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Oripeaux

chanson de coloc

chanson de coloc

Publié le

passer le balai
ça peut s’apprendre à tout âge
et ce n’est pas l’apanage
des humbles valets

cesse de râler
quand c’est ton tour de ménage
au prétexte d’être en nage
et de t’affaler

tout dans la maison
doit embaumer doit reluire
en chaque saison

cire la crédence
ravive l’éclat du cuir
l’aspirateur danse

Le précédent essai de sonnaïku a provoqué une grande activité sur la liste Oulipo qui a vu de nombreuses propositions de variantes de cette forme. Gilles Esposito-Farèse a remarqué que la forme qu’il a initialement définie ne permettait pas l’alternance des rimes féminines et masculines. Il a illustré dans son beau Sonnaïku pastoral une modification pour résoudre ce problème.
Une autre solution est proposée ici… mais qui risque fort de ne pas être homologuée: tout en conservant le schéma initial, utiliser une rime « androgyne » (reluire-cuir, intrusion du consonantique au sein des féminines et masculines). A noter que l’alternance vocalique-consonantique n’est pas respectée: ce serait chose impossible pour les mêmes raisons que l’impossibilité rencontrée par Gilles sur les F-M.
Posté sur la liste Oulipo le 4 mai 2013.

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Oripeaux

qu’a trône assis ?

dans ton lit pliant
au calme de la chambrette
d’ombres l’horrible retraite
te frôle en riant

viennent jours brillants
où ta force de prophète
d’arbres que bat la tempête
rend le tronc vaillant

dans la nonchalance
tiède en la maturité
grandit le silence

puis la brume grise
sur ton bel œil irrité
pose son emprise

Essai de sonnaïku à la manière de Gilles Esposito-Farèse. Ce dernier a cherché à allier la forme sonnet et le haïku.
Nombre de syllabes : 5 7 7 5 / 5 7 7 5 / 5 7 5 / 5 7 5
Schéma de rimes : a b b a / a b b a / c d c / e d e
Posté sur la liste Oulipo le 1er mai 2013.

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Positiméride – Aristote

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois d’Aristote

26 février – 1er Aristote – Anaximandre

Baissent la voix dimanche,
Au chant du prêtre,
D'ardents agneaux s'immolant.
Sang des frères.

27 février – 2 Aristote – Anaximène

La nuit la faux immense avance
Au chant affreux qu'aime répandre
La nonne aux yeux qui montrent l'enfer

28 février – 3 Aristote – Héraclite

Hautes tours,
Grand conseil,
Triste nef.
Chaînes, fers,
Rats, couloir.
Gibet. Nœud.

1er mars – 4 Aristote – Anaxagore

Bannis la paix
Au poing comprime
Manants sans voix
Par sang gouverne

2 mars – 5 Aristote – Démocrite

Dans l'eau morte où courent truite et ver
Dort blême un doux chanteur victime d'un dément
Son chant pur tintait hier

3 mars – 6 Aristote – Hérodote

Chômeur
Perd droit
De froid
Tout meurt

4 mars – 7 Aristote – Thalès

Torchons vaisselle seaux
Tâches au long des faims
Touchons là seul le sens

5 mars – 8 Aristote – Solon

Seul
Ô lune ô nuit
Sans solution
Rien

6 mars – 9 Aristote – Xénophane

Beaux enfants
Vous péchez
Crânement.
Doux et grands,
Vos penchants
Magnifiés.

7 mars – 10 Aristote – Empédocle

Être emporté dans l'obscure allée
des temps précédant l'oscillant heurt,
et comprendre des morts ce lent jeu.

8 mars – 11 Aristote – Thucydide

Trichait moult
Croyait Dieu
Aidait peu

9 mars – 12 Aristote – Archytas

Au vrai ces hippys m'ont appris la force. Ai choyé tant d'amours sans crocs cachés. Y vit l'art frais.

10 mars – 13 Aristote – Apollonius de Tyane

J'ai parfois l'air fol
Comme un oiseau sidéré
Troll fuyant nos dieux

11 mars – 14 Aristote – Pythagore

Ployer
Tricher
S'aigrir
Tordre
Et puis zyeuter l'homme au grand cœur : horreur !

12 mars – 15 Aristote – Aristippe

J'ai gravi ces monts
Grimpé
Passé par d'horribles sauts
Impréparé
Las transi
Sentis ciel m'appeler

13 mars – 16 Aristote – Antisthènes

La nuit tombait
Sur ton chant
Et nos espoirs

14 mars – 17 Aristote – Zénon

Zone
De
Non-
Droit
Fin

15 mars – 18 Aristote – Cicéron

C'est ici qu'errait, zonant,
Ce fricoteur trop connu.
Ça picole et prend nos ronds.
Couic ! Ici, tel drôle, on pend.

