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Oripeaux

Le sang des plumes

J’appuyais tendrement mes joues contre les belles joues de l’oreiller qui, pleines et fraîches, sont comme les joues de notre enfance.

Rêvant, de mon petit lit, je suçais le délicieux sang versé d’eider gris, ma folie bercée, l’oison doré pleurant l’éternel enseveli.

L’interdit devint instinct vital et, comme le viril visage de l’irréfléchi dormeur converti prit peur, trop honoré de payer le prix, il vit l’hiver mort.

Proie indigo, l’oie vidée gémit docilement, et je ne découvris pas qui, ici, tira tout contre le chevet ce mignon colibri nu.

Sur moi l’idiot, front voilé, l’eider, l’oison, le pipit si rieur, paon, geai, m’ont poissé du souvenir sinistre dont mon bon lit gicla.


Le jeu de la vie est un célèbre automate cellulaire inventé par Conway en 1970, dans lequel des cellules d’un quadrillage « naissent » ou « meurent » selon des règles préétablies, et dont les représentations graphiques sont souvent magnifiques.
On propose ici une contrainte « jeu de la vie« ,  version de cet automate appliquée aux voyelles (a,e,i,o,u) d’un texte, et dans laquelle la mort d’une voyelle est remplacée par sa transformation en la voyelle suivante. On prendra pour exemple les voyelles de la phrase « J’appuyais tendrement mes joues contre les belles joues de l’oreiller qui, pleines et fraîches, sont comme les joues de notre enfance. » C’est la première phrase du deuxième paragraphe du Côté de chez Swann. On obtient la liste de voyelles suivante:
auaieeeeoueoeeeeoueeoeieuieieeaieooeeoueeoeeae
Cette liste va évoluer de façon synchrone, chaque voyelle se modifiant en fonction de ses deux voisines selon la règle suivante:
xyx -> x (qui doit se lire « dans xyx le y devient un x) si x et y différents
yyy -> y’
yyx -> y
xyy -> y
xyz -> y’
où y’ est le suivant dans la liste des voyelles (a -> e -> i -> o – > u -> a). La ligne 1 correspond à une naissance, les lignes 2 et 5 à une mort, les 3 et 4 à un statu-quo.
Pour les voyelles du bout, on considère que l’une de ses voisines est « vide » et donc différente de toutes les voyelles.
Dans l’exemple ci-dessus on obtient les cinq premières évolutions que voici:
auaieeeeoueoeeeeoueeoeieuieieeaieooeeoueeoeeae
eaeoeiieuaieeiieuaeeeieiaoieeeeoiooeeuaeeeeeei
ieieiiiiaeoeeiiiaeeieeioeuoeiieuoooeeaeeiiiieo
oieiiooieieeeioieeeeeeouiauiiiiaouoeeeeeiooiiu
uoiiioooieeieoioeiiiieuaoeaiooieuoueiiieoooiia
Il reste plus à habiller le texte avec des consonnes et on obtient un poème en prose.
Posté sur la liste Oulipo le 7 janvier 2014.

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Journal 2014

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31 décembre : A chacun de vous mes vœux sincères pour l’année nouvelle.

Quinze :
Qu’il t’enlumine l’univers,
Qu’il reluise d’un ciel sublime,
Qu’il feutrise pluvieux hiver
Quiet, qui ne nuise sur cime.

Quinze :
Puisses-tu tirer d’un vieux livre
Un vin né du riz et du miel
Qui rend surpris le furieux ivre.
Utile cuite, un bien d’Uriel !

Quinze :
Fruit des nuits, le gui s’est mûri ;
Pendu il réunit les druides.
Qu’il te guide d’un fil fleuri.
Ressurgis neuf, libre, lucide.

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25 décembre : Le tautavent s’achève: ses 26 tautogrammes ont occupé la période de l’Avent. Il s’achève sur le vœu suivant:

Ayez bon cœur, donnez encore, faites grandir heureux instinct, joyeux korrigans, lutins merveilleux : Noël opère paix qui règne sur tout univers. Vivez week-end xénophile, yeux zen.

30 novembre : Début de l’Avent. Un calendrier d’inspiration oulipienne commence aujourd’hui sur ce site.  Le texte du jour figure en en-tête, l’ensemble des textes dévoilés se trouve sur la page du Tautavent.

