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lipoméride

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mai

1 mercredi   – dès le réveil, plein de sentiments célestes
2 jeudi          – muguet si tu veux, que tu hurles ne peut te nuire
3 vendredi    – c’est vers midi que mes intestins devinrent grêles
4 samedi      – entre avec crainte dans l’envers sidéral
5 dimanche  – le septième jour il posa son violon et s’envola
6 lundi           – murs infinis d’un suburb gris
7 mardi         – matins hardis, ravins alpins, grands sapins
8 mercredi    – dériver lentement vers le rêve et s’éveiller en mer
9 jeudi           – le jus de purin ne tue ni vigne ni ciguë
10 vendredi   – vérifie bien : de l’infini, rien ne vient. rien.
11 samedi     – il siffla la fille, elle le vit, il était grisâtre
12 dimanche – grâce furtive d’un brin de romarin fleuri
13 lundi          – il fut surpris d’un si subit prurit
14 mardi        – matin : lac salin mirant l’air carmin
15 mercredi   – je t’interdis de m’enfermer en mes pensées
16 jeudi          – le plus pur sentiment m’effleure dès que j’entends les fleurs rire
17 vendredi    – le verbe, c’est l’ennemi : il perce les fenêtres
18 samedi      – hélas il avait déjà l’âge des plaies saignantes
19 dimanche  – dans les soirs alanguis tourne la chauve-souris
20 lundi          – il fut puni : ni sushis ni surimi
21 mardi        – l’air chagrin, l’Anglais s’attabla, cachant mal sa faim
22 mercredi   – le névé scintille, le pied pèse et s’imprime, le ciel m’encercle de nimbes givrés
23 jeudi          – de fureur il s’inflige des griffures sinueuses
24 vendredi    – s’il est de tristes femmes, me désespère cette fidèle éphémère éprise de l’être divin
25 samedi      – dix, valet, dame, tierce gagnante, tapis persan
26 dimanche  – l’aréole du sein, ce cadran des nuits solaires
27 lundi          – fuis si tu survis, fuis du puits qui mugit
28 mardi        – jardin français, jardin anglais, sans avis j’avançai
29 mercredi   – chenille s’échine et printemps chemine
30 jeudi          – si tu suis les signes qui luisent tu meurs
31 vendredi    – l’herbe fervente penche vers l’est et sécrète le bel encens

juin

1 samedi        – la salive me vient en reniflant ces pintades
2 dimanche    – le saule torsadé m’affole de sa fulgurante éruption
3 lundi             – fruit d’hibiscus cuit sur du riz : un summum
4 mardi           – partir agitant la main sans chagrin
5 mercredi      – le chien, le réverbère, et le silence
6 jeudi             – le vieux peuplier se redresse, ivre du tumulte des insectes butineurs
6 jeudi             – (deux) Un jeune nervi, triste brute, tue un jeune épris d’idées généreuses. Cité entière, prends le deuil.
7 vendredi       – élèves en cercle, périmètre de pierre
8 samedi         – farine tamisée, lait, malaxe la pâte
9 dimanche     – à sa fenêtre une femme rit, son portable à l’oreille
10 lundi            – du fil d’un surin l’Inuit punit l’intrus in situ
11 mardi          – brandis l’appât : grandit la paix
12 mercredi     – père ni fille, mère ni fils, le destin ne prévient de rien
13 jeudi            – le sujet précède le verbe, depuis les nuits du temps, et rien ne les unit
14 vendredi      – il mendie, il grêle, l’intestin crie
15 samedi        – demain ta main câlinera l’échine
16 dimanche    – avouerez-vous jamais la honte d’un regard détourné ?
17 lundi             – du suc d’un fruit mûr il fit un jus qu’il but pur
18 mardi           – à l’instar d’Hannibal gravissant l’arc alpin, fais pâlir l’invasif latin
19 mercredi      – chez le généticien les bêtes engendrent cent chimères
20 jeudi             – je m’éprends d’un buffet de chêne cérusé, ému de ses sculptures désuètes
21 vendredi       – ses chélicères se refermèrent et le venin fit le reste
22 samedi         – atteinte d’Alzheimer elle est femme elle est belle
23 dimanche     – îles d’alors, étiez-vous inaccessibles ?
24 lundi              – mini-flux qu’induisit un fil nu sur l’indium du circuit
25 mardi            – caviar sans pain : il tartina sa main
26 mercredi       – vérifie le frein : s’il est desserré, défense de lever le cric
27 jeudi              – l’un veut, l’un refuse, l’un pleure
28 vendredi        – le peintre célèbre en vermeil l’est irréel des ciels d’été
29 samedi         – vahiné, lance ta danse, agitée de transes marines
30 dimanche     – à l’origine du regard était le feu

juillet

1 lundi              – brun mûrit un fruit, surgi du pistil d’un iris purpurin
2 mardi            – gaz sarin. Bachar, riant, signa : sabbat final
3 mercredi       – délimite le segment sensible, pénètre vivement et déclenche le cri
4 jeudi              – tumeur détectée, une peur est instillée
5 vendredi       – rire insensé des premières tendresses
6 samedi         –
églantine des vents rebelles
cadran des temps déphasés
calendrier des saints de braise
balisent l’ère des errances
7 dimanche     – robe qui flotte autour des jambes de velours
8 lundi              – un cumulus surgit du sud, mugit, luit, puis il plut
9 mardi            – malin, l’assassin signala l’alibi sans pâlir
10 mercredi    – serment d’ivresse liesse des vignes
11 jeudi            – il ripe sur une prise, perd l’équilibre, et dévisse
12 vendredi     – pitre sempiternel risée des esprits élevés
13 samedi       – paire de mitaines belles mains de laine
14 dimanche   – sur l’étang qui miroite un lotus flotte et je souris
15 lundi            – gus qui vit du minimum, gus surpris nutri d’un fruit chu d’un surplus, gus qu’un tribun punit
16 mardi          – il prit sa main, dansa sans fin dans l’air matinal
17 mercredi     – entre ses lèvres grises défibrille le rire
18 jeudi            – bûches humides feu qui fume je m’enrhume
19 vendredi      – impertinence belle impertinence dévie les destins rectilignes
20 samedi        – narines flattées par l’air salin des alizés
21 dimanche    – la conique se dérobe et suit sa route bifocale
22 lundi             – un pli divin sur un surplis pur lin
23 mardi           – paix à l’Islam s’avivant dans l’amical ramadan
24 mercredi      – le ferment de liberté lève si le sel est mêlé
25 jeudi             – chut ! plus de bruit, ses cils se ferment sur ces lueurs intérieures
26 vendredi      – l’incendie se déclenche et crépitent mes sentiments
27 samedi        – labiales, dentales, fricatives, palatales, vibrent sans fin dans l’air et dansent
28 dimanche    – sur l’icône son pinceau promène une caresse dorée
29 lundi             – cri d’un bikini rubis sur un cuir brun
30 mardi           – j’arrachai l’animal tapi dans ma chair
31 mercredi      – le silence est le siège des rêveries fertiles