16 mars – 19 Aristote – Epictète

Repenti, contrit,
Me traîne à tes pieds.
Mie, comment retrouver
Le précieux creuset de tes yeux ?

17 mars – 20 Aristote – Tacite

Tu pars
Ce soir te prend
Tu pars ce soir
J'attends

18 mars – 21 Aristote – Socrate

Sous nos croix sourd la terreur.
Sabre occira pâtre et gueux.
Seul boit ce prêtre au saint cep,
Seul, droit, ce roi chasse et prend.

19 mars – 22 Aristote – Xénocrate

aux temps ensorceleurs j'attends seul

20 mars – 23 Aristote – Philon d’Alexandrie

pencherai le dos
pendrai frac lyre et sextan
endurerai fers

21 mars – 24 Aristote – Jean l’évangéliste

juges damneurs
lèvres violant
d'anges l'élan
tristes tueurs

(isocèle)

22 mars – 25 Aristote – Justin

Joyeuse, trop vivant,
Jusqu'au soir m'attristant
Jalousais tes frissons.

23 mars – 26 Aristote – Clément d’Alexandrie

Cellule m'enfermant,
Ton froid glacial m'est doux.
J'attends, dingue orgueilleux.

24 mars – 27 Aristote – Origène

« Noir ! Noir ! Noir ! » gueulent en chœur.
Tous trépignent, vénéneux.
L'honneur gît, gorge nouée.

25 mars – 28 Aristote – Platon

Perles à ton cou brun
Pâle éclat te moirant
Appel dansant d'or nu
Pour bel amant t'orna

(isocèle)
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Positiméride – Homère

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois d’Homère

29 janvier – 1er Homère – Hésiode

Phalènes vifs, ondoyeux,
Hadès servit vos desseins.

30 janvier – 2 Homère – Tyrtée

Tout tyran naît d’Éden,
Suit l’Hydre, voit l’Enfer.

31 janvier – 3 Homère – Anacréon

L’amant
Caché,
L’archer
Dormant.

1er février – 4 Homère – Pindare

Pétrirons des farines
Plein cuirons de pains d’orge
Parmi nous de grands rires
Puis irons droit au prêtre
Pour signer doux mariage
Petit monde aimant rêve

2 février – 5 Homère – Sophocle

Sois fort, percheron, cheval fier.
Dans ton pas, charroi court, valse,
Sillon penche, au sol croît le blé.

3 février – 6 Homère – Théocrite

Tanches et loches, rondins, truites,
Ont hanté nos clairs rus : dites-le.
Tachés de noir, secs, morts, l’air et l’eau.

4 février – 7 Homère – Eschyle

Drossa, clochant, yole à sec.
Vieux s’y cacha. Y logeait,
En sa couche au nylon bleu.

5 février – 8 Homère – Scopas

Sois scorpion. Pique aux pieds.

6 février – 9 Homère – Zeuxis

Zygène aux beaux noirs sang.
Zèle amoureux. Poison
Chez teigneux expirants.

7 février – 10 Homère – Ictinus

Ici tu vins sans ruse.
Ici tout rit sans soucis.
Ici ta reine d’un soir.

8 février – 11 Homère – Praxitèle

Pour rien, à deux mains, tue l’élan fier.

9 février – 12 Homère – Lysippe

Les cygnes si purs passent
Les lyres loin s’appellent
Vieille yeuse fripée penche

10 février – 13 Homère – Apelles

J’ai peint les belles
Et les grands.
Puis en l’oubli versai.

11 février – 14 Homère – Phidias

Peur choyai,
Dédain baisai.

12 février – 15 Homère – Esope

Le soir mort passe.

13 février – 16 Homère – Plaute

Par les champs sœurs trottaient
Perles au cou tintaient
Parlaient aux vautours dieux
Paix là-haut outre obvieux

14 février – 17 Homère – Térence

Tout est repentance et deuil.

15 février – 18 Homère – Phèdre

Pencher, ne dire rien.
Puis, honteux d’être en vie,
Prêcher l’heur de ramper.

16 février – 19 Homère – Juvénal

Jour nouveau.
Le mont pâlit.
Juste ouvre le vantail bleu.
Jumeaux, vont meuglant, ballant, joueurs, veaux.
Le grand aigle jouit du vide, en long ballet.
Jeu du vent errant dans les joncs où vit l’enfant sans loi.

