votre jargon chauvin marque d’un air trop fourbe
vos fichus discours dont qui voit jour lit gros plomb
à mal foutons qui jonche nos vies de gibets
goût flambant du pouvoir jusqu’à traits d’oustachis
qui déjà fait ce pas bleu vers hitler m’agresse
Souhaitant pour un proche avenir l’absence de deux personnes à la fois, il m’a pris l’idée d’un double bel absent: Chaque vers est écrit en retirant à tour de rôle de l’alphabet la lettre correspondante de chacun des deux noms. La teneur un peu rugueuse est seulement l’effet de l’effort qu’il m’a fallu fournir pour respecter la contrainte. Posté sur la liste Oulipo le 26 avril 2012.
On part d’une grille de mots croisés 6×6 sans case noire. Chaque définition est constituée de 6 vers de 6 pieds sur un principe proche de la belle absente : le n-ème vers ne contient pas la n-ème lettre du mot. Contrainte sémantique: chaque sizain doit vraiment donner une définition du mot. Donc dans chaque sens il y a six poèmes de 6×6. Ces deux 6x6x6 justifient le nom de la double bête. Cette formule est utilisée ici pour la troisième fois ; on peut retrouver les doubles bêtes 1 et 2. Posté sur la liste Oulipo le 31 janvier 2016.
Horizontalement:
A
Que l’homme au sombre cœur,
Tissant de nuit sa toile,
Ourdît un piège noir
En un secret couloir
Pour, revêtu d’un voile,
Se rendre enfin vainqueur.
B
De ce speech indigeste
Qui laissait assourdi,
Rayant adroitement
Redite, bégaiement,
Parenthèse funeste,
L’essentiel nous rendit.
C
Toison qu’on voit surgir
A l’ombre de l’aisselle,
Adorable donzelle,
Venez éradiquer
Pour n’ici point rougir
D’un physique moqué.
D
D’un flot de points raflés
Ils ont, au long du match,
Plus que leur adversaire,
Bâti l’octroi du scratch.
L’étau qui se desserre
Les libère, envolés.
E
Ce n’est en rien un don,
Cette gemme au vert pâle
Qu’aujourd’hui sur ton col
J’allie à ce beau hâle,
Pour un soir lourd d’alcool
Où luira corindon.
F
Un souffle enfin pénètre,
Offrant un parfum frais
De pistils envoûtants
Aux maisons du marais.
Avis aux habitants :
Ouvrez chaque fenêtre.
Verticalement:
1
La flamberge d’acier,
Qu’ensanglantait la flamme,
Il attrapa soudain.
Où se glisse l’ondin
S’abattant, belle lame
Mugit, tel supplicié.
2
Enfin c’est le fanal
Dont nous voyons surgi
L’amer, et qui nous guide
Sous l’horizon rougi,
Quand la vague languide
Sans fin bruit au canal.
3
Je suis devenu bête
A perdre mon latin.
Où se trouve ma tête ?
Ma mémoire est volage.
Si tu as du plantain
Donne-m’en le potage.
4
Au creux de sa coquille
Elle attend dans le temps
Sans rire et sans courir.
Un courant froid montant
La frôle de sa vrille
Jusqu’au jour où mourir.
5
Elle qu’on vint chercher
En sa pauvre cachette
Au son du tambourin,
Je la veux, je l’achète !
Fit l’infant qui louchait,
Haussant son cou taurin.
6
De leur disque lunaire,
Sous un plein-cintre noir,
La face en se gonflant
Prend le bronze du flan
Pour offrir au manoir
Un prodige ordinaire.
On part d’un mot croisé 6×6 sans case noire Chaque définition est constituée de 6 vers de 6 pieds sur un principe proche du bel absent : le n-ème vers ne contient pas la n-ème lettre du mot. Contrainte sémantique: ils doivent vraiment donner une définition du mot Donc dans chaque sens il y a six poèmes de 6×6 Ces deux 6x6x6 justifient le nom de la double bête (Posté sur la liste Oulipo le 11 mai 2012).