août

1 jeudi              – jeune fille qui pleure et l’heure s’éternise
2 vendredi        – les dernières merceries ferment et le temps perd le fil
3 samedi          – en plantant le pépin j’imagine l’arbre
4 dimanche      – dans la farandole oublie paroles et projets
5 lundi              – primitif, instruit, instincts indivis : surgir, s’unir, fuir
6 mardi            – lapin nain, clapis dans l’abri câlin
7 mercredi       – l’épeire tend ses fils en cercles invisibles, l’insecte vire sec, le piège se referme
8 jeudi              – une erreur vint lui révéler l’entrée des chemins supérieurs
9 vendredi        – geste lent de ces femmes nimbées de crêpe de Chine
10 samedi        – dans la clarté rare de la cave, l’affinage mêle savamment le temps et le sel
11 dimanche    – de l’âme raisonnable le front sera cerné d’une auréole en fer
12 lundi            – d’un burin sûr, incisif, il inscrit un trip cursif sur un buis brut
13 mardi           – assis dans sa datcha l’amiral trahi paraissait maladif
14 mercredi     – le filet pèse empli d’espèces vénéneuses
15 jeudi            – le tilleul infuse et viennent les pensées secrètes
16 vendredi      – l’épervier glisse lentement, le silence règne
17 samedi        – il vieillira sans haine et la fin sera claire
18 dimanche    – du piano la note grave s’accorde à mon désarroi
19 lundi             – but qui luit, tribus qu’unit un script divin, dur circuit juif
20 mardi           – salam dit-il, avançant la main, la paix habita l’islam
21 mercredi      – ensemble espèrent les chrétiens, et cherchent le chemin
22 jeudi             – se dénuer triplement du désir élève le hindu vers une liberté pure
23 vendredi      – le zen respecte le silence, vient l’éveil, le vide s’imprègne
24 samedi        – dans l’ascèse le jaïn verra l’âme libérée
25 dimanche    – l’homme cherche une réponse à la question jamais posée
26 lundi             – turbin, rictus divin, crucifix nu
27 mardi           – l’ami vrai n’a jamais l’air avili par la main l’agrippant
28 mercredi      – il ensemence les terres desséchées, il extirpe les épines, il espère
29 jeudi             – immersive ferveur des sexes qui s’unissent
30 vendredi       – de frêles brins entremêlés il me fit cette ferme tresse
31 samedi        – canines arrachées, le carnassier se régala d’herbes sapides

septembre

1 dimanche      – au sommet de la montagne le soleil retentit d’un tintamarre de couleurs
2 lundi              – il prit un biscuit, but un vin cuit, minuit vint
3 mardi            – il s’assit, raidi par l’accablant handicap, mais il n’avait pas mal, disait-il
4 mercredi       – le chien se lèche, il s’étire, les petites filles rient
5 jeudi              – elle s’immerge nue et se berce des effleurements du fleuve
6 vendredi        – les petits chefs en veste grise sentent le dentifrice
7 samedi          – la cithare et la harpe égrènent cette villanelle cristalline
8 dimanche      – elle est folle la parole qui s’emballe un jour de retrouvailles
9 lundi              – un surfil mit un fini subtil sur l’uni du tissu
10 mardi           – il s’affairait à rafraîchir la sangria
11 mercredi      – les pierres des cimetières dessinent des grilles vierges
12 jeudi            – le destin n’est qu’un muet cruel qui rit et me tire les cheveux
13 vendredi      – le dentiste se penche et mes gencives serrent les dents
14 samedi        – dans sa cabine le capitaine avec le sextant vise Rigel
15 dimanche    – un brin de farigoule jeté dans l’aubergine ma cuisine donne envie de danser
16 lundi             – mistigri ! rugit-il, puis il prit un pli
17 mardi           – avanti, citadin, va sifflant : tapi dans l’arc crânial vit l’intact jardin
18 mercredi      – des persiennes fermées se déversent les ténèbres de ces tristes fenêtres
19 jeudi             – un lutin curieux glisse une pupille furtive sur le livre que je revêts d’une écriture nerveuse
20 vendredi       – sentinelle enivrée, rentre te dégriser, le fifre et le serpentin te relèvent
21 samedi         – l’accident de santé laissa des traces irrémédiables
22 dimanche     – d’un sourire moqueur fut accueilli mon gauche compliment
23 lundi             – clin d’un cil sur un iris gris
24 mardi           – l’habit allait à ravir: satin clair s’irisant d’isatis
25 mercredi      – les tennismen émerveillèrent Lenglen de ces revers pleins de finesse
26 jeudi             – une virgule s’insinue et cette missive sereine devient un dur texte guerrier
27 vendredi       – de cette belle femme enceinte le ventre est énigme et tendresse
28 samedi         – le gardien s’abrite de la bise sa cigarette brasille
29 dimanche     – d’un osier bien assoupli le vannier confectionne de robustes paniers à cueillettes
30 lundi             – fruit qui dit «pur» distinct d’«impur», fruit qui fit du futur un mur

octobre

1 mardi             – l’assistant signala l’imparfait signal : ah, ça va ! fit l’aspirant, fais fissa sans tralala
2 mercredi        – il descendit cette cheminée de mine et les ténèbres l’enfermèrent
3 jeudi               – ils endurèrent des pluies tumultueuses qui mugirent deux lunes entières
4 vendredi         – les venelles excentrées recèlent les enfermements d’êtres désespérés
5 samedi           – cavale interminable, balle dans la tête, le sanglier s’abat, le sang se fige
6 dimanche       – sous le casque à vélo flot de boucles dorées que la vitesse fait onduler
7 lundi                – bus dix-huit, flux d’individus fugitifs, but indistinct
8 mardi              – tram à l’apaisant ballant, rails t’aspirant à l’infini
9 mercredi         – le ticket de chemin de fer libère le destrier des rêves
10 jeudi              – sur le fil du téléférique sinue le vertigineux destin
11 vendredi        – bercement serein des péniches entre les rives serpentines
12 samedi         – le deltaplane vire, cherche l’ascendant, il siffle et décale sa glissade
13 dimanche     – par des rencontres imprévues sont déviés nos caps vers un archipel second
14 lundi              – il fut pris d’un virus; six nuits fut-il cru fini. vint un sursis : il vit !
15 mardi            – l’anglais n’a pas l’air si gai sans bandana
16 mercredi      – le chêne débité, bien empilé, le fermier prend le petit verre mérité
17 jeudi             – les ruines du bunker servirent de refuge et leur secret fut préservé
18 vendredi       – pressée de livrer le secret de cette divine terrine en gelée, Edmée rit, se penche et se renferme
19 samedi         – sa main tient ferme la laisse, le chien mène sans hésiter, le regard vide il traverse la ville
20 dimanche     – la chorale s’échauffe à grandes vocalises
21 lundi              – un rubis purpurin luit sur un tissu fin
22 mardi            – ni pain bis ni sarrazin mais il savait trahir sa faim par six brins d’ingrat plantain
23 mercredi       – neige crisse, pied s’imprime, givre pince, se décèle enfin cette petite remise désertée
24 jeudi              – tuteur et ficelle béquillent cette jeune tige de chèvrefeuille
25 vendredi        – il inverse les termes de ce dilemme et l’entretien redevient serein
26 samedi          – la veine cave est ravagée par tant d’années de tabagisme
27 dimanche      – dans les golfes turquoise de Lampedusa rôdent au gré des eaux les espérances englouties
28 lundi              – l’Institut lui fit tribut d’un prix qui l’imbut plus qu’un dictum divin
29 mardi            – apaisant raisin, grains d’airain, plaisir matinal
30 mercredi       – des pénitents en vêtements beiges serpentent lentement dents serrées en signe de regret
31 jeudi              – du jujube le suc acidulé m’excite les gencives