17 février – 20 Homère – Lucien

Il peut choisir les vins
Il peut courir les sprints
Les sourcils bien peignés
La bouche où brillent dents
Lance un clair rire franc
Lorsqu’on chute il tue net

18 février – 21 Homère – Aristophane

Bâtardise :
Ethno penche,
Marchandé
Par surprise.
Ton sort : planche
Dans clandé.

( en souvenir de l’Oulipien de l’année 2020 )

19 février – 22 Homère – Ennius

L’ennui naquit du gris
Et donc sans illusions
Jetant fond d’infusion
Tâtant nos vins souris

20 février – 23 Homère – Lucrèce

Il fut courageux, cabré.
Le fou ! Crut frères crânes.
Il eut carrière écrasée.

21 février – 24 Homère – Horace

Héros j’errai crâneur.
Haine ! Orage au carré !
Haut mon drapeau campé,
Haut viols, peur, sang, crocs, feu.

22 février – 25 Homère – Tibulle

Ton vin bleu soûle le vent

23 février – 26 Homère – Ovide

Où vais ?
Fil de l’eau.

24 février – 27 Homère – Lucain

La peur chante au divin
L’amour court au vivant

25 février – 28 Homère – Virgile

Vint l’hiver. Long silence.
Vêtit grège cilice
Vigie borgne et frileuse.

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Positiméride – Moïse

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Moïse

1er janvier – 1er Moïse – Prométhée

premiers sons
mots d’enfant
chants légers

2 janvier – 2 Moïse – Hercule

Chut ! Le rat court sous l’évier.
Chat, rêveur, croque le vent.
Hâte recule au cellier.

3 janvier – 3 Moïse – Orphée

Nos corps proches
Sens et soufre
Penchent l’éden

4 janvier – 4 Moïse – Ulysse

Nous ployons sous les hiers.

5 janvier – 5 Moïse – Lycurgue

Loyal cercueil
Range nous bien

6 janvier – 6 Moïse – Romulus

Par moments ulule au soir
Noir sous l’embrun
L’oiseau seul

7 janvier – 7 Moïse – Numa

Noir brun mat blanc
Nos peaux mêlant
Insoumis
Grands

8 janvier – 8 Moïse – Bélus

Brune glaneuse
Boit délicieuse
Belle eau pleureuse

9 janvier – 9 Moïse – Sésostris

Sans penser
Corseté
Trouve issue

10 janvier – 10 Moïse – Manou

Mangeai mon porc cru
Mirai mon corps dru
Massai ton dos nu

11 janvier – 11 Moïse – Cyrus

Crayon noir trousse
Choyés vers qu’on sut
Clercs tyrans fusils
Cours
J’y retrouvais ces lyres moussues

12 janvier – 12 Moïse – Zoroastre

Zéro
Cercle
Où l’absence
Est cernée

13 janvier – 13 Moïse – Les druides

Lents fleuves
Dériveurs
Vides de sens

14 janvier – 14 Moïse – Bouddha

Buvons au dieu des uhlans.
Bel obus fond, déchirant.
Baroud fou ! Dindons chantants !
Bois, sol, un muid : drèche sang.

15 janvier – 15 Moïse – Fo-Hi

Foi
Croix
Chair
Vin
Fais ton chemin

16 janvier – 16 Moïse – Lao-Tseu

Il va honteux, seul et nu.

17 janvier – 17 Moïse – Meng-Tseu

Mon coeur sanglote au soir venu.

18 janvier – 18 Moïse – Les théocrates du Tibet

Le ciel se tachait
L’écorce craquait
Tout le soir déchu
Tremblait blême et tu

19 janvier – 19 Moïse – Les théocrates du Japon

Les vents sont trop chauds,
Le sol crie  » rideau ! « 
Triste sol dragué,
Jaune, âpre, rogné.

20 janvier – 20 Moïse – Manco-Capac

L’homme avance droit,
Croyant, portant croix.
Mort, à son canon,
Cueille ample rançon.

21 janvier – 21 Moïse – Confucius

Corps souffrant.
Froid au cœur.
Lit. Sueurs.

22 janvier – 22 Moïse – Abraham

L’arbre est fier.
Lâche ma main.
J’abhorre branches, ramure.
S’abattra ma hache.
À mort !

