Pas cossard ? Hors ! Pas casse ! Pas oscar… Sarko part.
Posté sur la liste Oulipo le 5 mai 2012
Au pavillon dansent fous, hein ? Armenonville ouit cieux : Arme non vile ou, ici, œufs, Hop, avion dans ce foin.
Une exégèse : Près d'un asile où chaque aliéné peut valser, Un chasseur bombardier -non pas un piètre flingue- S'écrase dans le chaume : ô tonnerre insensé ! Poules ont vite élu refuge en sa carlingue.
Sur la liste Oulipo, Gilles Esposito-Farèse a proposé de composer des controlorimes, contrerimes à la manière de Paul-Jean Toulet : « quatrain croisant octosyllabes et hexasyllabes 8/6/8/6 mais à rimes embrassées AbbA.
La différence est que ces rimes doivent reproduire l’ensemble des vers, de la première à la dernière syllabe, en se servant de diérèses & synérèses (ou d’E caducs élidés ou non, si l’on est encore plus moderne) ». J’ai tenté de partir de l’alexandrin célèbre de Max Jacob « On fait les foins au pavillon d’Armenonville » en le triturant jusqu’à obtenir des diérèses et synérèses placées aux bons endroits.
Posté sur la liste Oulipo le 4 novembre 2021.
à Aslı Erdoğan
Vers sauvages. Œuvre où grave rage. O Sœur à verve ravageuse ! Au rivage s’agrège vase où ruse s’égare : Ose voguer, rouge gourse, sur vague susurreuse où vue ouvre vers aurore. Aga voue Œuvre où grave rage A ses rouages égorgeurs. Réseau gore agresse gueuse, rosse, serre gorge. Sous servage, Œuvre où grave rage Verse sève à grosses gorgées. Sage orage, Son lied noir de rage Sauve rêve.
Ce poème accueilli par Hélène Verdier sur son beau site Simultanées dans le cadre de La Ronde de septembre 2016 dont le thème est « ouvrage(s) », est dédié à Aslı Erdoğan, femme de lettres emprisonnée dans les geôles turques. Ce texte suit la contrainte du beau présent selon laquelle il est écrit
avec les seules lettres eu mot « ouvrages ». La forme utilisée est le bigollo : dans chaque strophe les vers ont pour longueur les nombres successifs de la suite de Fibonacci 3-5-8-13-21… et les strophes sont de longueur décroissante; par ailleurs les vers de longueur 5 sont identiques, formant une sorte de refrain. En hommage à la dédicataire, un double clinamen (dérogation aux contrainte) est ménagé dans l’avant dernier vers : il ne respecte pas la règle du refrain, et ses lettres sont en beau présent sur le nom « Aslı Erdoğan ».
Le prix de la vie : Précédent Suivant
L'oulipathe, fol qui gratte pour d'ingrates souris, hâte ou dilate nos nuits mates. L'Aulipote va, qui trotte sans fuir grottes. Maudit vote, Car qui note Vaut bigotes. L'Oulapite fou sans gîte croquant frites doubla vite sots qu'agite souk à rites.
Ce 21 octobre 2021 la liste Oulipo fête ses 25 ans ! Pour l’occasion un petit poème dans lequel chaque strophe est bâtie sur une séquence vocalique où les cinq voyelles sont rangées dans un ordre donné.
Posté sur la liste Oulipo le 21 octobre 2021
Paulette Nardal Alluma le noir Un jour où l'espoir Lisait le journal. Esclave ? Animal ? Tenta faire voir Trésors qu'un pouvoir Écrase, fatal. Nègre fièrement Avance, clamant Radieuse beauté. Dépouille le froid, Arbore l'été. Le chemin court droit.
Le 12 octobre 1896 naissait Paulette Nardal, aujourd’hui honorée après un long oubli, pour avoir joué un rôle premier dans la naissance de l’idée de Négritude. Pour cet anniversaire, j’ai suivi la contrainte de potence récemment proposée sur la liste oulipo par Michel Clavel la définissant ainsi : « Le premier vers est acrostiche et donne le mètre aux autres vers. »
Le prix de la vie : précédent – suivant
votre jargon chauvin marque d’un air trop fourbe vos fichus discours dont qui voit jour lit gros plomb à mal foutons qui jonche nos vies de gibets goût flambant du pouvoir jusqu’à traits d’oustachis qui déjà fait ce pas bleu vers hitler m’agresse
Souhaitant pour un proche avenir l’absence de deux personnes à la fois, il m’a pris l’idée d’un double bel absent: Chaque vers est écrit en retirant à tour de rôle de l’alphabet la lettre correspondante de chacun des deux noms.