novembre

1 vendredi         – de cette reine exilée se délivrent les chimères
2 samedi           – les ballerines bien lacées gainaient le pied de l’enfant exaltée par la danse
3 dimanche       – une foule innombrable a traversé le pont et les barrières se sont disloquées
4 lundi               – du cubit un jus brun : il but un rhum pur
5 mardi             – j’admirai l’artisan tant il avait mis d’art dans l’arc parfait parant la villa
6 mercredi        – l’invertébré s’étire et serpente entre les pierres persillées de lichens
7 jeudi               – funeste erreur : le jeu s’inverse, ils perdent, le rire se fige sur leurs lèvres
8 vendredi        – l’Eternel est le berger, rien ne m’est enlevé
9 samedi          – le rejet de la race, maladie de la France
10 dimanche    – son discours amoureux tel une aile m’effleure
11 lundi             – du mutin qui fut mis sur un grill, fut-il pris un butin ?
12 mardi           – santal citrin, ta paix s’instillait dans l’air fragrant
13 mercredi     – le désir des filles rebelles emplit l’été d’impertinence
14 jeudi            – le chien truffier renifle queue levée puis désigne le chêne qui détient les perles ténébreuses
15 vendredi      – de s’être défié des périls vénériens il est resté privé des délires intimes
16 samedi        – fanfare, mascarade, farces et attrapes : le mariage fit grand tapage
17 dimanche    – opium volutes paresseuses lueurs nocturnes où fourmille notre absence
18 lundi             – un bizuth dut subir dix trucs punitifs
19 mardi           – la main flattant jars, cils, fit pâlir l’animal
20 mercredi      – l’éther étend ses relents éphémères et je me sens dériver
21 jeudi             – les Bleus, d’un pied plein d’énergie, récupèrent leur billet vers le Brésil
22 vendredi      – elle ne s’entend ni ne se sent, elle chemine, s’inflige et sidère, l’électricité
23 samedi        – la dame tire la draperie et disparaît dans la retraite de ses larmes
24 dimanche    – l’ombre de l’ossuaire m’endort en sa fraîcheur immobile
25 lundi             – un lutin gris fit un grigri d’un brin de gui
26 mardi           – l’infant vivait ici jadis s’initiant à l’art martial
27 mercredi     – il s’imprègne de vétiver et se brise l’indifférence
28 jeudi            – les vergers perdent leurs feuilles et de brume s’ensevelissent
29 vendredi      – de cette percerette bien vrillée, je fixe le cheminement des vis en cette pièce de merisier
30 samedi        – il se rassasie des baies acides grappillées pendant la balade

décembre

1 dimanche     – il peignait au couteau des paysages courbes
2 lundi              – il crut viril un rictus qui fit fuir dix inscrits
3 mardi            – la fantasia va dans Bahia balançant la samba sans fin
4 mercredi       – le serre-tête en fil tressé retient ses mèches rebelles
5 jeudi              – file l’écume des brebis l’hiver vient cliquette l’esguille
6 vendredi        – en été le silène déplie timidement ses petites miettes d’incendie
7 samedi          – la valise a gardé le charme des trains express crachant le panache éclatant de l’errance
8 dimanche      – le papillon butine, rouge et noir sur la lavande ensommeillée
9 lundi              – d’un vil biffin hutu qui dit punir un tri incivil, qui survit ? nul tutsi
10 mardi          – il bâtit la Sagrada Familia, mais n’arriva pas à la fin : fatal tram
11 mercredi     – retirée de l’existence elle médite ses lèvres rient les ténèbres se fendent
12 jeudi            – bienheureux duvet préserve mes nuits des hurlements du vent frileux
13 vendredi      – cécité : le pied hésite, le chien précède fidèlement, devine le chemin, évite les dévers difficiles
14 samedi        – le pantin de papier mâché traîne sa mine de farine
15 dimanche    – sa gueule s’ouvre sur une machoire constellée de poignards d’ivoire
15 dimanche    – son poignard à manche d’ivoire est ouvré d’une Goule ciselée
16 lundi             – sûr du but il s’inscrivit muni d’un curriculum riquiqui
17 mardi           – Lin blanc, frais jardin virginal, l’amant imaginait l’instant sacral
18 mercredi      – l’écrin de cette reine enserre dix ferrets sertis de pierres fines
19 jeudi             – une cuillère de miel entre tes lèvres de sucre
20 vendredi       – l’enterrement chemine entre les stèles de silence vers cette pierre descellée
+ livraison spéciale :
20 vendredi       – je remercie vivement Christine de ce reflet plein de finesse
21 samedi         – gabier de misaine prends le ris chante tes peines
22 dimanche     – comme la poule est fière de l’œuf qu’elle réchauffe sous ses plumes
23 lundi             – il lui fit un flirt intrusif qui finit sur un lit
24 mardi           – Marx a mis sa chair dans l’abrasif Capital
25 mercredi      – les petites pièces tintent l’engin crépite et verse le thé
26 jeudi             – victime d’une rumeur venimeuse il s’en fut sur une île perdue
27 vendredi       – les petits tremblent de fièvre les mères veillent les infirmières ferment les fenêtres
28 samedi         – le tablier de ma grand-mère garde la trace des années
29 dimanche     – du moulin tournent les ailes sous la meule gonflent les sacs
30 lundi              – si tu t’instruis du jiu jitsu plus nuit l’instinct brut plus tu ris
31 mardi            – dans sa Panhard châssis avachi il avança cahin-caha

janvier

1 mercredi  –
en ce temps premier plein de liesse
je l’espère verrez venir
liberté rires et tendresse
éveil des rêves et désirs
2 jeudi              – nimbée de lumière elle se tient nue le sculpteur pétrit l’esquisse de terre humide et le silence les unit
3 vendredi        – tirez les fèves fêtez les reines versez le vin
4 samedi          – ils se passent l’alliance en gage de ce serment à jamais échangé
5 dimanche      – l’aiguille court l’ourlet parachève l’habit
6 lundi               – du rhus qui luit d’un si vif rubis un vil purin finit un cuir fin
7 mardi             – il va glissant patins crissant dans l’air glaçant
8 mercredi        – l’être divin dicte dix préceptes de pierre le pèlerin redescend plein de fièvre
9 jeudi               – luisent les muscles des lutteurs et l’huile qui les enduit
10 vendredi       – l’ensemble des réels se représente en cette belle ligne infinie
11 samedi         – le cachet d’aspirine fait baisser la fièvre mais la détresse reste irrémédiable
12 dimanche     – son oreille se dresse il agite l’oriflamme de sa queue le maître est de retour
13 lundi              – surgi du tumulus il fit fuir dix tribus Hun
14 mardi            – matin clivant chagrin lancinant trains passant par instants
15 mercredi       – des jets terribles sifflent des évents des baleines le skipper se sent petit
16 jeudi              – se ruer vers le sud ne dissipe ni les nuées ni les regrets
17 vendredi        – le filin me retient entre les ridelles respirer me devient difficile
18 samedi          – ah la malle chargée de cahiers pleins de taches d’encre et d’écrits enfantins
19 dimanche      – le chœur lance un long crescendo la voûte m’enveloppe de résonances irréelles
20 lundi               – l’instit lui fit subir un flux discursif plus vacuitif qu’instructif
21 mardi             – ici finit la saga narrant Qamar az-Zamân dit Shahrzad disparaissant
22 mercredi        – il se penche il tend les fils de lisse le métier grince regimbe et tisse des merveilles
23 jeudi               – ruines d’un empire déchu pierres que le lierre enlumine reflets lugubres des fêtes perdues
24 vendredi         – les fils déshérités le greffier triste les mièvres ressentiments
25 samedi           – verse le vinaigre et brasse la salade entrebâille ta lèvre à cette fraîche acidité
26 dimanche       – une colombe à mon balcon roucoule la vie s’écoule toute douce
27 lundi               – tu t’unis tu ris tu mûris ubuntu tu vis
28 mardi             – scintillant dans l’air accablant la marina paraissait par instants s’agrandir à l’infini
29 mercredi        – j’entends Pete Seeger le vent se lève et mes lèvres répètent les déferlements espérés de mes frères rebelles
(Merci à Philippe Simon qui m’a suggéré une amélioration de ce texte en monovocalisme)
30 jeudi              – sur les digues muettes circulent des pèlerines grises que les embruns rendent indistinctes
31 vendredi        – elle verse les cendres et se penche figée le semis gris se mêle d’effervescences et dérive emmené vers des mers tièdes