23 janvier – 23 Moïse – Samuel

Sur la mer
Vu l’envol
Des amants
couple fol

(isométrie)

24 janvier – 24 Moïse – Salomon

Soir chaud
Lampions
Maillot
Bain
Restai là comme un oursin

25 janvier – 25 Moïse – Isaïe

Plaisants, sadiques,
Puissants salirent.
Poings serrant, rire,
Disait la fille.
Printemps s’abîment,
Hivers lapident.

26 janvier – 26 Moïse – Jean-Baptiste

Jour cédait.
Nuit boudait.
Petits riens.
Soif, terriens ?

27 janvier – 27 Moïse – Haroun-al-Raschid

Chaland gourd
Dos qui s’en va
Longs roseaux bleus
Couché j’ai froid

28 janvier – 28 Moïse – Mahomet

Meurs caché ou meurs présent,
Meurs casher ou meurs flétri,
Meurs athée ou meurs dévot.

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Positiméride – Bichat

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Bichat ainsi que des deux jours spéciaux de fin d’année.

2 décembre – 1er Bichat – Tycho-Brahé

Tu t’y couchas,
Sombre, amer,
Lâche et seul.
Et, synchro,
Chut l’oubli.
Restas, charmé.

3 décembre – 2 Bichat – Halley

Have allait seule en yawl
Hagards cillaient ses yeux

4 décembre – 3 Bichat – Varignon

Va au travail gagner ton pain.
Va sans rechigner, sans grogner.
Vends ta chair. Signe ton coupon.
Viendra l’or froid, legs insolent.

5 décembre – 4 Bichat – Jean Bernoulli

Je mets à nu
Belle huître
Ton corps au
Lilial grain

6 décembre – 5 Bichat – Roëmer

Sournois
Le mal dernier

7 décembre – 6 Bichat – Sauveur

Sa main s’ouvrit et tout rit

8 décembre – 7 Bichat – Galilée

Globe au bleu vilipendé,
Girant, l’astre ailé se perd,
Gluant floc d’huile et de bren.

9 décembre – 8 Bichat – Harriott

Hymne affreux trahison totem
Théâtre grandiloquent
Tout chiera
Ruse orgueil bonté rut
Hélas rien n’arrive où tout fuit

10 décembre – 9 Bichat – Fermat

Fermerai mon manteau
Coifferai mon calot
Face au fer menaçant
Fuir sera mon salut

11 décembre – 10 Bichat – Poinsot

Partout vais en sifflotant

12 décembre – 11 Bichat – Monge

Mon port langoureux
Mon or dangereux
Mon corps strangulé

13 décembre – 12 Bichat – Daniel Bernoulli

Dans la nuit
Rit le loup
Biche court
L’inconnu
Veille et sait

14 décembre – 13 Bichat – Joseph Fourier

Jeune oiseleur
Prend harfang
Homme heureux
Oiseau mort

15 décembre – 14 Bichat – Newton

Chant déwatté, poignant,
D’un vieux clown tristounet :
Un que web vint broyant.

16 décembre – 15 Bichat – Scheele

source enchantée
eau libre
dors
ce chêne effeuille le temps
couche à tes pieds le vent

17 décembre – 16 Bichat – Davy

Dansant, voyait Dieu, bave aux yeux

18 décembre – 17 Bichat – Cavendish

Crois au vent
Prends son doigt
Bois son chant

19 décembre – 18 Bichat – Geoffroy

Garde ton bluff
Fier guerroyeur
Gris t’est offert
L’effroi ployant

20 décembre – 19 Bichat – Bertholet

Brave serf
Ton charroi
Lentement
Bercera
Ta chair pour
L’autre temps

21 décembre – 20 Bichat – Ritter

L’artiste au triste trait portraiturait Éros meurtrissant fruit et fleur.

22 décembre – 21 Bichat – Lavoisier

Il a vu
Tout l’insu.
Puis est mort.
Tel savant
Pourrit sous
Cippe d’or.

23 décembre – 22 Bichat – Charles Bell

Couché
Parasol
Le sable
Les filles
Chahut marin plage sans but
Et l’oubli

24 décembre – 23 Bichat – Stahl et Barthez

Saut !
Tante
chante
haut.

Lot !
Gente
tente
beau.

Grand,
franc,
teste :

Euh…
Peux
zeste ?

25 décembre – 24 Bichat – Bernard de Jussieu

Boire un grand vin,
Manger, dodus,
De juteux rôts,
Sourire heureux.

26 décembre – 25 Bichat – Vicq d’Azyr

Va, suis ce qui dupe. Au raz, t’y perds.

