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quine

ce matin les enfants sont sortis dans la rue
la ville était emplie de leurs appels joyeux
quand les parents toujours reposaient endormis
les oiseaux n’avaient pas encor lissé leurs plumes
les gouttes de rosée brillaient dans le soleil

après avoir joué à un deux trois soleil
repeint d’un arc en ciel les plaques de la rue
après s’être affublés de parements de plumes
ils se sont élancés en défilé joyeux
leur rire a réveillé les clochards endormis

vous qui souffrez du froid tristes corps endormis
venez vous réchauffer au baiser du soleil
et partager notre soulèvement joyeux
venez prendre d’assaut le pavé de la rue
répandre dans le ciel un nuage de plumes

ils ont ouvert la cage du serpent à plumes
d’un souffle ont libéré les elfes endormis
dryades et chi lin ont envahi la rue
tous se sont accrochés aux rayons du soleil
pour grimper dans le ciel en rigodon joyeux

les larmes ont séché dans un souffle joyeux
les haillons ont fait place au chatoiement des plumes
la glace de nos coeurs a fondu au soleil
des rêves doux ont caressé les endormis
et des bosquets de fleurs ont recouvert la rue


Contribution tardive au printemps des poètes. thème = enfance
Contrainte oulipienne: Quinine = choix de 5 mots placés en fin de vers. Dans chaque strophe ils sont disposés selon une permutation 12345 -> 51423 -> 35214 …

Publié le 18 mars 2012

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Holorimes préélectorales

Gueule de bois des électeur prolétaires. Se voyant plus démunis que des poètes réduits au silence, ils préfèrent briser là et retourner à leurs occupations.

O l’an : de nouveau l’œnomanie fait station
Oh l’an d’eux nous vaut le nome à niffer. Ce tas scions.

Holorimes : lus à haute voix, les deux vers sont identiques.
Peut-être même un troisième sens pourrait-il surgir sans crier gare.
Posté sur la liste Oulipo le 9 janvier 2012

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Pangramme pour écrivain manchot

Mon joli ko: philo ou yin ?

Un « pangramme pour manchot »  a été proposé sur la liste Oulipo par Jean Roche:
«  Le pianiste Paul Wittgenstein étant revenu manchot de 14-18, divers musiciens dont Maurice Ravel, Richard Strauss, Sergueï Prokofiev, ont composé spécialement pour lui. On a quand même bien dû faire le pangramme pour écrivain manchot ?
WEBER GREFFEZ CE QATAR VERT DE SEXE »
Le 31 décembre 2011 j’ai envoyé en réponse la contribution ci-dessus avec le commentaire suivant:
Pour un autre écrivain manchot (de l’autre bras), amateur du jeu de Go.

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C’est un saccage

C’est un saccage de veines, de thrombocytes et de plaquettes. Il est plongé dans la lypémanie, la hideur et l’hystérie au bord de la démence. Un brusque coup de téléphone et une peur pernicieuse a coupé sa pompe à oxygène jusqu’à l’étouffement. Nets ou diffus, les thrombocytes, lui dit-on, fomentent le figement général de son sang. Contre la circulation de ce fluide s’immiscent de mouvants faisceaux de plaquettes proliférant comme en champagne les bulles. Ses veines s’arc-boutent contre l’afflux sinistre de ce poison que ne vaincront ni l’hématologue ni son hydréa. Ce tourment, il faut le supporter sans espoir. Le venin arrive partout. Ecoutez le gong du soir.

Contribution adressée le 16 décembre 2011 à « l’oulipien de l’année 2012 » sur le site Zazipo, rubrique consacrée à un extrait intitulé « C’est un soir de vent, de tonnerre et de pluie… » signé Harry Matthews. La contrainte suivie (décrite comme homosyntaxisme) consiste à remplacer les mots du texte de départ par des mots de nature équivalente (verbe pour verbe, etc.)

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ananyme anonyme

Nous portions en nous
les nourrissons de demain:
nous sommes des bouffons
car nous cochons des curetons dans vos salons
et ne rejetons
poivrons,
rognons,
marrons,
bières
ni vers des moucherons.