février

1 samedi            – la capeline enchâssait dans le taffetas blanc le frais visage de la servante
2 dimanche        – gronde canon vole boule de feu l’aurore saigne l’enfant est froid
3 lundi                 – vint un plumitif qui, s’il fit du bruit, n’inscrivit qu’infinis chichis
4 mardi               – à sa main zigzags carmin sang trahissant l’assassin
5 mercredi          – de délices interdites se tissent des fidélités indélébiles
6 jeudi                 – celui qui titube celle qui le suit cette pluie qui pleure
7 vendredi           – de ces ténèbres il t’entend rire il rêve de te retenir il sent le vent te prendre et s’éteint
8 samedi             – j’ai traversé le ciel et j’ai tracé ma ligne dans la sphère armillaire
9 dimanche         – dans un coin du porte-monnaie je conserve pour moi seul des photos jaunies par la tristesse des souvenirs
10 lundi                – « Pluribus unum » dit un tribun. Un cri surgit : « Un fusil ! Un fusil ! »
11 mardi               – Faim fait faillir l’ami banal, main d’airain aplatit l’ami craintif.
12 mercredi          – Le cerf est dépecé, les lévriers reniflent les déchets. Venez, le festin est prêt !
13 jeudi                – lune qui glisses entre les nues tu mesures les heures cruelles
14 vendredi          – les pénitents gris inclinent vers l’est des têtes semées de cendre et le délire les prend
15 samedi           – Il tira sa rapière et s’élança, ivre de haine, vers ses enfants.
16 dimanche       – du profond des cavernes rousses monte une plainte amère et douce dont l’écho pleure sur les mousses
17 lundi                – un must : un ti’punch bu sur un plum pudding !
18 mardi              – Jadis parfait à ski : patatras ! Fart a trahi, paraît-il…
19 mercredi         – elle entre fière et sereine derrière elle se ferment les grilles elle n’emmène regret ni désir
20 jeudi                – nu humilié le supplice vrille ses pensées il n’est que muscles viscères et vertige
21 vendredi          – être sensible n’interdit ni l’énergie ni le rire
22 samedi            – de la carrière de marbre la plaie laisse perler le sang blanchâtre des Apennins éventrés
23 dimanche        – le fromager serre le linge on voit goutter le petit lait sous la voûte moite reposent des formes lourdes alignées
24 lundi                 – un muid d’un vin du cru mit fin cuits dix biffins
25 mardi               – jamais inactif s’affairant à l’ingrat travail il avait à la main d’irritants cals
26 mercredi          – c’est le dégel les perce-neiges sertissent les prés de petite perles irréelles
27 jeudi                 – sur les ruines de Kiev enfumée des meutes hurlèrent des jeunes chutèrent une sève est revenue
28 vendredi           – L’hiver est terminé. Rire de filles et temps léger.

mars

1 samedi               – ah paresse amie fidèle jamais elle ne me délaisse
2 dimanche           – roulé dans un brocart posé sur un fagot le corps devient vapeur volutes d’un amour
3 lundi                    – d’un fil tu pris un pipit : un cri furtif puis il chut. fini.
4 mardi                  – paria. sang infamant. à bannir à jamais. il parapha.
5 mercredi             – elle revit pêle-mêle temps de liesses et temps de détresses enfin elle se sentit prête
6 jeudi                    – sur tes lèvres humides le timbre est humecté de ce pli qui renferme des feuillets pleins de feu
7 vendredi              – les règlements interdisent de rire et de s’étreindre
8 samedi                – la paix faite à l’apéritif tient le temps de se mettre à table
9 dimanche            – la bulle s’arrondit se détache mon image inversée tourne avec lenteur puis d’une giclée savonneuse meurt
10 lundi                   – muni d’un trusquin il inscrivit un fil qu’il suivit du burin
11 mardi                  – il gavait à la main six canards blancs
12 mercredi            – Dentelière, dès l’éveil, tire le petit siège et le métier, vérifie le dernier fil, reprends tes petits gestes vifs et le silence.
13 jeudi                   – Un petit tumulus de sciure : c’est sûr, des vers creusent d’un vestibule le buffet Henri II. Vite ! pulvérisez ce liquide, et tuez.
14 vendredi            – il se fend de ce genre de repentir sincère et le Père s’irrite de l’entendre rire
15 samedi              – le train s’arrête en rase campagne le passager regarde et s’avise de la présence de villages riants
16 dimanche          – quelque part un piano joue du Chopin la couturière s’interrompt elle se souvient des insouciances d’enfant à Varsovie
17 lundi                   – Du lutrin, il lut un dit. Un dit cru : plus d’un fut surpris.
18 mardi                 – raidir sa main fait haïr à jamais s’avilir n’a jamais bâti la paix
19 mercredi            – pénétré d’idées extrêmes, il rejette les différences
20 jeudi                   – une libellule mire sur le fleuve ce pendentif de dentelle bleue
21 vendredi            – le pilier est de l’église penche des pierres se délitent le prêtre cesse de prêcher
22 samedi              – avançant dans le sable enlacée par le vent la chamelle blatère et va la caravane
23 dimanche          – sa parole est tarie son regard flotte vide son fauteuil est gris
24 lundi                   – buccins, luths, dizis : un tutti qui fit du bruit !
25 mardi                 – train disparaissant à grands ahans dans la taïga l’amant blafard agitant la main
26 mercredi            – derrière ces belles sentences il entend des pensées infectes
27 jeudi                   – les deux lés de tissu bien surfilés régler le juste pied de biche mettre cette fermeture zippée sur l’envers
28 vendredi             – pied léger bergère chemine herbe frémit le chien mène les brebis
29 samedi               –
l’athlète a franchi la limite
sa face baignée des larmes du calvaire s’éclaire
le ciel danse dans sa tête
30 dimanche           – il pose la nuque sur un lit de mousse fraîche écoutant dans l’ombre les frôlements de la forêt
31 lundi                    – Punir qui nuit, unir dix tribus, issir plus qu’un duc… puis finir nu ? Il rit.

avril

1 mardi                     – maman allaitant main câlinant matin chantant
2 mercredi                – entre les récifs émergés retentit le cheminement des mers en éternel délire
3 jeudi                       – il est seul le merle endeuillé qui pleure entre les feuilles du tilleul
4 vendredi                 – le criminel se repentit le préfet le fit pendre le gibet giflé de vent émit le sifflement des drisses de l’enfer
5 samedi                   – les lacs pleins d’alevins dans les replis alpins s’animent en été de larmes argentées
6 dimanche               – d’un pinceau léger l’artiste ajoute une ombre et l’ébauche prend vie
7 lundi                        – Minuit. Du night-club vint un bruit indistinct. Surgit un british qu’un gus mis d’un kilt fit fuir.
8 mardi                      – gamin s’inclinant, niña glissant sa main, jardin fragrant d’aimant jasmin
9 mercredi                 – Stridence de l’épervier, tremblement de ses victimes. Le bec se fiche, cherche, brise.
10 jeudi                      – le ciel s’énerve du cri bleu des sternes
11 vendredi                – serein entre les infirmiers il se berce de cette civière emmenée en silence il se sent prêt
12 samedi                  – dans la paix de la palmeraie se tient l’assemblée des sages va la palabre et le temps laisse germer la phrase vraie
13 dimanche              – pourquoi es-tu resté loin de moi si longtemps ? il a répondu : c’est le vent
14 lundi                       – tutu gris, Miss Childs fit un bis sur un vif pizz du luth
15 mardi                     – aria, final, art saisissant. Franck imprimant sa paix, la main paraît agrandir l’arc astral
16 mercredi                – de lignes interférentes le peintre segmente ses perspectives et révèle des réels inversés
17 jeudi                       – du cube de pierre net d’impureté le sculpteur enlève d’infimes lunules et surgit une ligne de rupture qui suspend l’univers
18 vendredi                 – ceint de vêtements sélénites le mime épingle l’éphémère et le rire devient rêve
19 samedi                   – la mise en scène est achevée. dans des salles célestes se massent les fans avides des magies de l’image
20 dimanche               – le poète est pendu. de son corps torturé la parole est éteinte mais la poésie flambe
#HashemShaabani
21 lundi                        – T-shirts, fut’s, pulls, slips, plus un multi-kit : il prit un minimum. Nul surplus qui lui nuisît.
22 mardi                       – habitant parmi lavandins, anis, ricins, il invitait d’admiratifs amis saisis par l’anarchisant mistral
23 mercredi                  – bébé cherche le sein mère sent les petites gencives trêve tiède fête sereine
24 jeudi                         – viens cueillir sur l’épine du mur le fruit juteux qui sucre tes murmures
25 vendredi                   – hier est petit devenir est immense
26 samedi                    – les amitiés d’avril sentent le frais narcisse
27 dimanche                – tout l’amour de la couturière dans la robe où tu devins flamme
28 lundi                         – ci gît un individu si fin qu’il fut lu du sud jusqu’ici, si mutin qu’il fut puni du fusil, si pur qu’il vit l’infini
29 mardi                       – instant calin mains s’alliant chair s’attardant matin passant
30 mercredi                  – dernier vers de l’éphéméride tristesse des rêves enterrés fête des semences levées

Cette page est une compilation des tweets lipogrammatiques envoyés quotidiennement du 1er mai 2013 au 30 avril 2014. Les voyelles de chaque texte doivent coïncider avec celles du jour courant. Pour le dimanche, repos dominical : simple pentavocalisme en a,e,i,o,u.
Dans son poème «Semaine amnésie», Gilles Esposito-Farèse a fait encore mieux: seules lettres autorisées = celles du jour !