Horizontalement:
A
honteux à sa machine
au tic tac soudain tu
repéra la coquille
l’omission de cédille
froissa l’acte contus
récrivit ses lettrines
B
passion montant d’un cran
face au brelan de reines
eût-elle en ce soir gris
chargé de mistigris
dû présenter sereine
son carré de rois francs
C
le parfait assassin
tous veulent au procès
l’assigner sans délai
car à la cour il plaît
de stopper les excès
d’un odieux spadassin
D
astre à l’ardeur fusée
en tumulte joyeux
d’outremer et garance
je plaquai la brillance
de mes pigments soyeux
sur la pure rosée
E
à deux mains malhabiles
au froid d’un soir mauvais
où tremblais sous le porche
blême en reflet des torches
tes pouces gourds clavés
à la ration civile
F
tu surgis du couloir
au train de l’infirmière
et du fauteuil roulant
tu t’accoudes voulant
reprendre mine fière
tu souris au parloir
Verticalement:
1
il avait bien en tête
trois quatrains d’un ami
il monta sur l’estrade
précédant la parade
par des vers insoumis
et tout s’emplit de fête
2
jours aux jours s’ajoutant
quand s’égrène l’ennui
temps morts où l’on marmonne
allongés monotones
du matin à la nuit
dorment comme un étang
3
parfums de caramel
bouts de pommes qui dorent
amour de demoiselles
saupoudrant de cannelle
et la pâte s’accore
aux morceaux d’or charnel
4
monstre rogue et sévère
commande numérique
j’y fixai mon outil
un axe débruti
de forme cylindrique
se creusa en tuyère
5
son fleurage doré
pour unique richesse
offrait aux temps passés
son pivot enfoncé
que le serf en détresse
à grand faim dévorait
6
tout près de l’extinction
sur la braise encor chaude
darde le bouffadou
sous un long souffle doux
la flamme rampe et rôde
soudain court la passion
On part d’un mots croisés 6×6 sans case noire Chaque définition est constituée de 6 vers de 6 pieds sur un principe proche du bel absent: le 1er vers ne comporte pas la 1ère lettre du mot à définir, etc. (la contrainte complète donnerait trop d’indications sur le mot cherché) Donc, horizontalement comme verticalement il y a six poèmes de 6×6 Ces deux 6-6-6 justifient le nom de « la double bête » (Envoyé le 5 février 2012 sur la liste Oulipo)
1
2
3
4
5
6
A
B
C
D
E
F
Horizontalement:
A
lendemain d’élection
sortant d’un isoloir
un sombre président
déchu de ses fonctions
trouva un job au noir
près de ses confidents
B
d’un joli pantalon
aux motifs chatoyants
à prolonger l’usage
au delà de son âge
garnir d’un trou voyant
l’étoffe et le galon
C
la chaleur d’une mère
au nourrisson blotti
en sève nourricière
s’offrira instant fort
puis l’enfant tout petit
repu sourit et dort
D
les horizons brumeux
jalonnés d’espérance
futurs gros d’inconnu
la comtoise se meut
qu’on surveille en silence
à l’aube au jour ténu
E
elle est devant la porte
la main s’arrondissant
et le regard baissé
qu’ignorent les passants
elle peut être morte
chacun va chacun sait
F
doux alcool assorti
au mordant de l’acide
mariage coupable
d’un clapot amorti
de chatoyance instable
un parfum naît limpide
Verticalement:
1
il tombe de fatigue
pris d’accablants frissons
refuse d’avancer
ses pleurs rompent les digues
il voit le sol danser
il mugit sans un son
2
gamins toujours vivants
prêts à prendre une route
sans poids ni tradition
l’oreille est à l’écoute
d’un discours captivant
ouverte à l’émotion
3
ils ont lu tant de livres
les mots sont tous présents
vivaces comme flammes
on voit surgir grisant
que guillemet délivre
l’or pur sous leur calame
4
un jour ensoleillé
j’allais à fond la caisse
un dispositif gris
à l’air ensommeillé
a flashé ma vitesse
on subira son prix
5
façonnant un calice
dans l’or pour un rubis
aux éclats abyssaux
l’ouvrier a fourbi
au creux de ce vousseau
un flamboiement duplice
6
ce mont qui te domine
aux imposants pitons
de cèdres couronné
tu veux le tamponner
tout roc fayard mouton
cède au bull qui lamine