27 décembre – 26 Bichat – Blainville

Bulles au vin neuf
Vieillis plein d’ailleurs

28 décembre – 27 Bichat – Morgagni

Miroir borgne
Gangue sans tain
Mon corps rougi
Tangue sans fin

29 décembre – 28 Bichat – Gall

Galant, l’élu
Gai, parlait, lent.

30 décembre – Jour complémentaire – Morts

Ma mort :
porte ?
ou puits ?

31 décembre – Jour additionnel – Saintes femmes

Se mariaient
Telles des fées
Et comme heureuses

Se sacrifiaient
Tout essoufflées
Les mains miteuses

S’offrant aimaient
Tendresses fiées
En femmes preuses

S’émancipaient
Nuits persiflées
Fermes meneuses

Soudain vivaient
Terreurs soufflées
Des temps moireuses

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Positiméride – Frédéric

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Frédéric

4 novembre – 1er Frédéric – Marie de Molina

Mettrai noir cierge
Deux verts lampions
Clouerai un rat
Romprai cœur vierge
D’orde émotion
L’effroi naîtra

5 novembre – 2 Frédéric – Côme de Médicis l’ancien

C’est l’homme
Le deuxième dieu
De doigts chimiques
Il balance vie et nuit

6 novembre – 3 Frédéric – Guicciardini

Gargouillaient,
Cancanaient,
Bavardaient,
Puis ronflaient.

7 novembre – 4 Frédéric – Isabelle de Castille

lissant sa barbe aux longs poils bleus
dans ce château sans toit ni paillasse
il laissa blottie la belle ondine chue
mal masquant fiel brouillant leur lien

8 novembre – 5 Frédéric – Sixte-Quint

Sentier,
Vieux pont,
Lèque.
S’unir.
Sentir.

9 novembre – 6 Frédéric – Henri IV

Chatte noire
Riz
Livre
L’homme éventré
Doit vivre

10 novembre – 7 Frédéric – Louis XI

Pluie
Corps unis
Sexe et nuit
Long vol nus
Frisson doux
Paix

11 novembre – 8 Frédéric – L’Hôpital

Blanche croix
Pénitence
Appel
Le chant trop pur
L’idiot bâilla

12 novembre – 9 Frédéric – Barneveldt

Belle a cru son rêve bleu
Lut
Douta

13 novembre – 10 Frédéric – Gustave Adolphe

galeuse
m’est la vie
échardes
sous le pied
halte

14 novembre – 11 Frédéric – De Witt

Nid de wifi.
Tournent
Dans ce web distordant
Des stewards brillants,
Baths.
Douillet tweed.
Ils tètent d’âpres whiskies trente ans d’âge.
Show froid.
Shoot.
Shit.

15 novembre – 12 Frédéric – Ruyter

Partout
Mystère
Peur

16 novembre – 13 Frédéric – Guillaume III

Goûte un vin follet
Allume le ciel
Jaillis

17 novembre – 14 Frédéric – Guillaume le Taciturne

Grave, un vieillard louchait sur mon chien.
Il le toucha, câlin, et sourit un peu.

18 novembre – 15 Frédéric – Ximènes

Exquis, l’homme chante au seuil,
Excite ombres infectes.

– Expie, impie, ton désir extime :
Benner Éros.

19 novembre – 16 Frédéric – Oxenstiern

Nos jeux seront sans but
Il fera nuit
Joyeux et nus
Instinctifs
Créerons vent

20 novembre – 17 Frédéric – Walpole

Wesh ! à la passion libre !
Waouh ! braillons par tous les temps !
Wow ! salut pétroleuse !

21 novembre – 18 Frédéric – Louis XIV

L’amour unit les gueux vivants

22 novembre – 19 Frédéric – Pombal

Prends ton tambour bats le
Par ton mambo charnel
Pour qu’on s’embrase au bal

23 novembre – 20 Frédéric – Campomanes

Cerf à mon piano.
Mes mains sont mes cors.
Cours par monts, par bois,
Compagnon des vents.

24 novembre – 21 Frédéric – Richelieu

Parti chercher, de la paix, le fruit,
Derviche chevelu, hippie doux,
Errait cet homme au ciel, ingénu.

