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Oripeaux

ma démesure made me sure

Ornements comme uniforme
De ces chimistes hors norme
N’obvient au triste bilan
Le monde est sanguinolant

Bridle, suitable dress, emblem, o insane green chem is equal. I’m on a desert.

He was followed by his boy
Such obsequious man enjoy
Equipped with a liquid mind
Bringing what you ought to find

Brid le suit à bled : ressemble moins à nègre en chemise qu’à limonade. Sert.

Ce poème est un essai d’homographie bilingue adressé au site littéraire anglophone HOAX qui m’a fait l’honneur de l’afficher en bonne place.
Posté sur la liste Oulipo le 11 juin 2013.

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Oripeaux

Je crois que deux et deux sont quatre

Onc il eut, à son jeu libéral,
en art seul penchant
et aux dieux dédain.


Il eut ans,
  et à ce regard,
  temps
  différant,
en arc se pencha.


En air
  eau à crêts mêla
  feu
    et aux cieux versa
    le
    sang.


Ergs, aas
  à mer cédaient.
    Eaux à prés jetaient
    plein
    vrac.


Et as,
  à mer entrant,
    à ce néant
    va.


Eut art.
  A des géants
    le trépas.


Et a
  de
    grès
      le repas. 

Une citation de Dom Juan de Molière sert de titre à ce nouvel essai de la contrainte lambda, tandis que le texte s’inspire ( très librement ) de son destin.
En λ-calcul toute l’arithmétique est représentée. Voici comment on traduit
le nombre 2 : λe λa ( e ( e a ))
le nombre 4 : λe λa ( e ( e ( e ( e a ))))
et généralement le nombre k : λe λa ( e ( e ( e ( e … ( e a ) … )))) dans lequel sont présentes k occurrences de « e ».
l’addition est le terme λo λi λe λa ( o e ( i e a ))
et le calcul que traduit ce poème part de ( + 2 2 ) et aboutit à 4 ; comme auparavant les indentations remplacent les parenthèse compliquées :

λo λi λe λa ( o e ( i e a ))
λe λa ( e ( e a ))
λe λa ( e ( e a ))

->

λi λe λa
  λe λa ( e ( e a ))
  e
  ( i e a )
λe λa ( e ( e a ))

->

λe λa
  λe λa ( e ( e a ))
  e
    λe λa ( e ( e a ))
    e
    a

->

λe λa
  λa ( e ( e a ))
    λe λa ( e ( e a ))
    e
    a

->

λe λa
  λa ( e ( e a ))
    λa ( e ( e a ))
    a

->

λe λa
  λa ( e ( e a ))
  ( e ( e a ))

->

λe λa
  e
    e
      e ( e a )

Vocabulaire : aa = coulée de lave volcanique rugueuse.
Publié sur la liste Oulipo le 20 septembre 2023.

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Oripeaux

Tabou

Ah, tout
à coup
l'amour
partout !

Bras... cou...
fard roux...
atours...
nard fou...

Va gnou,
va loup.
J'accours
à vous.

Mal ? ou
art doux ?
Ma cour
absous.

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Oripeaux

Étreindre

On a toujours envie de longuement
étreindre
un ami.

Ah, étreindre ? Étreindre...
    Entier
    cet
    espiègle heur bref.
Us admis.

Étreindre ? Enfreindre ?
Éveil
en
entière mue, prêt.

Étreindre ? Enceindre ?
Étier
vers
enceinte vue : mer. 

Ce poème est la première tentative d’une nouvelle « contrainte lambda », adaptation de la théorie du λ-calcul importante en informatique théorique. On trouvera la description de cette contrainte très matheuse dans la page « Contraintes » de ce site.
Ci-dessous le terme représenté par la première strophe du poème, et les termes successifs du calcul dont le poème est l’habillage. Notons que la quatrième strophe est identique à la précédente : en effet le premier vers est un exemple classique de calcul infini en λ-calcul. J’ai choisi d’arrêter le poème dès que cette situation se présente.

Terme initial :

λo λa ( (ou ou ) λe ie e  ( o ue e ) ) λe (ei e) λu λa i

Le même en 3 lignes pour permettre la suppression des parenthèses dans la traduction :

λo λa ( (ou ou ) λe ie  e  ( o ue e ) )
λe (ei e)
λu λa i

[ réduction du λo ] ->

λa (λe (ei e) λe (ei e) )
   λe ie
   e
   λe (ei e) ue e
λu λa i

[ réduction du premier λa ] ->

λe (ei e)  λe (ei e)
λe ie
e
λe (ei e) ue e

[ réduction du premier λe ] ->

λe (ei e) λe (ei e)
λe ie
e
λe (ei e) ue e

Publié sur la liste Oulipo le 11 septembre 2023.

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Oripeaux

Chantre vole

Et l'unique appris s'emmêle,
cordeau sabré par nos peurs.
Des trompettes, les clameurs
marines nous servent d'aile.