26 novembre : Il y a quarante ans, Simone Veil présentait le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Un pantoun :

Veil fit ce métier de ministre
En dépit des cris et rejets
Femme ris de l’hiver sinistre
Fière chéris les vents légers

18 novembre : L’exposition «Oulipo, la littérature en jeu(x)» a ouvert ses portes. Elisabeth Chamontin l’a signalé par le bel alexandrin  «Le quatrain était hier à l’expo Oulipo». A cette occasion :

A l’expo d’Oulipo :
Pôle où expie l’ado
Polit doxa loupée.
Hop ! L’ode, ou pâle exil.

(Le dernier vers est en clinamen : trois sons «l».  On pourrait mettre «Hop ! L’ode ou pas, exil.» Le maintien du vers à trois «l» est assumé).

13 novembre : Mort d’Alexandre Grothendieck, mathématicien majeur de notre temps. Un pangramme :

Faxez, web : Grothendieck mort, qu’y jouent pluies et vent.

Ajouté au recueil Le prix de la vie. Voir la page de ce texte.

10 novembre : En ce jour anniversaire de la mort d’Arthur Rimbaud, cette contribution  un peu spéciale à l’Oulipien de l’année rubrique que le site Zazie mode d’emploi consacre à Marcel Bénabou :

Rimbaud futur

Les voyelles que je n’ai pas écrites
– Noir corset bien velu des mouches qui bombinent
– Roi blanc tout frissonnant sous un brouillard naïf
– Pourpre du sang craché, lèvres dans la colère
– Divin cycle vibrant, rides des mers virides
– Suprême saquebute, étrange errance d’anges
Que cela quelque jour soit dit, elles sont comme latentes.

Elles naissent dans les mots, dans les groupes de mots, dans les phrases. Mais il y a tant de puanteurs cruelles, elles sont prises dans de tels pâtis semés d’animaux, que moi-même, malgré mon front studieux, n’ai pas réussi à en imprimer l’alchimie.

Les mondes me paraissent traversés de silences, ce qui fait de mon ivresse une longue pénitence, dans les rayons violets de tous ces yeux inexplicablement privés des voyelles omises.

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9 novembre : En mémoire d’un jour où l’on espéra, petit quatrain monovocalique :

Sur mur
Chu mûr
Plut dru
Rut cru !

18 octobre : Honoré de figurer dans le livre « Une poignée de pierreries« , collection de pantouns francophones constituée par Jérôme Bouchaud et Georges Voisset. Voici, pour fêter cet événement, un pantoun inspiré par le titre du livre, dédié à ses auteurs :

Pierreries

De pierreries semées sur ses cheveux de jais
Elle ouvre à mon regard la profonde lumière
Quelques graines d’amour aux hommes ravagés
Ferment des plaies la lèvre et renaît l’âme fière

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15 octobre : La liste Oulipo est rétablie grâce au travail magnifique de Nicolas Graner, Philippe Bruhat et David Verdin. Très heureux et soulagé, je marque l’événement par une morale élémentaire :

 école normale    services bons et loyaux    administration supérieure 
                         serveur arrêté 
 
 années longues      messages archivés          oulipotes listés 
                       reprise improbable 
 
raisons diverses      temps nécessaire         situation abrupte 
                      échanges déconnectés 
 
                         migration 
                         sur le temps 
                         libre 
 
                         Oulipo 
                         renaît 
                         enfin 
                         grâce à 
 
Philippe responsable   Nicolas secrétaire      David sympa 
                          un merci radieux

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30 septembre : La connivence internationale a favorisé la fulgurante apparition d’une organisation sanguinaire se parant des couleurs de la religion. Les lignes ci-dessous manifestent ma compassion envers cette religion qui n’est pas la mienne mais que je vois mutiler d’une façon qui m’horrifie.

A la religion de la paix
Des savants ont greffé des crocs
Des griffes à ses doigts sacraux
L’ont contrainte au sanglant souper

Pleurez ce beau corps mutilé
Partagez sa honte et sa peine
Retirez le masque de haine
Rendez-lui le ciel étoilé

11 septembre : La liste Oulipo vient de disparaître subitement fin août pour une raison technique. Face à ce coup du sort, quoi de plus approprié qu’une belle absente ?

Oh vite la revoir

Non, que jamais trépas ne fauche vos bonds d’anges,
Vous fantasques pêcheurs dans l’ajonc gambadant,
Jetant votre fil blond qui plonge au charme ardent
Qu’a le fleuve jonché d’improbables mélanges,
D’un maquis surplombant champs, vin, fragrant jardin.

