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Aïe ! coups !

Pas cossard ? Pas casse !
Hors ! Crocs: pas ça. Pas oscar…
Ah ! Oh ! Sarko part.

Posté sur la liste Oulipo le 5 mai 2012

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La dose et le beretta

Celui qui versait du fiel
Celui qui ne parlait pas
Tous deux sentaient l’immortelle
Prisonnière des diktats
Lequel fit oeuvre éternelle
Lequel ne restera pas
Celui qui versait du fiel
Celui qui ne parlait pas
Qu’importe comment s’emmêle
Cette rumeur sur leur pas
Que l’un soudain s’ennobelle
Que l’autre y voie Carabas
Celui qui versait du fiel
Celui qui ne parlait pas
Tous deux se voyaient modèles
Des lèvres du coeur des bras
Tous deux roman ou libelle
Lançaient qui vivra verra
Celui qui versait du fiel
Celui qui ne parlait pas
Quand les blés sont sous la grêle
L’un cisèle délicat
L’autre attise ses querelles
Coeurs sourds au lointain combat
Celui qui versait du fiel
Celui qui ne parlait pas
Sentant la froideur mortelle
Une victime appela
L’un tonne et cherche querelle
L’autre défend son aura
Celui qui versait du fiel
Celui qui ne parlait pas
Ils sont écoutés Lequel
A les plus bruyants vivats
Lequel plus que l’autre excelle
Lequel fédère médias
Celui qui versait du fiel
Celui qui ne parlait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux tombeaux font un seul glas
Au crépuscule cruel
La balance pèsera
Celui qui versait du fiel
Celui qui ne parlait pas
Egrenant les noms de celles
Qu’aucun des deux ne trouva
Et la nuit sur eux ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui versait du fiel
Celui qui ne parlait pas
La lune tourne fidèle
À la terre qui s’en va
Chaque saison renouvelle
L’appel que l’on n’entend pas
Celui qui versait du fiel
Celui qui ne parlait pas
L’un court et l’autre a des ailes
De directoire en compta
Cannabis noire morelle
Quel grillon rechantera
Disant flûte ou violoncelle
L’amour que l’on refusa
Busard  faucon crécerelle
La dose et le beretta

Semi homosyntaxisme composé sur « La rose et le réséda » d’Aragon. Posté sur la liste Oulipo le 13 octobre 2012.

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La mère

pleure pleure mère
tes larmes au sel mauvais
pleure ton enfant

un beau militaire
l'est venu chercher
pour aller en guerre
te fut arraché

d'habits couleur terre
fut empanaché
de sa mine claire
fraîcheur a séché

au froid de brumaire
neige pose fins duvets
peau gèle et se fend

***

vénéneux mystère
hommes dans la nuit lovés
silence étouffant

sombre luminaire
fusée a lâché
l'horrible tonnerre
la course au bûcher

un dieu sanguinaire
donne son tranchet
à l'enfant sévère
à l'enfant boucher

éventre son frère
enjambe les gars crevés
sonne l'olifant

***

deux soldats sont venus à la porte sonner
sans un mot pauvre femme a d'un coup deviné

à genoux tombe folle arrache son bonnet
la terre à cet instant s'arrête de tourner

son manteau resserre
ses cheveux n'a pas lavés
son col dégrafant
erre par tous les chemins
parle en se tordant les mains

son fils est mort en assassin

va fuis la lumière
ton pied heurtant les pavés
sous l'arc triomphant
ces vivats sont-ils humains
pour toi point de lendemains

porte le deuil de l'assassin 

Sur la liste Oulipo s’effectue actuellement un travail important de recherche de formes de sonnets généralisés, selon un programme lancé par Gilles Esposito-Farèse. Il s’agit de respecter une structure 4/4/3/3, ces nombres s’appliquant non plus forcément à des vers, mais à des mots, phrases, paragraphes, voire lettres… et un schéma ABBA ABBA CCD EDE dans lequel ces lettres ne représentent pas forcément des rimes, mais des propriétés quelconques ( nombres de lettres, initiales, composition en verbes, personnages, etc. ). Ici la structure s’applique à des strophes, et la propriété est la nature de ces strophes:

A = haïku
B = quatrain de sélénet
C = distique d'alexandrins
D = tanka
E = unique octosyllabe

Le schéma de rimes ne fait pas partie de la contrainte, mais j’ai pensé qu’il accentuait la perceptibilité de la structure. Le choix de l’octosyllabe venant après des tankas donne un petit effet clotilde. J’ai un peu fait attention aux rimes plurielles ; en revanche les é ouverts et fermés sont confondus, nul n’est parfait.
Posté sur la liste Oulipo le 20 décembre 2021.

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Retirement Rhyme

Pas cossard ?
Hors ! Pas casse !
Pas oscar…
Sarko part.

Posté sur la liste Oulipo le 5 mai 2012

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Hop, avion dans ce foin.

Au pavillon dansent fous, hein ?
Armenonville ouit cieux :
Arme non vile ou, ici, œufs,
Hop, avion dans ce foin.
Une exégèse :

Près d'un asile où chaque aliéné peut valser,
Un chasseur bombardier -non pas un piètre flingue-
S'écrase dans le chaume : ô tonnerre insensé !
Poules ont vite élu refuge en sa carlingue.