Dans ce quatrain isocèle on peut lire, en acrostiche de groupes de mots par vers, le poème « Chantre » de Guillaume Apollinaire. ( la terminologie unifiée « acrostiche de X par Y est due à Nicolas Graner ). C’est aussi un essai de codage gématrique binaire, une idée de Rémi Schulz : La gématrie de chaque vers est la somme des valeurs de ses lettres si l’on compte a=1, b=2, …, z=26. Chacune de ces quatre gématries est écrite en numération binaire, et la représentation de ces quatre nombres binaires sous forme de suite de carrés noirs (pour les 1) et blancs (pour les 0) donne une image. Dans l’image codée gématriquement par ce poème, visible ci-dessus ( et dont je n’ai su ôter une verrue ), je vois une anagramme du mot « FIL » en résonance à l’emmêlement du cordeau. L’isocélisme n’est pas affecté par le retrait de la ponctuation.
Publié sur la liste Oulipo le 9 septembre 2023.

Note : ci-dessous une variante qui m’a été communiquée par Gilles Esposito-Farèse. On y trouve un codage gématrique parfait de l’image du mot FIL qui le suit :

Et l'unique frontière,
Cordeau là, du balai !
Des trompettes à lai ?
Marines : à sa bière !

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À fille son dû.

Attal abat sa fatwa, crachant à la nana « À bas l'abaya ».

Xi Jinping dit : Flic, si vis T-shirt incivil, d'incisif kriss, inscris « ci-gît » !

En terre perse les sergents de Mehmet enferment les femmes repérées en péché de  mèches rebelles.

Toronto : pognon. Congo : colons. Oxford : bobos. Novgorod : OMON. L'or corrompt ton corps. L'ordo rompt ton dos.

Tu crus sûr un futur ? - pfutt ! D'un Ubu turc, d'un Trump US, tu sus but. Tu chus. Tu bus jus d'un humus brun. Tu fus l'usus d'un club d'urubus du cul.

À fille son dû.

Poème en monovocalismes successivement sur les cinq voyelles, composé après la décision d’interdire l’abaya dans les écoles, officiellement dans un souci de laïcité.
Publié sur la liste Oulipo le 7 septembre 2023.

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Papin

De Papin
la marmite
lasse vite
tout copain.

En Chopin
tout s'effrite
quand le quitte
sa Dupin.

En surface
tout s'efface,
tout s'éteint.

Quand tout sombre,
au matin,
reste l'ombre.

La liste Oulipo voit surgir un ensemble de poèmes contenant le mot Papin ( Denis ) avec des contraintes diverses. Ici un sonnet de trisyllabes.
Publié sur la liste Oulipo le 3 septembre 2023.

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La porte

Ce matin
je n'étais pas bien.
Je me suis vu couvert de sang
sur les deux mains, sur les poignets, sur les avants-bras.
Comme ça colle, ce sang, comme il résiste au détergent, comme il macule tout.

J'ai filé
vers le lavabo.
Je me suis vu dans le miroir.
Il coulait de mes canines un filet rougeâtre.

Ô vous, dieux
qui me connaissez,
vous qui me savez généreux,

dites-moi :
suis-je un criminel ?

C'est alors

qu'au milieu
d'un torrent de rires

vint vers moi,
dans le frôlement
de son manteau couleur de neige,

un dieu beau
comme le soleil.
Il m'ouvrit, là, dans mon salon,
au milieu du mur, une porte que j'ignorais.

Et je vis
les corps ballotés
aux flots méditerranéens,
les cadavres desséchés au vent fou du Sahel,
les femmes éventrées au milieu des ruines aux poutres fumantes du Dombass.

À genoux,
j'ai vu l'agonie
des non-blancs chopés dans la rue,
des mauvaise femmes, des non-voilées et des gouines,

des Arabes,
Kurdes, Yéménites,
Chinois dénoncés. Tous m'ont dit

Mais pourquoi ?
Ils me regardaient.

Pourquoi toi ?

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Le prix de la vie

Paumée, jamais perdue

L'abeille, chaque jour,
butinait cette treille
où toujours l'on soleille
sous les parfums d'amour.

Aujourd'hui, le cœur lourd,
on la voit qui s'effraye :
des ans, qui l'ensommeillent,
elle entend le tambour.

La muse secoureuse,
intrépide et rêveuse,
fit s'ouvrir tant de fleurs !

Vers elle en souvenance
d'élans, beautés, bonheurs,
chaude reconnaissance.

Petit hommage à Brigitte Célérier qui vient d’arrêter son blog Paumée.

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Systoles

Fati et Marie

d'ici vint
le printemps arabe
cet espoir d'un monde de frères
ici vint la haine et le meurtre envers l'étranger
ici titube Fati que le soleil mord la faim torture la soif rend folle

elle tient
la main de Marie
la petite fille qu'elle aime
qui titube et qui gémit et que la soif rend folle

des soldats
en les injuriant
les ont conduites en camion
sous la menace de leurs armes automatiques
ils les ont forcées à descendre au milieu du désert ils les ont abandonnées

sur le sable
le sable brûlant
leurs pieds nus impriment l'oubli
de cet espoir qu'elles avaient eu d'un lieu de paix

Fati chute
la petite fille
la secoue appelle supplie

puis vient sur
deux corps enlacés

le silence 

Bigollo écrit en réaction à la mort de Fati et sa fille Marie, 6 ans, abandonnées dans le désert par des soldats Tunisiens suivant les consignes du dictateur du pays.

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