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Oripeaux

chanson de coloc

chanson de coloc

Publié le

passer le balai
ça peut s’apprendre à tout âge
et ce n’est pas l’apanage
des humbles valets

cesse de râler
quand c’est ton tour de ménage
au prétexte d’être en nage
et de t’affaler

tout dans la maison
doit embaumer doit reluire
en chaque saison

cire la crédence
ravive l’éclat du cuir
l’aspirateur danse

Le précédent essai de sonnaïku a provoqué une grande activité sur la liste Oulipo qui a vu de nombreuses propositions de variantes de cette forme. Gilles Esposito-Farèse a remarqué que la forme qu’il a initialement définie ne permettait pas l’alternance des rimes féminines et masculines. Il a illustré dans son beau Sonnaïku pastoral une modification pour résoudre ce problème.
Une autre solution est proposée ici… mais qui risque fort de ne pas être homologuée: tout en conservant le schéma initial, utiliser une rime « androgyne » (reluire-cuir, intrusion du consonantique au sein des féminines et masculines). A noter que l’alternance vocalique-consonantique n’est pas respectée: ce serait chose impossible pour les mêmes raisons que l’impossibilité rencontrée par Gilles sur les F-M.
Posté sur la liste Oulipo le 4 mai 2013.

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Oripeaux

qu’a trône assis ?

dans ton lit pliant
au calme de la chambrette
d’ombres l’horrible retraite
te frôle en riant

viennent jours brillants
où ta force de prophète
d’arbres que bat la tempête
rend le tronc vaillant

dans la nonchalance
tiède en la maturité
grandit le silence

puis la brume grise
sur ton bel œil irrité
pose son emprise

Essai de sonnaïku à la manière de Gilles Esposito-Farèse. Ce dernier a cherché à allier la forme sonnet et le haïku.
Nombre de syllabes : 5 7 7 5 / 5 7 7 5 / 5 7 5 / 5 7 5
Schéma de rimes : a b b a / a b b a / c d c / e d e
Posté sur la liste Oulipo le 1er mai 2013.

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Positiméride – Aristote

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois d’Aristote

26 février – 1er Aristote – Anaximandre

Baissent la voix dimanche,
Au chant du prêtre,
D'ardents agneaux s'immolant.
Sang des frères.

27 février – 2 Aristote – Anaximène

La nuit la faux immense avance
Au chant affreux qu'aime répandre
La nonne aux yeux qui montrent l'enfer

28 février – 3 Aristote – Héraclite

Hautes tours,
Grand conseil,
Triste nef.
Chaînes, fers,
Rats, couloir.
Gibet. Nœud.

1er mars – 4 Aristote – Anaxagore

Bannis la paix
Au poing comprime
Manants sans voix
Par sang gouverne

2 mars – 5 Aristote – Démocrite

Dans l'eau morte où courent truite et ver
Dort blême un doux chanteur victime d'un dément
Son chant pur tintait hier

3 mars – 6 Aristote – Hérodote

Chômeur
Perd droit
De froid
Tout meurt

4 mars – 7 Aristote – Thalès

Torchons vaisselle seaux
Tâches au long des faims
Touchons là seul le sens

5 mars – 8 Aristote – Solon

Seul
Ô lune ô nuit
Sans solution
Rien

6 mars – 9 Aristote – Xénophane

Beaux enfants
Vous péchez
Crânement.
Doux et grands,
Vos penchants
Magnifiés.

7 mars – 10 Aristote – Empédocle

Être emporté dans l'obscure allée
des temps précédant l'oscillant heurt,
et comprendre des morts ce lent jeu.

8 mars – 11 Aristote – Thucydide

Trichait moult
Croyait Dieu
Aidait peu

9 mars – 12 Aristote – Archytas

Au vrai ces hippys m'ont appris la force. Ai choyé tant d'amours sans crocs cachés. Y vit l'art frais.

10 mars – 13 Aristote – Apollonius de Tyane

J'ai parfois l'air fol
Comme un oiseau sidéré
Troll fuyant nos dieux

11 mars – 14 Aristote – Pythagore

Ployer
Tricher
S'aigrir
Tordre
Et puis zyeuter l'homme au grand cœur : horreur !

12 mars – 15 Aristote – Aristippe

J'ai gravi ces monts
Grimpé
Passé par d'horribles sauts
Impréparé
Las transi
Sentis ciel m'appeler

13 mars – 16 Aristote – Antisthènes

La nuit tombait
Sur ton chant
Et nos espoirs

14 mars – 17 Aristote – Zénon

Zone
De
Non-
Droit
Fin

15 mars – 18 Aristote – Cicéron

C'est ici qu'errait, zonant,
Ce fricoteur trop connu.
Ça picole et prend nos ronds.
Couic ! Ici, tel drôle, on pend.

16 mars – 19 Aristote – Epictète

Repenti, contrit,
Me traîne à tes pieds.
Mie, comment retrouver
Le précieux creuset de tes yeux ?

17 mars – 20 Aristote – Tacite

Tu pars
Ce soir te prend
Tu pars ce soir
J'attends

18 mars – 21 Aristote – Socrate

Sous nos croix sourd la terreur.
Sabre occira pâtre et gueux.
Seul boit ce prêtre au saint cep,
Seul, droit, ce roi chasse et prend.

19 mars – 22 Aristote – Xénocrate

aux temps ensorceleurs j'attends seul

20 mars – 23 Aristote – Philon d’Alexandrie

pencherai le dos
pendrai frac lyre et sextan
endurerai fers

21 mars – 24 Aristote – Jean l’évangéliste

juges damneurs
lèvres violant
d'anges l'élan
tristes tueurs

(isocèle)

22 mars – 25 Aristote – Justin

Joyeuse, trop vivant,
Jusqu'au soir m'attristant
Jalousais tes frissons.

23 mars – 26 Aristote – Clément d’Alexandrie

Cellule m'enfermant,
Ton froid glacial m'est doux.
J'attends, dingue orgueilleux.

24 mars – 27 Aristote – Origène

« Noir ! Noir ! Noir ! » gueulent en chœur.
Tous trépignent, vénéneux.
L'honneur gît, gorge nouée.

25 mars – 28 Aristote – Platon

Perles à ton cou brun
Pâle éclat te moirant
Appel dansant d'or nu
Pour bel amant t'orna

(isocèle)
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Positiméride – Homère

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois d’Homère

29 janvier – 1er Homère – Hésiode

Phalènes vifs, ondoyeux,
Hadès servit vos desseins.

30 janvier – 2 Homère – Tyrtée

Tout tyran naît d’Éden,
Suit l’Hydre, voit l’Enfer.

31 janvier – 3 Homère – Anacréon

L’amant
Caché,
L’archer
Dormant.

1er février – 4 Homère – Pindare

Pétrirons des farines
Plein cuirons de pains d’orge
Parmi nous de grands rires
Puis irons droit au prêtre
Pour signer doux mariage
Petit monde aimant rêve

2 février – 5 Homère – Sophocle

Sois fort, percheron, cheval fier.
Dans ton pas, charroi court, valse,
Sillon penche, au sol croît le blé.

