un thème donné – ici « Le jeu ». Il a été publié sur le blog de Dominique Autrou tandis que sur talipo j’accueillais Hélène Verdier pour son beau tombeau de Stéphane Mallarmé.
Ce sonnet non rimé est composé selon la contrainte du jeu de la vie, à partir du vers « Enviant de ces gens la passion tenace » extrait du poème de Charles Baudelaire « Le jeu ». Dans cette contrainte inspirée d’un célèbre automate cellulaire, toutes les voyelles, déterminées par application des règles de cet automate, sont imposées. En appliquant ce jeu au vers de Baudelaire, j’ai observé qu’à partir du quatorzième vers une répétition infinie se met en place, d’où l’idée de mouvement perpétuel bien en accord avec le sens du poème.
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