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Le prix de la vie

naissance

     Germe la vie
     Amour est là
     Bain de nuée
     Roue élancée
     Ici commence
     Égrène temps
     Le bel envol

Pour une naissance annoncée le 12 octobre 2015.
Publié le 14 octobre 2015

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jeux sur les digrammes

I

Au vagabond s'ouvrit la cité nourricière
Aima le regard franc et la liberté fière
Ivre d'enfin goûter l'abondance plénière
Posant alors son sac sourit à la lumière

Sut Ur. Ulula « Ta rare tétine ! Ton iris à nu ! L’or ! » Ô nolise son asile.

II

La duchesse aux sabots se croyait des jumeaux
Sa douleur au plus noir théâtre fut semblable
Mêla cent pleurs aux cris simples des animaux
Coupant l'appétit au pauvre ô pleur misérable


« Qu’un né ? » erra, Anne. Elle, en no : « Or réez, zoo à aï inné ! Et tu, un nu un naan n’a addé.

Gilles Esposito-Farèse a proposé sur la liste Oulipo divers jeux portant sur les digrammes (groupes de deux lettres). Le premier, qu’il a baptisé hétérodigramme consiste à considérer tous les digrammes formés d’une consonne et une voyelle pris dans la liste des dix lettres les plus fréquentes popularisée par Georges Perec : ESARTINULO. Il s’agit d’écrire un texte en utilisant une fois et une seule chacun de ces digrammes, dont voici la liste :
se sa si su so
re ra ri ru ro
te ta ti tu to
ne na ni nu no
le la li lu lo
Le premier texte ci-dessus, qui répond à cette contrainte, est précédé de son exégèse, un quatrain d’alexandrins isocèle.
Diverses variantes de ce jeu, un peu analogue aux dominos, ont été proposés. Le second texte s’autorise l’utilisation de tous les digrammes possibles d’une consonne et d’une voyelle, éventuellement avec répétition, mais comme aux dominos deux digrammes successifs doivent se connecter par une même lettre. Là encore l’exégèse est un quatrain d’alexandrins isocèle.
Posté sur la liste Oulipo le 6 mars 2019.

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Oripeaux

le diable qui voulait chanter

Fol venu des cloaques,
complice des termites,
des planches aboutées
que ce géant gravisse !
Qu’aux dames apeurées
fasse perdre semaille !

L’aube de feu émaille
grumes, épines, cloques
qu’aux combes apurées
ébarbent deux ermites,
afin que Dieu ravisse
âmes en croix boutées.

Sous de calmes bouées
va dérivant la maille.
Oh ! L’intrus se ravise,
dit aux hommes cloués :
« Un divin chant émîtes,
ô brasseurs de purées.

« Voix câlines et pures
à mes yeux font buées,
rongés comme, de mites,
lainages mis en malle.
Hommes que j’ai loués,
et qu’à ce jour avise,

donnez moi votre avis
( chut, géhenne qui pues !).
Règles avez-vous lues
que force hontes bues
ôtent de ma voix mâle
son qui ravirait mies ? »

Oblats de lui ont mis
le cas dessus les ais :
« Tu fais certes le mal.
Il faut sécher le pus.
Stoppe ton triste bus,
nos ratafias bois-les. »

Chanter mi, tu l’as pu !
car tu as beaucoup bu,
près de ma cave, au lé.

Après mon poème «  L’attendrissement », hommage à l’Oulipien récemment décédé Harry Mathews qui reprenait une contrainte, proposée par ce dernier, de N-ine à anagrammes croissantes, Gilles Esposito-Farèse a proposé (et illustré par un magnifique poème) l’idée de réaliser une sextine dans laquelle les anagrammes croissantes soient obtenues par adjonction progressive d’une lettre sans changer l’ordre. Aux six strophes de la sextine est ajoutée selon la tradition une tornada dans laquelle les six mots sont repris une dernière fois. Dans cette version, comme dans celle de GEF, les anagrames sont utilisées dans l’ordre décroissant afin de pouvoir mettre dans la tornada les mots de taille minimale : mi, pu, as, bu, ma, lé. La version ci-dessus est munie d’une ponctuation, ce qui cache une contrainte supplémentaire d’isocélisme visible dans la version originale ci-dessous.
Posté sur la liste Oulipo le 6 février 2017.

fol venu des cloaques
complice des termites
des planches aboutées
que ce géant gravisse
qu'aux dames apeurées
fasse perdre semaille

l'aube de feu émaille
grumes épines cloques
qu'aux combes apurées
ébarbent deux ermites
afin que dieu ravisse
âmes en croix boutées

sous de calmes bouées
va dérivant la maille
oh l'intrus se ravise
dit aux hommes cloués
un divin chant émîtes
ô brasseurs de purées

voix câlines et pures
à mes yeux font buées
rongés comme de mites
lainages mis en malle
hommes que j'ai loués
et qu'à ce jour avise

donnez moi votre avis
chut géhenne qui pues
règles avez-vous lues
que force hontes bues
ôtent de ma voix mâle
son qui ravirait mies

oblats de lui ont mis
le cas dessus les ais
tu fais certes le mal
il faut sécher le pus
stoppe ton triste bus
nos ratafias bois-les

chanter mi tu l'as pu
car tu as beaucoup bu
près de ma cave au lé

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