3 février – 6 Homère – Théocrite

Tanches et loches, rondins, truites,
Ont hanté nos clairs rus : dites-le.
Tachés de noir, secs, morts, l’air et l’eau.

4 février – 7 Homère – Eschyle

Drossa, clochant, yole à sec.
Vieux s’y cacha. Y logeait,
En sa couche au nylon bleu.

5 février – 8 Homère – Scopas

Sois scorpion. Pique aux pieds.

6 février – 9 Homère – Zeuxis

Zygène aux beaux noirs sang.
Zèle amoureux. Poison
Chez teigneux expirants.

7 février – 10 Homère – Ictinus

Ici tu vins sans ruse.
Ici tout rit sans soucis.
Ici ta reine d’un soir.

8 février – 11 Homère – Praxitèle

Pour rien, à deux mains, tue l’élan fier.

9 février – 12 Homère – Lysippe

Les cygnes si purs passent
Les lyres loin s’appellent
Vieille yeuse fripée penche

10 février – 13 Homère – Apelles

J’ai peint les belles
Et les grands.
Puis en l’oubli versai.

11 février – 14 Homère – Phidias

Peur choyai,
Dédain baisai.

12 février – 15 Homère – Esope

Le soir mort passe.

13 février – 16 Homère – Plaute

Par les champs sœurs trottaient
Perles au cou tintaient
Parlaient aux vautours dieux
Paix là-haut outre obvieux

14 février – 17 Homère – Térence

Tout est repentance et deuil.

15 février – 18 Homère – Phèdre

Pencher, ne dire rien.
Puis, honteux d’être en vie,
Prêcher l’heur de ramper.

16 février – 19 Homère – Juvénal

Jour nouveau.
Le mont pâlit.
Juste ouvre le vantail bleu.
Jumeaux, vont meuglant, ballant, joueurs, veaux.
Le grand aigle jouit du vide, en long ballet.
Jeu du vent errant dans les joncs où vit l’enfant sans loi.

17 février – 20 Homère – Lucien

Il peut choisir les vins
Il peut courir les sprints
Les sourcils bien peignés
La bouche où brillent dents
Lance un clair rire franc
Lorsqu’on chute il tue net

18 février – 21 Homère – Aristophane

Bâtardise :
Ethno penche,
Marchandé
Par surprise.
Ton sort : planche
Dans clandé.

( en souvenir de l’Oulipien de l’année 2020 )

19 février – 22 Homère – Ennius

L’ennui naquit du gris
Et donc sans illusions
Jetant fond d’infusion
Tâtant nos vins souris

20 février – 23 Homère – Lucrèce

Il fut courageux, cabré.
Le fou ! Crut frères crânes.
Il eut carrière écrasée.

21 février – 24 Homère – Horace

Héros j’errai crâneur.
Haine ! Orage au carré !
Haut mon drapeau campé,
Haut viols, peur, sang, crocs, feu.

22 février – 25 Homère – Tibulle

Ton vin bleu soûle le vent

23 février – 26 Homère – Ovide

Où vais ?
Fil de l’eau.

24 février – 27 Homère – Lucain

La peur chante au divin
L’amour court au vivant

25 février – 28 Homère – Virgile

Vint l’hiver. Long silence.
Vêtit grège cilice
Vigie borgne et frileuse.

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Positiméride – Moïse

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Moïse

1er janvier – 1er Moïse – Prométhée

premiers sons
mots d’enfant
chants légers

2 janvier – 2 Moïse – Hercule

Chut ! Le rat court sous l’évier.
Chat, rêveur, croque le vent.
Hâte recule au cellier.

3 janvier – 3 Moïse – Orphée

Nos corps proches
Sens et soufre
Penchent l’éden

4 janvier – 4 Moïse – Ulysse

Nous ployons sous les hiers.

5 janvier – 5 Moïse – Lycurgue

Loyal cercueil
Range nous bien

6 janvier – 6 Moïse – Romulus

Par moments ulule au soir
Noir sous l’embrun
L’oiseau seul

7 janvier – 7 Moïse – Numa

Noir brun mat blanc
Nos peaux mêlant
Insoumis
Grands

8 janvier – 8 Moïse – Bélus

Brune glaneuse
Boit délicieuse
Belle eau pleureuse

9 janvier – 9 Moïse – Sésostris

Sans penser
Corseté
Trouve issue

10 janvier – 10 Moïse – Manou

Mangeai mon porc cru
Mirai mon corps dru
Massai ton dos nu

11 janvier – 11 Moïse – Cyrus

Crayon noir trousse
Choyés vers qu’on sut
Clercs tyrans fusils
Cours
J’y retrouvais ces lyres moussues

12 janvier – 12 Moïse – Zoroastre

Zéro
Cercle
Où l’absence
Est cernée

13 janvier – 13 Moïse – Les druides

Lents fleuves
Dériveurs
Vides de sens

14 janvier – 14 Moïse – Bouddha

Buvons au dieu des uhlans.
Bel obus fond, déchirant.
Baroud fou ! Dindons chantants !
Bois, sol, un muid : drèche sang.

15 janvier – 15 Moïse – Fo-Hi

Foi
Croix
Chair
Vin
Fais ton chemin

16 janvier – 16 Moïse – Lao-Tseu

Il va honteux, seul et nu.

17 janvier – 17 Moïse – Meng-Tseu

Mon coeur sanglote au soir venu.

18 janvier – 18 Moïse – Les théocrates du Tibet

Le ciel se tachait
L’écorce craquait
Tout le soir déchu
Tremblait blême et tu

19 janvier – 19 Moïse – Les théocrates du Japon

Les vents sont trop chauds,
Le sol crie  » rideau ! « 
Triste sol dragué,
Jaune, âpre, rogné.

20 janvier – 20 Moïse – Manco-Capac

L’homme avance droit,
Croyant, portant croix.
Mort, à son canon,
Cueille ample rançon.

21 janvier – 21 Moïse – Confucius

Corps souffrant.
Froid au cœur.
Lit. Sueurs.

22 janvier – 22 Moïse – Abraham

L’arbre est fier.
Lâche ma main.
J’abhorre branches, ramure.
S’abattra ma hache.
À mort !

23 janvier – 23 Moïse – Samuel

Sur la mer
Vu l’envol
Des amants
couple fol

(isométrie)

24 janvier – 24 Moïse – Salomon

Soir chaud
Lampions
Maillot
Bain
Restai là comme un oursin

25 janvier – 25 Moïse – Isaïe

Plaisants, sadiques,
Puissants salirent.
Poings serrant, rire,
Disait la fille.
Printemps s’abîment,
Hivers lapident.

26 janvier – 26 Moïse – Jean-Baptiste

Jour cédait.
Nuit boudait.
Petits riens.
Soif, terriens ?

27 janvier – 27 Moïse – Haroun-al-Raschid

Chaland gourd
Dos qui s’en va
Longs roseaux bleus
Couché j’ai froid

28 janvier – 28 Moïse – Mahomet

Meurs caché ou meurs présent,
Meurs casher ou meurs flétri,
Meurs athée ou meurs dévot.

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Positiméride – Bichat

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Bichat ainsi que des deux jours spéciaux de fin d’année.

2 décembre – 1er Bichat – Tycho-Brahé

Tu t’y couchas,
Sombre, amer,
Lâche et seul.
Et, synchro,
Chut l’oubli.
Restas, charmé.

3 décembre – 2 Bichat – Halley

Have allait seule en yawl
Hagards cillaient ses yeux

4 décembre – 3 Bichat – Varignon

Va au travail gagner ton pain.
Va sans rechigner, sans grogner.
Vends ta chair. Signe ton coupon.
Viendra l’or froid, legs insolent.

5 décembre – 4 Bichat – Jean Bernoulli

Je mets à nu
Belle huître
Ton corps au
Lilial grain

6 décembre – 5 Bichat – Roëmer

Sournois
Le mal dernier

7 décembre – 6 Bichat – Sauveur

Sa main s’ouvrit et tout rit

8 décembre – 7 Bichat – Galilée

Globe au bleu vilipendé,
Girant, l’astre ailé se perd,
Gluant floc d’huile et de bren.