La teneur un peu rugueuse est seulement l’effet de l’effort qu’il m’a fallu fournir pour respecter la contrainte.
Posté sur la liste Oulipo le 26 avril 2012.
« Retournez empreinte Comme on traverse un miroir il viendra printemps. » (Annie Hupé) au fond du tonneau sorti juste du pressoir volupté d’automne la vieille vairie sent bon cuir poil embauchoir marche au vent d’hiver mais qui n’a été aveuglé par l’astre noir ignore l’été
Admiratif devant le haïku qu’Annie Hupé avait posté sur la liste Oulipo sous le titre « Passé passé » j’ai risqué les trois autres composés selon le même principe.
Posté sur la liste Oulipo le 16 avril 2012.
tu déployas licous de tourelle en tourelle bourdalous de loggia en loggia sautoirs en or de comète en comète et tu gigues
L’ « accumulation agréable » était une proposition d’Eric Angelini sur la liste Oulipo: il s’agissait d’écrire des textes en utilisant uniquement des mots équilibrés en nombre de consonnes et de voyelles.
(Posté sur la liste Oulipo le 30 mars 2012).
La pédale est dans la voiture la commande essentielle, et un grand coureur se reconnaît à son enfoncement de la pédale. Le chou est dans la potée le légume essentiel, et un grand cuisinier se reconnaît à son braisage du chou. L’enfant est dans la famille le membre essentiel, et un grand père se reconnaît à son exaltation de l’enfant. L’x est dans l’équation l’inconnue essentielle, et un grand algébriste se reconnaît à son calcul de l’x. La fantaisie est dans la vie l’ingrédient essentiel, et un grand sage se reconnaît à son art de la fantaisie. Le sexe est dans la littérature le sujet essentiel, et un grand romancier se reconnaît à son obsession du sexe. Le sexe est dans l’ange le mystère essentiel, et un grand exégète se reconnaît à sa détermination du sexe. La fantaisie est dans le répertoire le morceau essentiel, et un grand pianiste se reconnaît à son exécution de la fantaisie. L’x est dans le défilé l’uniforme essentiel, et un grand quatorze-juillet se reconnaît à son canular de l’x. L’enfant est dans notre société le parasite essentiel, et un grand réformateur se reconnaît à son éradication de l’enfant. Le chou est dans le pluriel l’exception essentielle, et un grand grammairien se reconnaît à sa singularisation du chou. La pédale est dans la négociation la douceur essentielle, et un grand diplomate se reconnaît à son édulcoration de la pédale.
Le 21 mars 2012 Pascal Kaeser, dit « Le Suisse », a cité plaisamment sur la liste Oulipo cette phrase due, comme il l’écrivait, à « Bébert » Thibaudet : « Le verbe est dans la phrase le mot essentiel, et un grand styliste se reconnaît à son emploi du verbe. »
J’y répondis par cette petite mumuse aller-retour en remerciement à l’inventivité scélérate du Suisse.
s’envaser en un univers incarcéré a un caractère insensé : un transport sans rien voir, enserré comme un acarien venimeux, amène en ce morne chez soi où se saisira autrement songe ou vécu naturel : même air, même saison, mais aucun souvenir où confier son âme. aucune vision ne ravive une histoire connue. sournoise maison où s’assassine un penchant sans cesse inexcusé, maison noire aux amours sevrés.
L’opération « Dis moi dix mots » 2012 consistait à écrire un texte contenant les mots suivants:
âme,autrement,caractère,chez,confier,histoire,naturel,penchant,songe,transports
Le site Zazipo a proposé d’y participer en choisissant librement un texte dans le site : J’ai choisi « Le Retour de Babel » de Georges Perec. Ce texte, avec son passage de limite imaginaire, m’a fait penser à un prisonnier: Cette contrainte consiste à s’interdire toutes les lettres à jambes ou hampes ainsi que tous les accents.
Mais il n’est pas possible dans le cadre des « 10 mots » de réaliser un prisonnier sans un nonuple clinamen (exception à une règle oulipienne), car seul le mot « âme » respecte cette contrainte.
Ce texte mis sur la liste Oulipo le 16 mars 2012 a ensuite été mis sur son site par Zazipo.