Y
Vis
Une lune
Couleur de sang
Dont le rayon m’inondait
D’une caresse encor plus sépulcrale
Que l’ondoiement huileux du poison dans ma veine
Second essai de Septuor (défini par Lirina Bloom) après Arrache.
Publié le 6 août 2013
A
Cor
Et à cri
Réclame le vent
Arrache le calfeutrement
Expose ta chevelure aux tourbillons
Ouvre ta poitrine au gel qui déferle en sifflant
On trouve sur le site de Lirina Bloom une contrainte qu’elle a proposée ces jours-ci sur twitter, ainsi décrite:
« 140 se trouve être la somme des carrés des sept premiers nombres entiers, ce qui en fait un nombre pyramidal carré : 1+4+9+16+25+36+49 = 140
…
le fait que 140 soit un nombre pyramidal carré, va donner lieu a une forme poétique appelée carré pyramidal:
[soit 6 vers de 1,4,9,16,25,36,49 caractères]
…
On constate cependant, un aléa de la contrainte 140 du tweet : l’alinéa est considéré, au même titre que l’espace blanc, comme un caractère. »
Ceci interdit la diffusion de tels poèmes sur twitter ! La contrainte est donc modifiée en 1,3,8,15,24,35,48 caractères + 6 alinéas. Lirina Bloom a baptisé Ôde, puis septuor cette forme définitive.
Le poème ci-dessus suit cette contrainte qui, outre le fait qu’elle produit automatiquement des twoosh, me plaît bien, mélangeant des idées proches de l’isocélisme et du bigollo qui m’est cher.
Publié le 6 août 2013
jusqu’au ciel délire
ce sidéral chant
chaque accord de lyre
joue l’odeur des champs
d’un rire délivre
du corbeau vainqueur
quiconque doit vivre
qu’assourdit rancœur
Ce sélénet est, avec « Chanson à boire avec modération », le premier essai d’une nouvelle contrainte « harmonique« . Partant de l’air de « Au clair de la lune », il s’agit d’associer à chaque note une lettre imposée à la syllabe correspondante, selon la clé de correspondance suivante:
la: a,h,o,v
si: b,i,p,w
do: c,j,q,x
ré: d,k,r,y
mi: e,l,s,z
fa: f,m,t
sol: g,n,u
A l’exception des dernières syllabes des vers 5 et 7, cette règle est appliquée à la première lettre de chaque syllabe.
Posté sur la liste Oulipo le 12 mai 2013.
Vous, vos vieux principes
Vexent bel idiot.
Veule affable chipe
Vos clés pour bon piot.
Puis bibine il rapte,
Buvant goutte à seau.
Va blâmable inapte :
Vin coupé boit sot !
Ce sélénet est, avec « clinamen à l’harmonie », le premier essai d’une nouvelle contrainte « harmonique« . Partant de l’air de « Au clair de la lune », il s’agit d’associer à chaque note une lettre imposée à la syllabe correspondante, selon la clé de correspondance suivante:
la: a,h,o,v
si: b,i,p,w
do: c,j,q,x
ré: d,k,r,y
mi: e,l,s,z
fa: f,m,t
sol: g,n,u
A l’exception des dernières syllabes des vers 5 et 7, cette règle est appliquée à la première lettre de chaque syllabe. Ici cette contrainte est combinée avec celles du sélénet, notamment la rime.
Posté sur la liste Oulipo le 12 mai 2013.
passer le balai
ça peut s’apprendre à tout âge
et ce n’est pas l’apanage
des humbles valets
cesse de râler
quand c’est ton tour de ménage
au prétexte d’être en nage
et de t’affaler
tout dans la maison
doit embaumer doit reluire
en chaque saison
cire la crédence
ravive l’éclat du cuir
l’aspirateur danse
Le précédent essai de sonnaïku a provoqué une grande activité sur la liste Oulipo qui a vu de nombreuses propositions de variantes de cette forme. Gilles Esposito-Farèse a remarqué que la forme qu’il a initialement définie ne permettait pas l’alternance des rimes féminines et masculines. Il a illustré dans son beau Sonnaïku pastoral une modification pour résoudre ce problème.