9 décembre – 8 Bichat – Harriott

Hymne affreux trahison totem
Théâtre grandiloquent
Tout chiera
Ruse orgueil bonté rut
Hélas rien n’arrive où tout fuit

10 décembre – 9 Bichat – Fermat

Fermerai mon manteau
Coifferai mon calot
Face au fer menaçant
Fuir sera mon salut

11 décembre – 10 Bichat – Poinsot

Partout vais en sifflotant

12 décembre – 11 Bichat – Monge

Mon port langoureux
Mon or dangereux
Mon corps strangulé

13 décembre – 12 Bichat – Daniel Bernoulli

Dans la nuit
Rit le loup
Biche court
L’inconnu
Veille et sait

14 décembre – 13 Bichat – Joseph Fourier

Jeune oiseleur
Prend harfang
Homme heureux
Oiseau mort

15 décembre – 14 Bichat – Newton

Chant déwatté, poignant,
D’un vieux clown tristounet :
Un que web vint broyant.

16 décembre – 15 Bichat – Scheele

source enchantée
eau libre
dors
ce chêne effeuille le temps
couche à tes pieds le vent

17 décembre – 16 Bichat – Davy

Dansant, voyait Dieu, bave aux yeux

18 décembre – 17 Bichat – Cavendish

Crois au vent
Prends son doigt
Bois son chant

19 décembre – 18 Bichat – Geoffroy

Garde ton bluff
Fier guerroyeur
Gris t’est offert
L’effroi ployant

20 décembre – 19 Bichat – Bertholet

Brave serf
Ton charroi
Lentement
Bercera
Ta chair pour
L’autre temps

21 décembre – 20 Bichat – Ritter

L’artiste au triste trait portraiturait Éros meurtrissant fruit et fleur.

22 décembre – 21 Bichat – Lavoisier

Il a vu
Tout l’insu.
Puis est mort.
Tel savant
Pourrit sous
Cippe d’or.

23 décembre – 22 Bichat – Charles Bell

Couché
Parasol
Le sable
Les filles
Chahut marin plage sans but
Et l’oubli

24 décembre – 23 Bichat – Stahl et Barthez

Saut !
Tante
chante
haut.

Lot !
Gente
tente
beau.

Grand,
franc,
teste :

Euh…
Peux
zeste ?

25 décembre – 24 Bichat – Bernard de Jussieu

Boire un grand vin,
Manger, dodus,
De juteux rôts,
Sourire heureux.

26 décembre – 25 Bichat – Vicq d’Azyr

Va, suis ce qui dupe. Au raz, t’y perds.

27 décembre – 26 Bichat – Blainville

Bulles au vin neuf
Vieillis plein d’ailleurs

28 décembre – 27 Bichat – Morgagni

Miroir borgne
Gangue sans tain
Mon corps rougi
Tangue sans fin

29 décembre – 28 Bichat – Gall

Galant, l’élu
Gai, parlait, lent.

30 décembre – Jour complémentaire – Morts

Ma mort :
porte ?
ou puits ?

31 décembre – Jour additionnel – Saintes femmes

Se mariaient
Telles des fées
Et comme heureuses

Se sacrifiaient
Tout essoufflées
Les mains miteuses

S’offrant aimaient
Tendresses fiées
En femmes preuses

S’émancipaient
Nuits persiflées
Fermes meneuses

Soudain vivaient
Terreurs soufflées
Des temps moireuses

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Positiméride – Frédéric

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Frédéric

4 novembre – 1er Frédéric – Marie de Molina

Mettrai noir cierge
Deux verts lampions
Clouerai un rat
Romprai cœur vierge
D’orde émotion
L’effroi naîtra

5 novembre – 2 Frédéric – Côme de Médicis l’ancien

C’est l’homme
Le deuxième dieu
De doigts chimiques
Il balance vie et nuit

6 novembre – 3 Frédéric – Guicciardini

Gargouillaient,
Cancanaient,
Bavardaient,
Puis ronflaient.

7 novembre – 4 Frédéric – Isabelle de Castille

lissant sa barbe aux longs poils bleus
dans ce château sans toit ni paillasse
il laissa blottie la belle ondine chue
mal masquant fiel brouillant leur lien

8 novembre – 5 Frédéric – Sixte-Quint

Sentier,
Vieux pont,
Lèque.
S’unir.
Sentir.

9 novembre – 6 Frédéric – Henri IV

Chatte noire
Riz
Livre
L’homme éventré
Doit vivre

10 novembre – 7 Frédéric – Louis XI

Pluie
Corps unis
Sexe et nuit
Long vol nus
Frisson doux
Paix

11 novembre – 8 Frédéric – L’Hôpital

Blanche croix
Pénitence
Appel
Le chant trop pur
L’idiot bâilla

12 novembre – 9 Frédéric – Barneveldt

Belle a cru son rêve bleu
Lut
Douta

13 novembre – 10 Frédéric – Gustave Adolphe

galeuse
m’est la vie
échardes
sous le pied
halte

14 novembre – 11 Frédéric – De Witt

Nid de wifi.
Tournent
Dans ce web distordant
Des stewards brillants,
Baths.
Douillet tweed.
Ils tètent d’âpres whiskies trente ans d’âge.
Show froid.
Shoot.
Shit.

15 novembre – 12 Frédéric – Ruyter

Partout
Mystère
Peur

16 novembre – 13 Frédéric – Guillaume III

Goûte un vin follet
Allume le ciel
Jaillis

17 novembre – 14 Frédéric – Guillaume le Taciturne

Grave, un vieillard louchait sur mon chien.
Il le toucha, câlin, et sourit un peu.

18 novembre – 15 Frédéric – Ximènes

Exquis, l’homme chante au seuil,
Excite ombres infectes.

– Expie, impie, ton désir extime :
Benner Éros.

19 novembre – 16 Frédéric – Oxenstiern

Nos jeux seront sans but
Il fera nuit
Joyeux et nus
Instinctifs
Créerons vent

20 novembre – 17 Frédéric – Walpole

Wesh ! à la passion libre !
Waouh ! braillons par tous les temps !
Wow ! salut pétroleuse !

21 novembre – 18 Frédéric – Louis XIV

L’amour unit les gueux vivants

22 novembre – 19 Frédéric – Pombal

Prends ton tambour bats le
Par ton mambo charnel
Pour qu’on s’embrase au bal

23 novembre – 20 Frédéric – Campomanes

Cerf à mon piano.
Mes mains sont mes cors.
Cours par monts, par bois,
Compagnon des vents.

24 novembre – 21 Frédéric – Richelieu

Parti chercher, de la paix, le fruit,
Derviche chevelu, hippie doux,
Errait cet homme au ciel, ingénu.

25 novembre – 22 Frédéric – Lambert

Elle a flambé le porto
Lui l’amer bière enfournant
Ils s’aiment boivent croulent
Laissant sombrer le présent

26 novembre – 23 Frédéric – Hampden

thon
bar
lump
plie
daubenet
rush calme
paix d’océans

27 novembre – 24 Frédéric – Kosciusko

Khôl
L’oeil s’obscurcit
Bâul sort khol
Joie

28 novembre – 25 Frédéric – Madison

Chambre. Air de prison. Bloc nu.
Malade gît seul, bougon,
Damnant Dieu qu’il sait louchant.
Mourra demain sans copain.

29 novembre – 26 Frédéric – Toussaint Louverture

Trop fourbu s’assied,
Raviné, talé,
Bouche ouverte,
Par terre, où crever.

30 novembre – 27 Frédéric – Francia

Fait peur ! Fait nuit ! Cours, vivant.
Foudre enflammant ces liteaux,
Flots noirs, faux, sang, corps gisants.
Fureur frayant chemin, va.