25 novembre – 22 Frédéric – Lambert

Elle a flambé le porto
Lui l’amer bière enfournant
Ils s’aiment boivent croulent
Laissant sombrer le présent

26 novembre – 23 Frédéric – Hampden

thon
bar
lump
plie
daubenet
rush calme
paix d’océans

27 novembre – 24 Frédéric – Kosciusko

Khôl
L’oeil s’obscurcit
Bâul sort khol
Joie

28 novembre – 25 Frédéric – Madison

Chambre. Air de prison. Bloc nu.
Malade gît seul, bougon,
Damnant Dieu qu’il sait louchant.
Mourra demain sans copain.

29 novembre – 26 Frédéric – Toussaint Louverture

Trop fourbu s’assied,
Raviné, talé,
Bouche ouverte,
Par terre, où crever.

30 novembre – 27 Frédéric – Francia

Fait peur ! Fait nuit ! Cours, vivant.
Foudre enflammant ces liteaux,
Flots noirs, faux, sang, corps gisants.
Fureur frayant chemin, va.

1er décembre – 28 Frédéric – Cromwell

Courage ô Mohawk dépouillé
Cadre au tomahawk le pillard
Chancre à l’homme est western létal

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Positiméride – Descartes

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Descartes

7 octobre – 1er Descartes – Jean de Salisbury

Jeux de mains
Sang de bœuf
Sabre au clair
Tir sans but
Boum ! Trois grays

8 octobre – 2 Descartes – Raimond Lulle

Dormais.
Qui m’a donné
Deux fils ?
L’un sol,
L’un vent.

9 octobre – 3 Descartes – Joachim

Jusqu’où va ce chemin ?

  • Mort.

10 octobre – 4 Descartes – Le cardinal de Cusa

Il ne connaît rien
Dédaigne la loi des dieux
Crève au sol
Beau

11 octobre – 5 Descartes – Erasme

L’erreur a semé le meilleur :
Dans sa misère l’errant suit
L’ample dérive aux ciels ombrés.

12 octobre – 6 Descartes – Morus

Temps d’ombre
Saoul
Seul

13 octobre – 7 Descartes – Thomas d’Aquin

Ton choix d’homme
Ta soif d’air
Ta quête
Au loin rien

14 octobre – 8 Descartes – Spinoza

Si petits,
Vains,
Osez l’art.

15 octobre – 9 Descartes – Giordano Bruno

Grandir
Courir
Dédaigner
Obéir
Quiner
Choir

16 octobre – 10 Descartes – Malebranche

Mon aile s’ébroue au vent chahuteur

17 octobre – 11 Descartes – Madame de Lambert

Mourant de t’aimer
M’endors
Perle la sombre mer d’argent

18 octobre – 12 Descartes – Duclos

Danse au ciel, fol oiseau.

19 octobre – 13 Descartes – Georges Leroy

Gorge d’or
Rouges lèvres
Belle
Au cœur noyé

20 octobre – 14 Descartes – Le chancelier Bacon

Elle cherche en sa nuit
Ce cercle étoilé :
Qu’or brille à ce corps nu.

21 octobre – 15 Descartes – Cujas

C’est un jour mauvais
C’est un jeune à sec
C’est un jeu malsain
C’est un job plaisant
C’est un jobard seul
C’est un joyau pris
C’est un junk acquis
C’est un joint gratis
C’est un jour mauvais

22 octobre – 16 Descartes – Maupertuis

Mangeai du pain bien frotté d’un ail frais.

23 octobre – 17 Descartes – Herder

Chante rude berger
Chante aux prés d’Iseran
Heureux près des séracs

24 octobre – 18 Descartes – Winckelmann

Clown triste, ancien punk, en larmes part, banni.

25 octobre – 19 Descartes – D’Aguesseau

De langueur meurt le passeur des amours.

26 octobre – 20 Descartes – Oken

Doux folk prenant,
Fort ska dément,
Soul, rock, ethno…
Mon kif : le son.

27 octobre – 21 Descartes – Leibnitz

Longue vibration
Rite zen
Le vent libre nous dit
Tentez

28 octobre – 22 Descartes – Gibbon

Gosier, bois bien mon vin !
Grondait barbu mondain,
Gai, libre, blasonné.
Geignit, biberonnant.

29 octobre – 23 Descartes – Dunoyer

Doux, un vent soyeux m’étreint.

30 octobre – 24 Descartes – Fichte

Effroi ! Cris ! Honte ! Horreur !

31 octobre – 25 Descartes – Ferguson

M’effleure un doigt.
Court sur mon front.
Femme tragique,
Bois mon sang.

1er novembre – 26 Descartes – Bonald

Bordons un malade.
Baisons l’enfant.
Il dort.
Boirons-nous à l’adieu ?
Blanc on peindra l’endroit bétonné dans le froid.