Une autre solution est proposée ici… mais qui risque fort de ne pas être homologuée: tout en conservant le schéma initial, utiliser une rime « androgyne » (reluire-cuir, intrusion du consonantique au sein des féminines et masculines). A noter que l’alternance vocalique-consonantique n’est pas respectée: ce serait chose impossible pour les mêmes raisons que l’impossibilité rencontrée par Gilles sur les F-M.
Posté sur la liste Oulipo le 4 mai 2013.
dans ton lit pliant
au calme de la chambrette
d’ombres l’horrible retraite
te frôle en riant
viennent jours brillants
où ta force de prophète
d’arbres que bat la tempête
rend le tronc vaillant
dans la nonchalance
tiède en la maturité
grandit le silence
puis la brume grise
sur ton bel œil irrité
pose son emprise
Essai de sonnaïku à la manière de Gilles Esposito-Farèse. Ce dernier a cherché à allier la forme sonnet et le haïku.
Nombre de syllabes : 5 7 7 5 / 5 7 7 5 / 5 7 5 / 5 7 5
Schéma de rimes : a b b a / a b b a / c d c / e d e
Posté sur la liste Oulipo le 1er mai 2013.
Le poème ci-dessous est de Françoise Guichard. Très inspirant, il a déclenché une série de contributions sur la liste Oulipo suivant plusieurs contraintes.
Lamento pour bus et métro
Pour aller travailler : tout d’abord prendre un bus
Souvent plein car je ne suis pas au terminus.
Et le réseau parfois est grippé : un virus?
D’où l’impression qu’on a qu’il y a un blocus.
C’est rue de Rivoli que je prends le métro
Pas le temps d’un café sur le pouce au bistro
Je me rue sur le quai illico et presto
Mais parfois sur la ligne, il ya de l’embargo
Et voilà La Défense… en baisse de tonus,
À nouveau l’autobus! C’est mon petit bonus!
Je dors debout, je rime ou lis un prospectus
Si l’attente est longue, là ça sent le hiatus
Et voilà tous les jours, pour aller au labo,
Le parcours accompli, yeux rivés au chrono.
Faut pas se relâcher et garder le tempo
Mais souvent tout va bien, et les ennuis..zéro!
Nous dirons que c’était la ligne 12. Ont suivi:
Autobus ligne 7 (Noël Bernard)
Pour travailler prendre un bus
Souvent car au terminus.
Réseau grippé. un virus?
Impression con : un blocus.
C’est rude, prends le métro.
Pâle café au bistro.
Rue sûre, illico presto
La ligne a de l’embargo.
Et La baisse de tonus,
L’autobus! petit bonus!
Debout rime un prospectus,
Attente lassant l’hiatus.
Toujours aller au labo,
Parcours accompli chrono.
Faut relâcher le tempo.
Souvent tout bien, et zéro!
Autobus ligne 5 (Noël Bernard)
Allez vaillant bus,
Ne suis pas minus.
Réparé virus.
Presqu’île a blocus.
Cerveau que j’ai trop,
Temps cale au bistro:
Russule et pesto
Mais foie ya largo.
Vois l’effet tonus !
Où vole autobus!
Je bouge (rictus)
Tangue sans hiatus.
Elle a l’air poulbot,
Le couple est chrono,
Fort, égal tempo.
Mais vient nuit..zéro!
Alcoolisme aristocratique sur la ligne 2 (Gilles Esposito-Farèse)
Bistrots
de Russes :
gugusses
spectraux !
Qu’au trot
je busse ?
Que j’eusse
gastro ?
Astuce :
je suce
cointreau
de Prusse,
de puces
rétro.
Autobus ligne 24 (Inachevé _ Noël Bernard)
Pouh, râle époux, ras l’étrave. Hais travail, hais tout : dab, ail et
tout d’abord, porcs. Prendre un brand, r’un. Bu : sus !
Sous vent plains, quart souvent plein, car je ne suis pas jeune. Suis
pas au zoo : termites air minus n’eussent.
Hais leur Esope et leur aise. Oh, parfois égare : foie aigri ripe et un
VIP est un virus russe.
D’Oullins presse, d’où l’impression qu’on naquit Lion. Con na! qui lia
humble eau qu’eut scille à un blocus.