1er décembre – 28 Frédéric – Cromwell

Courage ô Mohawk dépouillé
Cadre au tomahawk le pillard
Chancre à l’homme est western létal

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Positiméride – Descartes

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Descartes

7 octobre – 1er Descartes – Jean de Salisbury

Jeux de mains
Sang de bœuf
Sabre au clair
Tir sans but
Boum ! Trois grays

8 octobre – 2 Descartes – Raimond Lulle

Dormais.
Qui m’a donné
Deux fils ?
L’un sol,
L’un vent.

9 octobre – 3 Descartes – Joachim

Jusqu’où va ce chemin ?

  • Mort.

10 octobre – 4 Descartes – Le cardinal de Cusa

Il ne connaît rien
Dédaigne la loi des dieux
Crève au sol
Beau

11 octobre – 5 Descartes – Erasme

L’erreur a semé le meilleur :
Dans sa misère l’errant suit
L’ample dérive aux ciels ombrés.

12 octobre – 6 Descartes – Morus

Temps d’ombre
Saoul
Seul

13 octobre – 7 Descartes – Thomas d’Aquin

Ton choix d’homme
Ta soif d’air
Ta quête
Au loin rien

14 octobre – 8 Descartes – Spinoza

Si petits,
Vains,
Osez l’art.

15 octobre – 9 Descartes – Giordano Bruno

Grandir
Courir
Dédaigner
Obéir
Quiner
Choir

16 octobre – 10 Descartes – Malebranche

Mon aile s’ébroue au vent chahuteur

17 octobre – 11 Descartes – Madame de Lambert

Mourant de t’aimer
M’endors
Perle la sombre mer d’argent

18 octobre – 12 Descartes – Duclos

Danse au ciel, fol oiseau.

19 octobre – 13 Descartes – Georges Leroy

Gorge d’or
Rouges lèvres
Belle
Au cœur noyé

20 octobre – 14 Descartes – Le chancelier Bacon

Elle cherche en sa nuit
Ce cercle étoilé :
Qu’or brille à ce corps nu.

21 octobre – 15 Descartes – Cujas

C’est un jour mauvais
C’est un jeune à sec
C’est un jeu malsain
C’est un job plaisant
C’est un jobard seul
C’est un joyau pris
C’est un junk acquis
C’est un joint gratis
C’est un jour mauvais

22 octobre – 16 Descartes – Maupertuis

Mangeai du pain bien frotté d’un ail frais.

23 octobre – 17 Descartes – Herder

Chante rude berger
Chante aux prés d’Iseran
Heureux près des séracs

24 octobre – 18 Descartes – Winckelmann

Clown triste, ancien punk, en larmes part, banni.

25 octobre – 19 Descartes – D’Aguesseau

De langueur meurt le passeur des amours.

26 octobre – 20 Descartes – Oken

Doux folk prenant,
Fort ska dément,
Soul, rock, ethno…
Mon kif : le son.

27 octobre – 21 Descartes – Leibnitz

Longue vibration
Rite zen
Le vent libre nous dit
Tentez

28 octobre – 22 Descartes – Gibbon

Gosier, bois bien mon vin !
Grondait barbu mondain,
Gai, libre, blasonné.
Geignit, biberonnant.

29 octobre – 23 Descartes – Dunoyer

Doux, un vent soyeux m’étreint.

30 octobre – 24 Descartes – Fichte

Effroi ! Cris ! Honte ! Horreur !

31 octobre – 25 Descartes – Ferguson

M’effleure un doigt.
Court sur mon front.
Femme tragique,
Bois mon sang.

1er novembre – 26 Descartes – Bonald

Bordons un malade.
Baisons l’enfant.
Il dort.
Boirons-nous à l’adieu ?
Blanc on peindra l’endroit bétonné dans le froid.

2 novembre – 27 Descartes – Sophie Germain

Son front parcheminé
Gueux serre ma main
Riant

3 novembre – 28 Descartes – Hume

Chant qui monte haut
Nous mène
Hors du monde

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Positiméride – Shakespeare

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Shakespeare

9 septembre – 1er Shakespeare – Montalvan

Emportant tout, la lave en passant,
Immolant trente aïeuls vendangeant,
Mit son manteau glabre au val damné.

10 septembre – 2 Shakespeare – Guillen de Castro

Grave au silex
La légende des Cathares
Terre d’Oc

11 septembre – 3 Shakespeare – Guevara

Grandeur est vent, amour sang.

12 septembre – 4 Shakespeare – Otway

Ô tramway ! tramway ! Foutu wattman, bye !

13 septembre – 5 Shakespeare – Lessing

L’hiver s’assied. Il neige,
Le vent glisse, traîne gel.
L’arbre est gris, serein, nu, gourd.

14 septembre – 6 Shakespeare – Goethe

Long soir d’été. Chaleur.
Gorgone a tes cheveux.
Garçon, veux-tu chanter ?
Grande ode à ta Phœbé,
Genoux en terre, heureux.

15 septembre – 7 Shakespeare – Calderon

C’est ça l’odeur des morts, troufion,
Cet air lourd, dangereux, poissant.
C’est la solde des forts, l’honneur.

16 septembre – 8 Shakespeare – Tirso

Tu poindras sans choix
Tu riras sans voir
Tu vaincras sans foi

17 septembre – 9 Shakespeare – Vondel

Vous tournez dans le ciel
Vos plongeons déferlants
Vont lointains dès l’envol
Vers vos mondes telliens

18 septembre – 10 Shakespeare – Racine

Rage au cœur il consent.
Renâclant il s’en vient.
Revanchard il enraie.

19 septembre – 11 Shakespeare – Voltaire

Va, solitaire, au givre, au sel,
Vogue, ô lointain navire fier,
Vague ourle au vent ta liberté.

20 septembre – 12 Shakespeare – Alfieri

Au ciel finir : espoir ? Nuit ?

21 septembre – 13 Shakespeare – Schiller

Se couche.
Pilule.
S’endort.

22 septembre – 14 Shakespeare – Corneille

Corps
Contours nus
Défilé
Lenteur

23 septembre – 15 Shakespeare – Alarcon

La lune
Atroce bonheur

24 septembre – 16 Shakespeare – Madame Rolland

Malade
L’âme en retrait
Corps lourd
La main sans doigts

25 septembre – 17 Shakespeare – Lady Montague

Lit sans draps
Hymen morne
Tabac gris
Bruits d’eau

26 septembre – 18 Shakespeare – Sterne

Sur terre éternel serf
Seul trouverai l’envers
Sous tout le morne éden

27 septembre – 19 Shakespeare – Miss Edgeworth

Mal cuits, mis sans sel dans graisse au wok, poivrons tout trash mûris sans soleil. Danger : ce stew corrompt ta chair !

28 septembre – 20 Shakespeare – Richardson

Pourquoi ce théâtre d’absurde, ô nain ? Pourquoi chercher la froideur dans nos nuits ?

29 septembre – 21 Shakespeare – Molière

Mais on lui laissera rien !
Maison, lit, rideaux, brocs… rien !
Mouchons-le. Il peut crever.

30 septembre – 22 Shakespeare – Palestrina

Pays plein de sang,
ta ruine va prendre aux loups
leurs dents.
Tuera bien, sans biais.

1er octobre – 23 Shakespeare – Grétry

Gare :
Ce train royal aggrave aux tiens frayeur.
Glorifie-toi, bruyant, gras.
Brillent tes rayons.

2 octobre – 24 Shakespeare – Lully

Lune au soul dolby
Là seule allait
Bye
Pleur aux cils ployés

3 octobre – 25 Shakespeare – Haendel

Haine au cœur !
Nie Dieu !
Sers Loi !

4 octobre – 26 Shakespeare – Weber

Whiskey :
Boire encor,
Swapper boue et trip.

Sweetheart…
Bord de mer…

Swinguaient.

(mini-bigollo)

5 octobre – 27 Shakespeare – Donizetti

Du violon bizarre entends-tu l’air,
Déroutant zigzag de tons transients ?
Dans l’or d’un dièze s’éteint ta nuit.

6 octobre – 28 Shakespeare – Mozart

Composez sans retard,
Maestro tzigane errant.
Mais dosez : sans forte,
Mignon. Zique, abruti !