Participation à un « ananyme anonyme » proposé par
Gilles Esposito-Farèse le 18-10-2011.Il s’agissait de composer un texte en utilisant exactement la liste de mots proposée.
La liste des mots était:
bières bouffons car cochons curetons dans de demain des des des
en et les marrons moucherons ne ni nourrissons nous nous nous
nous poivrons portions rejetons rognons salons sommes vers vos

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transports

âme  intacte
obstinément   refuse  une  amitié   grise
une histoire isotherme épaisse et feutrée
respire
laisse chez elles  les humeurs apaisantes
enfin   déclenche   le   séisme   hurleur
songe
les fleurs des prés se fanent  silicosées
le  milieu  naturel  flingue  le   semeur
le sage
caractère  autrefois  calme  et  généreux
le  crâne   fissuré   gesticule  et  sert
autrement
les aimantes  pensées  recuites  en  fiel
le chêne penchant  sectionne  ses racines
le crépuscule
se glisse ocre linceul
                        ne  rien  confier

Contribution à l’opération « Dis moi dix mots » envoyée le 3 décembre 2012. La liste des mots était âme, autrement, caractère, chez, confier, histoire, naturel, penchant, songe, transports. Voici la description que j’en ai faite sur la liste Oulipo:
D’abord, quel est l’intrus dans cette liste de mots ? « transports » car c’est le seul ne comportant pas de « e »: j’en ai fait le titre. Tous les autres mots figurent à raison d’un tous les deux vers.
Ensuite, quel est le PPCA (plus petit commun alphabet) de ces dix mots ? acefghilmnoprstuz
Donc tous les mots de ce texte sont écrits dans cet alphabet, et -sauf le titre- comportent la lettre e.

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Les yeux fermés

Ce qui aujourd'hui se passe en Israël
donne la claire mesure
de ce qu'est devenu le sionisme

J'ai un grand respect pour la religion Israélite
et un intérêt plein d'affection pour le peuple Juif, sa culture bien vivante et ses traditions préservées
mais je condamne le sionisme

Ce qui a pu sincèrement être pensé comme un mouvement de libération
comme l'aspiration à vivre dans un pays de paix et d'amour
comme un rempart contre le racisme antisémite et les agissements les plus noirs envers les Juifs
se présente maintenant comme une entreprise coloniale
comme ce qu'un président français a pu déclarer crime contre l'humanité
comme un régime d'apartheid
dans lequel un peuple entier est plongé dans le mépris l'humiliation et l'asservissement

Les dirigeants français ont édicté qu'être antisioniste
était une forme d'antisémitisme
Ils ont tort
Qu'ils m'emprisonnent s'ils le veulent
mais je condamne le sionisme

Le ministre de l'intérieur interdit
les manifestations à Paris contre les violences israéliennes
Il a tort
car l'histoire se souviendra
des yeux fermés de la France
Pour moi
je condamne le sionisme 

Écrit lors des graves événements survenant en Israël, provoqués par la décision d’établir de nouvelles colonies en expulsant les habitants Palestiniens, et qui font des dizaines de victimes dans la population civile. Ce texte est motivé par l’attitude du gouvernement français dans cette circonstance.

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Un mont qu’on va gravir

Au matin, nous avons un souci:
où voir clair dans la nuit jamais finissant ?
Affliction nous alourdissant,
styx où l'on va croupissant.

Nous avons dû courir sus au dragon.
Nous avons appris qu'inaction n'induit pas toujours paix,
Qu'aussi tous dictats ou notions
sur la signification du mot "droit"
sont parfois loin du bon droit.

Pourtant un point du jour nous sourit
avant qu'on l'ait vu.
Disons qu'on y va.
Disons qu'on survivait dans un pays,
non pas rompu,
mais imparfait.

Nous, fils d'un pays, d'un instant,
Où un souillon au cuir noir,
hoir d'humains mis sous un joug,
qu'avait nourri un cotillon sans mari,
pourrait dans son imagination jouir du pouvoir national,
mais tout au plus discourt pour qui l'a conquis.

Soit, nous manquons d'un poli,
d'un abord parfait,
mais aussi
nous n'avons pas pour but d'aboutir à l'union dans son absolu.
Nous avons pour but d'accomplir l'union sur un horizon.
La construction d'un pays promouvant sans tabou civilisations, colorations,
individus,
conditions d'humain.
Ainsi nous portons nos visions, non sur la situation d'un instant,
mais sur la situation du futur.

Nous proscrivons la division car nous savons qu'afin d'offrir tous atouts au futur,
nous avons d'abord à bannir nos oppositions.
Nous abaissons nos poings
pour ouvrir à tous nos bras.
Qu'il n'y ait aucun tort pour aucun, mais pour tous l'accord parfait.

Qu'un fait au moins soit connu partout :
Autant nous sanglotions, autant nous grandissions.
Autant nous souffrions, autant nous croyions.
Autant nous fatiguions, autant nous risquions.

À jamais tous unis nous irons triomphants.
Non qu'on n'aurait plus jamais à subir un coup dur,
mais on n'ira plus jamais brandir la division.

Un lointain  manuscrit dit qu'un jour
chacun sourira sous son plant aux lourds raisins,
soustrait aux assauts malfaisants.

Si nous voulons agir au diapason d'un si grand jour
nous vaincrons non par poignards brandis,
mais par tous ponts qu'on aura bâtis.
Voilà un jardin à nous promis,
un mont qu'on va gravir,
si nous l'osons.