[…]
Les contraintes sont, pour le Lamento, la contrainte… des transports en commun (strophes rimant en -us ou -o selon le moyen de transport auquel elles se réfèrent); pour les lignes 7 et 5 une réduction exclusivement composée de morceaux de l’initial; pour la ligne 2 une réduction extrême, tout en respectant l’alternance de rimes féminines et de rimes masculines ayant toutes mêmes consonnes d’appui (tr) ; pour la ligne 24 un poème en « tétricosasyllabes » bégayants, tel que si on lui applique un traitement orthophonique on retombe sur le poème de Françoise.
Postés sur la liste Oulipo entre le 11 et le 16 janvier 2013.
Oripeaux : Précédent Suivant
Portez ce vieux whisky au juge blond qui hume.
Vantez ce whisky blanc du juge preux qui fume.
Pour juge marchant droit, veux bon whisky qu’offrez.
Votez, squaws, pour blond juge, ex khan, m’ayant coffré :
Voix donc blâmant Tarzan, joug pur qu’oint whisky frais.
Cette variation sur le célèbre pangramme « Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume » est en fait une belle absente particulière (même les lettres KWXYZ sont ici exigées dans chaque vers).
Une version préliminaire de ce texte a été postée sur la liste Oulipo le 26 décembre 2012.
Cet essai a inspiré une belle généralisation par Gilles Esposito-Farèse qui a écrit un jeu complet de « lipangrammes », alexandrins obtenus par modification du « juge blond » en excluant à tour de rôle chacune des 26 lettres de l’alphabet. Vous disposez ainsi d’un code universel permettant de composer un bel absent sur tout texte à votre convenance !
Ce recueil réunit mes expériences oulipiennes. La plupart des textes ci-dessous sont des contributions envoyées sur la liste Oulipo. Plusieurs ont été insérés sur le site Zazipo.
Les titres ci-dessous dépourvus d’un lien sont à rechercher sur l’archive de l’ancien site http://www.talipo.fr, en se reportant aux liens fournis dans l’article « Index des articles archivés »
Un mouvement perpétuel ( du 15 mars 2015 à interclasser )
transgression pour elle et moi
Pangramme pour écrivain manchot
Cent mille millions de poèmes: numéro trois
Le cuistot de la caserne rue Cornélie Gémond
Babèle moi dix mots qui racontent la prison
Terines littérales et bouturnine
Bouturnine entre nuit et eros
C’est un instant de paix
Vingt schwas
Le Suisse invente une sacrée anagramme
eulérienne
semée au loin
Boson émis
Outrée mie face au lacis
haïku – nothomb
lame : tueur facial
Une semaine bien remplie
La mort vaincue
La transposition de Dora
Exercice à Dora
Chefs-d’œuvre bientôt anéantis
Sonate quatorzine
12-11-10-09-08-07
El vino de cosecha
Radium à Dora
Lai mordoré
Alphaberrations
tougoudouxgoudous
Tire-bouchon
Niagaresque gratulation
A Nicolas Graner pour ses cinquante ans
rire d’acrodora
fest-noz
frondaison élémentaire
Belle fin
Conte à Dora
Salaam
Berlues
mariage pour tous
Une journée à Boueilho-Lasque
grandeur et dénuement
Boules de neige
La rose et l’odeur
A Chokri Belaïd et à la Tunisie en deuil
El jubilado
Sonate à Bell-Meucci
Peinture à l’eau
avant / après
Varlope et Trusquin
Bardes y ont su l’air
bishnoï (2)
Délusion
monocycle
sur la rose et le réséda
Farandole
Chanson à boire avec modération
Une Marseillaise harmonique
Développement du binôme
Ode à l’a
fille au soleil couchant
Folie amnésique à Dora
ma démesure made me sure
Chahutant t’as eu chaud
sur son erre
abat-jour
les péchés capitaux
Le cheval rouge
Le rêve
l’ombelle
Dévêtissement
nudité
Chaleurs
clair de lune
endémie
du soir au matin
Histoire du gars cogné
pâte à papier
des arbres s’enracinent
la mélodie court
celui qui pleure et qu’on attend
quenine d’un jeudi
le jeu de la nuit
Poésie : l’or faste glisse
Les cendres de la nuit
belle main joli pied
Sar sert, Sire, sort sûr.