2 novembre – 27 Descartes – Sophie Germain

Son front parcheminé
Gueux serre ma main
Riant

3 novembre – 28 Descartes – Hume

Chant qui monte haut
Nous mène
Hors du monde

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Positiméride – Shakespeare

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Shakespeare

9 septembre – 1er Shakespeare – Montalvan

Emportant tout, la lave en passant,
Immolant trente aïeuls vendangeant,
Mit son manteau glabre au val damné.

10 septembre – 2 Shakespeare – Guillen de Castro

Grave au silex
La légende des Cathares
Terre d’Oc

11 septembre – 3 Shakespeare – Guevara

Grandeur est vent, amour sang.

12 septembre – 4 Shakespeare – Otway

Ô tramway ! tramway ! Foutu wattman, bye !

13 septembre – 5 Shakespeare – Lessing

L’hiver s’assied. Il neige,
Le vent glisse, traîne gel.
L’arbre est gris, serein, nu, gourd.

14 septembre – 6 Shakespeare – Goethe

Long soir d’été. Chaleur.
Gorgone a tes cheveux.
Garçon, veux-tu chanter ?
Grande ode à ta Phœbé,
Genoux en terre, heureux.

15 septembre – 7 Shakespeare – Calderon

C’est ça l’odeur des morts, troufion,
Cet air lourd, dangereux, poissant.
C’est la solde des forts, l’honneur.

16 septembre – 8 Shakespeare – Tirso

Tu poindras sans choix
Tu riras sans voir
Tu vaincras sans foi

17 septembre – 9 Shakespeare – Vondel

Vous tournez dans le ciel
Vos plongeons déferlants
Vont lointains dès l’envol
Vers vos mondes telliens

18 septembre – 10 Shakespeare – Racine

Rage au cœur il consent.
Renâclant il s’en vient.
Revanchard il enraie.

19 septembre – 11 Shakespeare – Voltaire

Va, solitaire, au givre, au sel,
Vogue, ô lointain navire fier,
Vague ourle au vent ta liberté.

20 septembre – 12 Shakespeare – Alfieri

Au ciel finir : espoir ? Nuit ?

21 septembre – 13 Shakespeare – Schiller

Se couche.
Pilule.
S’endort.

22 septembre – 14 Shakespeare – Corneille

Corps
Contours nus
Défilé
Lenteur

23 septembre – 15 Shakespeare – Alarcon

La lune
Atroce bonheur

24 septembre – 16 Shakespeare – Madame Rolland

Malade
L’âme en retrait
Corps lourd
La main sans doigts

25 septembre – 17 Shakespeare – Lady Montague

Lit sans draps
Hymen morne
Tabac gris
Bruits d’eau

26 septembre – 18 Shakespeare – Sterne

Sur terre éternel serf
Seul trouverai l’envers
Sous tout le morne éden

27 septembre – 19 Shakespeare – Miss Edgeworth

Mal cuits, mis sans sel dans graisse au wok, poivrons tout trash mûris sans soleil. Danger : ce stew corrompt ta chair !

28 septembre – 20 Shakespeare – Richardson

Pourquoi ce théâtre d’absurde, ô nain ? Pourquoi chercher la froideur dans nos nuits ?

29 septembre – 21 Shakespeare – Molière

Mais on lui laissera rien !
Maison, lit, rideaux, brocs… rien !
Mouchons-le. Il peut crever.

30 septembre – 22 Shakespeare – Palestrina

Pays plein de sang,
ta ruine va prendre aux loups
leurs dents.
Tuera bien, sans biais.

1er octobre – 23 Shakespeare – Grétry

Gare :
Ce train royal aggrave aux tiens frayeur.
Glorifie-toi, bruyant, gras.
Brillent tes rayons.

2 octobre – 24 Shakespeare – Lully

Lune au soul dolby
Là seule allait
Bye
Pleur aux cils ployés

3 octobre – 25 Shakespeare – Haendel

Haine au cœur !
Nie Dieu !
Sers Loi !

4 octobre – 26 Shakespeare – Weber

Whiskey :
Boire encor,
Swapper boue et trip.

Sweetheart…
Bord de mer…

Swinguaient.

(mini-bigollo)

5 octobre – 27 Shakespeare – Donizetti

Du violon bizarre entends-tu l’air,
Déroutant zigzag de tons transients ?
Dans l’or d’un dièze s’éteint ta nuit.