Sur la liste Oulipo, Gilles Esposito-Farèse a proposé de composer des controlorimes, contrerimes à la manière de Paul-Jean Toulet : « quatrain croisant octosyllabes et hexasyllabes 8/6/8/6 mais à rimes embrassées AbbA.
La différence est que ces rimes doivent reproduire l’ensemble des vers, de la première à la dernière syllabe, en se servant de diérèses & synérèses (ou d’E caducs élidés ou non, si l’on est encore plus moderne) ». J’ai tenté de partir de l’alexandrin célèbre de Max Jacob « On fait les foins au pavillon d’Armenonville » en le triturant jusqu’à obtenir des diérèses et synérèses placées aux bons endroits.
Posté sur la liste Oulipo le 4 novembre 2021.

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Le prix de la vie

signal a rôdé

à Aslı Erdoğan

Vers sauvages.
Œuvre où grave rage.
O Sœur à verve ravageuse !
Au rivage s’agrège vase où ruse s’égare :
Ose voguer, rouge gourse, sur vague susurreuse où vue ouvre vers aurore.

Aga voue
Œuvre où grave rage
A ses rouages égorgeurs.
Réseau gore agresse gueuse, rosse, serre gorge.

Sous servage,
Œuvre où grave rage
Verse sève à grosses gorgées.

Sage orage,
Son lied noir de rage

Sauve rêve.

Ce poème accueilli par Hélène Verdier sur son beau site Simultanées dans le cadre de La Ronde de septembre 2016 dont le thème est « ouvrage(s) », est dédié à Aslı Erdoğan,  femme de lettres emprisonnée dans les geôles turques. Ce texte suit la contrainte du beau présent selon laquelle il est écrit
avec les seules lettres eu mot « ouvrages ». La forme utilisée est le bigollo  : dans chaque strophe les vers ont pour longueur les nombres successifs de la suite de Fibonacci 3-5-8-13-21… et les strophes sont de longueur décroissante; par ailleurs les vers de longueur 5 sont identiques, formant une sorte de refrain. En hommage à la dédicataire, un double clinamen (dérogation aux contrainte) est ménagé dans l’avant dernier vers : il ne respecte pas la règle du refrain, et ses lettres sont en beau présent sur le nom « Aslı Erdoğan ».

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L’Oulipote

L'oulipathe,
fol qui gratte
pour d'ingrates
souris, hâte
ou dilate
nos nuits mates.

L'Aulipote
va, qui trotte
sans fuir grottes.
Maudit vote,
Car qui note
Vaut bigotes.

L'Oulapite
fou sans gîte
croquant frites
doubla vite
sots qu'agite
souk à rites. 

Ce 21 octobre 2021 la liste Oulipo fête ses 25 ans ! Pour l’occasion un petit poème dans lequel chaque strophe est bâtie sur une séquence vocalique où les cinq voyelles sont rangées dans un ordre donné.
Posté sur la liste Oulipo le 21 octobre 2021

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Paulette Nardal

Paulette Nardal
Alluma le noir
Un jour où l'espoir
Lisait le journal.

Esclave ? Animal ?
Tenta faire voir
Trésors qu'un pouvoir
Écrase, fatal.

Nègre fièrement
Avance, clamant
Radieuse beauté.

Dépouille le froid,
Arbore l'été.
Le chemin court droit.


Le 12 octobre 1896 naissait Paulette Nardal, aujourd’hui honorée après un long oubli, pour avoir joué un rôle premier dans la naissance de l’idée de Négritude. Pour cet anniversaire, j’ai suivi la contrainte de potence récemment proposée sur la liste oulipo par Michel Clavel la définissant ainsi : « Le premier vers est acrostiche et donne le mètre aux autres vers. »

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le ko persan

votre jargon chauvin marque d’un air trop fourbe
vos fichus discours dont qui voit jour lit gros plomb
à mal foutons qui jonche nos vies de gibets
goût flambant du pouvoir jusqu’à traits d’oustachis
qui déjà fait ce pas bleu vers hitler m’agresse

Souhaitant pour un proche avenir l’absence de deux personnes à la fois, il m’a pris l’idée d’un double bel absent: Chaque vers est écrit en retirant à tour de rôle de l’alphabet la lettre correspondante de chacun des deux noms.
La teneur un peu rugueuse est seulement l’effet de l’effort qu’il m’a fallu fournir pour respecter la contrainte.
Posté sur la liste Oulipo le 26 avril 2012.

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Passé passé (suite)

« Retournez empreinte
Comme on traverse un miroir
il viendra printemps. » (Annie Hupé)

au fond du tonneau
sorti juste du pressoir
volupté d’automne

la vieille vairie
sent bon cuir poil embauchoir
marche au vent d’hiver

mais qui n’a été
aveuglé par l’astre noir
ignore l’été

Admiratif devant le haïku qu’Annie Hupé avait posté sur la liste Oulipo sous le titre « Passé passé » j’ai risqué les trois autres composés selon le même principe.
Posté sur la liste Oulipo le 16 avril 2012.

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