Jeux, marquants graffiti, pleuvent en chants bien drus
Dont qat semble à l’envi plagier charme et joie forte.
Joutes, fresques, beaux vers, choux gras : pas de main morte
N’y vont choquants jongleurs, bardes frappant mots crus.
Quel fracas vient brusquer ce chœur, majeur gadin
Qui mâche, griffe, abat, jaspes et lavandin.

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14 juillet : En ce jour de fête nationale, je m’interroge sur les multiples tentatives, jusqu’ici infructueuses, de modifier les paroles de la Marseillaise. Comment procéder ?
La devise de la France, avec ses trois beaux mots, est un magnifique exemple de trivocalisme. Or le nom même de « France » est basé sur deux voyelles : une idée ne serait-elle pas de chercher du côté du bivocalisme ? Voici une tentative ajoutée dans le recueil Ouvrir :

Une autre Marseillaise

enfants des terres fraternelles
le grand appel s’est élevé
relevez les manches rebelles
détachez l’esclave entravé
détachez l’esclave entravé
entendez le chant d’espérance
scandé par les halls par les champs
le brave se lève arrachant
la gangrène et s’exalte la France

venez les affamés massés en rang serré
marchez marchez tête levée c’est la grande marée

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3 juillet : Je ne sais pourquoi, j’ai eu envie ce matin, sur une contrainte actuellement à l’étude sur la liste Oulipo, d’écrire ce petit poème  qui ne vise presque personne :

le bateleur

il nous mène en pansway
montre en télé dolby
son bureau regency
parle en parfait dandy
la gouaille d’un jockey
la dégaine goofy
un petit air groggy

il nous mène en dinghy
nous dit c’est ainsi y
croirez-vous c’est vrai j’y
fus traité tel husky

nous roule en chantilly
nous déhanche un shimmy
qui vaut pas un penny
comme on vend un sextoy
comme on gruge  papy

ses ergots de coq y
furent cuits au curry ?
il faudrait un bon psy
quand confond penalty
et danse de Saint-Guy
quand dollar ou lev y
devient oeuf de Longwy

chez lui reste sexy
sa cour sa gentry y
vénère star jazzy

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30 juin : Je découvre l’édition 2014-2015 de l’opération « Dis moi dix mots ». La liste de cette année se compose de mots empruntés aux langues étrangères : amalgame (arabe), bravo (italien), cibler (de cible, alémanique suisse), grigri (utilisé en Afrique et dans les Antilles), inuit (inuktitut), kermesse (flamand), kitsch (allemand), sérendipité (anglais), wiki (hawaïen), zénitude (de zen, japonais). Doutant de la possibilité de faire quelque chose avec un pareil attirail, j’ai fait ce petit essai, tout en plaignant les professeurs qui les années précédentes firent merveille avec leurs élèves :

Sérendipité

Que voulait dire au fait ce mot tant répété
Dans la grande kermesse aux jargons à la mode :
Sérendipité,
Brandi tel un grigri dans les salons de thé
Par les collectionneurs de parlers incommodes ?

Voulant me renseigner aux merveilleux wikis
J’ai tapé plein d’espoir sur mon clavier tactile
Sérendipité.
Las j’avais mal ciblé. Sur ce vocable exquis
Je n’eus comme retour qu’un contrepet futile.

Mais au détour du web, mystérieux amalgame,
Cherchant en vain le sens de cet étrange mot
Sérendipité,
Je découvris au coin d’un site à large gamme
Qu’il faut dire Inuit et non point Eskimo.

Mon Dieu je suis troublé dedans ma zénitude
Par ce renseignement auquel je dis bravo !
Sérendipité
Peut attendre demain. J’abandonne l’étude
Des mots kitsch… Le Grand Nord a conquis mon cerveau.

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27 juin : Je trouve un message de Géraldine Camile, Chargée de collections pour le Dépôt légal numérique à la Bibliothèque nationale de France me disant « Je vous confirme que votre site talipo.fr a été collecté ainsi que les textes présentés sur ce site le 1er juin 2014. La qualité des archives est bonne avec plus de 3 200 URL collectées. Vous pouvez consulter les archives dans les salles de recherche de la Bibliothèque. » Emerveillé par le travail d’archivage colossal réalisé par la BnF, je lui dédie ce quatrain:

L’œuvre qui se construit s’archive vers à vers
Grâce au travail patient qui collecte sans trêve.
Honneur à ceux par qui, prose ample ou ligne brève,
S’offre la création, flambant trésor ouvert !