Car avoir vu jour aux US nous munit,
plus qu'un nom imposant,
d'un passif dont nous nous occupons,
qu'il nous faut assainir.

Nous avons vu la faction s'acharnant à abolir la nation,
plutôt qu'à s'y unir.
Ourdissant la mort du pays, par un coup brutal au pouvoir civil.
Un plan qui a failli aboutir.

Pourtant, si tout pouvoir civil subit parfois un coup brutal,
jamais n'y saurait choir un coup fatal.

Voilà un fait sûr,
nous y croyons dur,
car nous qui nous tournons au futur,
savons l'historial miroir nous tournant un tain pur.

Nous voici au jour du rachat.
Nous pâlissions au jour prochain.
Nous nous trouvions mal instruits
pour pourvoir à un si poignant instant.

Mais par lui nous fut fourni
qu'un opus original soit accompli,
nous offrant horizons, ris.

Alors qu'avant nous voulions savoir :
aurons-nous jamais trait sur la tribulation ?
aujourd'hui nous affirmons :
jamais la tribulation n'aura trait sur nous.

Nos pas n'iront point au sort qui fut,
mais nous irons au sort qui va s'accomplir :
un pays coti mais intact,
compatissant mais hardi,
insoumis, affranchi.

Nous n'avons ni à fuir
ni à faiblir sous l'intimidation
car nous savons qu'inaction ou stagnation
sont la dot qu'auront alors nos gamins.
Pour tout faux pas,
subiront fort poids.

Mais voici un point clair.
Ajoutons l'aidant à l'adroit,
l'adroit au bon droit :
l'amour formant alors la loi
va munir nos fils d'un natif droit.

Laissons donc pour toujours un pays
plus plaisant qu'on n'a connu.

Au fur du soupir gonflant mon thorax d'airain,
nous allons accomplir, d'un pays implosant, un pays imposant.
Nous allons accourir du ponant où sont nos monts chatoyants d'or.
Nous allons accourir du pays mohican battu d'un air marin
où fut avant nous combattu pour bâtir la nation
Nous allons accourir du nord aux conurbations cotoyant d'imposants lacs
Nous allons accourir du sud rôti sous un rayon tropical
Nous allons rafraîchir, radoucir, ragaillardir.

Par tout point connu dans la nation,
par tout coin qu'on dit part du pays,
l'humain flot si mouvant si magistral apparaîtra
contus mais magistral.

Au jour naissant, nous jaillirons hors la nuit,
brûlants, hardis.

Un clair matin naît à qui nous ouvrons l'huis
car il y a toujours un fanal
pourvu qu'on ait un cran suffisant pour voir qu'il luit.
Pourvu qu'on ait un cran suffisant pour nous savoir lui. 

Lors de la prise de fonctions du nouveau président des États Unis d’Amérique, un poème fut récité par Amanda Gorman. : « The hill we climb »
Il m’est venu, moi qui comme le chantait Nougaro suis blanc de peau, le désir de tenter plutôt qu’une traduction une transposition oulipienne de ce poème. Quelle contrainte choisir pour un tel texte ? J’ai pensé à un lipogramme supprimant la voyelle E, blanche d’après Rimbaud. Le texte original a pour caractéristique un fort usage de répétitions, allitérations, jeux de mots que j’ai essayé autant que possible de restituer.

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soir avec gong

Etouffant presque, j’arrive dans le vent. Un enfant saute et fait un tonnerre de plus. Des pas dans l’herbe: un homme veut la pluie d’une soudaine abondance. Contre lui asséné, le vent est un bélier dont les coups poussent la pluie. Des fils minces infiltrent ma fenêtre. Le cadre, ce soir, est gris sous les frondaisons. Je fouette. On dirait qu’un tonnerre diffuse de nets éclairs. Avec l’orage, la pluie change. Persistante pluie et tonnerre en coups brusques se dessinent. Une bande dans le vent hurle là haut. Dans quelle lecture se sont-ils plongés sous la pluie, le tonnerre et le vent du soir ?

Contribution adressée le 2 octobre 2011 à « l’oulipien de l’année 2012 » sur le site Zazipo, rubrique consacrée à un extrait intitulé « C’est un soir de vent, de tonnerre et de pluie… » signé Harry Matthews. La contrainte suivie a été ainsi décrite sur la liste Oulipo:
Sans modifier la signification, j’ai juste changé le sens

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11 02 2011

Ce jour fut pour lui palindrome
Où le début rejoint la fin
Il but un cocktail polychrome
Puis il s’enfuit vers les confins

11 02 2011:
Si !  Moubarak, ara bu : omis

Publié le 12 février 2011

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