le doc lit
La cigale et la fourmi
étoile naine
passer la mer
El vocabulario nocturno
vague d’argent
Berti, Sanchez
Hombre de hielo
Sérendipité
Pour le retour de la liste Oulipo
Pierreries
Renversement
L’aveu futur
Rimbaud futur
Mes livres inécrits, est-ce vide ? Nenni.
balcon
vaches de plomb
El pequeño
Les corbeaux et la renarde
Quinze
El inconcluso
Bain flou
Nostradamus n’est pas dans les rêves des ogres
L’empreinte secrète
le musicien s’éveille
Calcul différentiel 3/3
El derivado
Artichauts
La désillusion du missionnaire
Un jugement médiéval
Visite à la paroisse
Captif dieu typographe épuisé voulut boire
Grands froids morts d’antan
Le shit de Lenge
hou-hou
Express spaghetti
Méditation circulaire
Le sens de l’absence
Voyelles capitales
Solides de Platon : le tétraèdre
Solides de Platon : le cube
Solides de Platon : l’octaèdre
Solides de Platon : le dodécaèdre
Solides de Platon : l’icosaèdre
Le peuple de la vieille dame
Les tresses de Gef
O bel or
Affranchis
un fait banal
L’oiseau de glace
El abandonado
bistrot
Smog
L’Ouest
au bord du gour
AZ 80 en un jeu de la vie
Silence à Montparnasse
A Darkpalmor
Le chemin bleu
L’éthique et la contrainte
El Graviton
empreinte
SOS au bistrot
Mon bisness
Chanson des Caraïbes
Trafalgar à Panama
trouble désintégratif
Ma suite en viager
Le temps s’est arrêté
Ca va, la baraka !
le temps
Oulipismes²
Ma biche, allons voir [Gadji, paxez, qu’y tweeta freak]
rime milliardaire, ville ruinée
aile s’élève
et criai
genèse
traverse stable
traversélénet
Réel te clipe
La belle rencontre
Traverse le pont
Sévis, vent, par chemins mû : ai, pardi, vingt ans !
Cotis l’horizon
Traverse la neige
Une soirée particulière
Bonne année pythagoricienne
El Desinhibido
Ce fieffé béké
Intense
Quand un dieu vint trouver une nymphe rebelle
Libération
La plume et le plomb
Au Bon Accueil
Sonate des vents
L’O, bohème amoureux
Abandon
Une scraboule de neige traverse la terre
Traverse, bergère
Clémentine Mélois
L’éternelle rencontre
Pauvre poète
Vingt-un
Chanson d’évasion
bim !
renga de rupture
l’espoir
Le détonnant
Rupture
L’e
solitude
La sirène a chanté pour l’anabolisé
Trois speciwomen de moèpes maritaires
Et pis, taf !
Chloé
Femme soleil
Toast à la bonne année
et vlan !
chaconne
Le tour du monde du commerçant drogué
m’as à manger
Minuscules
Terre volubile
Le millier
El cualquier
El Desplazado
Tarentelle
Défense de « Et en même temps »
Quelques sélénets acrostiches de mots
Médailles
Complainte de l’étal veuf de sa marchande
Civilisation
sous le sable
Sombre
Fusion noire
fondu
claudication
palindromes-express
A l’envoi je twooshe
express côtier
Le jeune prince et la jeune princesse
Huy
L’agoraphobe et le saint homme
Conte du poète désormais inutile
C’est traversé !
Rigueur
le doux-amer
Il n’a pas désiré
Le point bleu
Furia créa duo
La réconciliation
Lassitude, sale pays
L’amour meurtrier
Petit Golgotha élémentaire
Rompt ? Plie ?
Haïkus express fondus
Dors, Flore
Hé, mec, on sonne et sème.
Agreste bâtardise
l’agreste et la mite
Valise de style
La valise ou la vie
revenir, étreindre, rêver
Assise, gamine gracile s’anime
Le squelette dans la valise
Va Lise
Aux demoiselles sans valise
La fugue de la fillette
La cotte est en loques
Sa liasse saisie
Penché, ne retrouve aucun attaché-case
Ris ?
Ombres
radiance
le double vé
Un chemin
Le bon accueil
Raymond Queneau penche sa valise
déversant à plaisir un long torrent d’injures
Vœu de l’irrationnel
une fourmi
La valise croisée
Journée du Mystère des Oulipotes
Malaventurado ( coécriture avec Gilles Esposito-Farèse, à lire sur son site )