6 octobre – 28 Shakespeare – Mozart

Composez sans retard,
Maestro tzigane errant.
Mais dosez : sans forte,
Mignon. Zique, abruti !

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Positiméride – Gutenberg

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Gutenberg

12 août – 1er Gutenberg – Chardin

Cherchant l’azur devins nuit.

13 août – 2 Gutenberg – Gresham

Glas, retentis : Christa meurt.
Glaires et pus, chair carmin, long soir de sèches larmes.
Guerre a dessouché l’amour. Gare à ces spahis charmeurs.
Gît prise, en son champ semant, gueuse orde, et son chant s’amuït.
Glas, retentis : Christa meurt.

14 août – 3 Gutenberg – Magellan

L’homme âgé, rebelle aux années,
Met sa grande djellaba, sort,
Mêlant gaîment le sel au pain.

15 août – 4 Gutenberg – Briggs

Boirai vin : gorge à sec.

16 août – 5 Gutenberg – Delambre

Danse, fille aux sombres rêves.
De tes cils, calme barrière,
Défends belle âme burinée
Dans l’éclatant marbre irisé.

17 août – 6 Gutenberg – Tasman

Droit à ces monts parviens,
Trouve au sommet l’ancien
Tendant ses mains au vent.

18 août – 7 Gutenberg – Colomb

Chantons les jours sombres,
Ciel couleur plomb, temps bouché,
Où le froid tomba.

19 août – 8 Gutenberg – Benvenuto Cellini

Baisse ton volet !
On veut t’accrocher
Des illuminations !

20 août – 9 Gutenberg – Wheatstone

Sweat shirt et jean
Tes seins
Ton corps
Plongeon

21 août – 10 Gutenberg – Pierre Leroy

Petite traîtrise, belle amour noyée.

22 août – 11 Gutenberg – Graham

Givre par champs, par monts,
Gel dru au chenal muet.
Long pleur au hameau mort.

23 août – 12 Gutenberg – Jacquart

J’abats ce qui suit la routine.

24 août – 13 Gutenberg – Conté

Cette honnêteté
Cache on ne peut mieux
Ce noir intérieur.

25 août – 14 Gutenberg – Vaucanson

Va canut
chantant
dansant
tonnant
Vorace aux compagnons joins toi nu
Va canut
cent canons sont pointés
Va sans peur
car ta noce est tocsin

26 août – 15 Gutenberg – Torricelli

Trois rois crurent discerner là leur dieu.
Tant d’honneur perdit ce frêle blondin :
Tout sourire, prit chaise et, là, languit.

27 août – 16 Gutenberg – Boyle

Bon foyer, belle bru, doux nylon, verbe voyou. Lestes barbons s’y plaisent.

28 août – 17 Gutenberg – Worcester

Slow fou, berçant ces corps tassés dru,
Crawle où par ce feu gris luit l’enfer.
Wagon noir court vers ces tours de mort.

29 août – 18 Gutenberg – Black

Blanc flingua ce black :
Bétail, accro crack.
Balles au cœur, kif !
Bon. Place à ce steak.

30 août – 19 Gutenberg – Fulton

Face au ciel triomphant
Fardeau pliant son rein
Fend seul l’éther mourant.

31 août – 20 Gutenberg – Thilorier

Tel choisit la mort… frémit, geint… reste au chaud.
Mais s’il voit surgir les Grands Tricheurs vite il sort l’artillerie.

1er septembre – 21 Gutenberg – Watt

Gwoka court
Tibwa bat
Tout est nwè
Va takout

2 septembre – 22 Gutenberg – Bernard de Palissy

Baisers, serments d’amour,
druides dépenaillés,
plaisirs soyeux.

3 septembre – 23 Gutenberg – Riquet

Hardi qu’un feu détruise or vil qui nous éteint

4 septembre – 24 Gutenberg – Bourgelat

Brisons tous leurs grands temples athées
Bottons aux bourgeois le cul
Fatche
Bien dodus fringués net tel Artaban
Oh qu’ils draguent le bel argent

5 septembre – 25 Gutenberg – Bouguer

Beaucoup maugréent, un seul rit.

6 septembre – 26 Gutenberg – Borda

Bien corrida va
Beau toro dansant
Bonne odeur de sang
Belle horreur d’antan

7 septembre – 27 Gutenberg – Vauban

Veux pas subir ma fin.
Verrai quoi boire avant.

8 septembre – 28 Gutenberg – Montgolfier

Maison sans toit.
Goudron lui fait litière.
Temps doux. Mendiant garde orgueil.
Fier, libre, franc.