29 mai : 150ème anniversaire de la Croix Rouge.

Hommage à celui qui ose
Ecouter son émotion
Et crée bravant les psychoses
Pour secours sans exception
La belle organisation

28 mai : L’Ouvroir de Littérature potentielle a coopté à l’unanimité
deux nouveaux membres, tous deux hispanophones, l’écrivain argentin Eduardo
Berti et l’écrivain espagnol Pablo Martin Sanchez. Pour fêter ça, un girondeau de dessous les fagots ajouté dans le recueil Oripeaux:

Berti, Sanchez

Berti, Sanchez (Eduardo, Pablo Martin)
Un jour furent pris dans le labyrinthe
D’Oulipo. Ce périlleux destin,
Que plus d’un fuirait avec crainte,
Ils l’épousent diamantins,
Mettant pieds en l’empreinte
De Pères mutins
Berti, Sanchez
Sous astreinte
Contrainte
Tint

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25 mai : Elections européennes. Les craintes se confirment. Cette strophe s’ajoute dans le recueil Ouvrir.

Dépression

Ce soir je suis un gnafron
Qui regarde avec effroi
L’approche d’un large front
Portant la vague de froid
Pluie viens laver cet affront
A l’honneur de mon beffroi
Ce soir je baisse le front

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22 mai : 5000 ! Un peu plus de deux ans après son ouverture, le site Talipo a reçu aujourd’hui sa cinq millième visite. Je suis très heureux de votre bon accueil et je souhaite à tous beaucoup de joies poétiques.

10 mai : journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Un poème suivant la contrainte du bel absent:

Esclave, bel absent

Au champ jusqu’à la mort ils vont fauchant grains blonds.
Qui voit, au joug, l’homme perdu bêchant la fange ?
Visage aux joues de plomb, hère fantomatique,
Qu’on vend en groupe au troc, jambe enchaînée de fers.
Vient un jour blême un fruit gris qui pend, déchiré
Par des juges moqueurs dont blancheur se fait meurtre.
Aux ports marchands, joyaux qu’un gain blafard viola.

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6 mai : Oukaze interdisant les expressions grossières dans les arts et les médias. La strophe ci-dessous vise à se conformer à ce vertueux édit:

Talipo, c’est infect,
Contre toute décence,
Poutine, écrit, abject,
De grossières sentences

Note: Le lecteur tenté de déplacer ou changer les signes de ponctuation pour faire surgir quelque sens second de ce texte est avisé que de telles modifications sont tout à fait inutiles.

1er mai : Le lipoméride, après un an d’existence, s’achève pour être remplacé par un nouveau projet, le Zodianku

8 avril : Cela fait un an que mon compte sur twitter est ouvert. A cette occasion un twoosh (texte en 140 caractères):

un an de tweet aujourd’hui
oh tous vous m’avez séduit
amis en twittérature
anniversaire joyeux
du jour où fou furieux
entamai cette aventure

24 mars : En réaction au résultat des élections municipales:

Entre les fronts fuyants et le front de la haine
Des hommes affolés votent le déshonneur
Mars où rose fanée s’embrunit de malheur
Mars automnal bêchons semons une autre graine

23 mars : Premier tour des élections. Un pantoun :

Fatras de bulletins en tas
Scellés dans l’urne transparente
La vie se délite en quantas
M’ouvrant une marelle errante

21 mars : Le salon du livre ouvre ses portes. Ne pouvant y rôder, je me console avec ceci:

Là m’édite. La médite, l’âme dite.
Mot étalé, motet, ale, m’ôte, talé.
Livre livre l’ivre.

20 mars : C’est l’équinoxe ! Pour la fêter une petite médaille, à la façon d’Annie Hupé:

baiser du printemps
du bourgeon l’odeur légère
sur ma lèvre empreinte

15 mars : Honoré d’avoir été invité à participer au numéro 10 de la Revue Pantouns, revue française consacrée à cette forme poétique de Malaisie, avec le pantoun twoosh suivant:

Pêcheur qu’emportent les océans
Après treize mois la voix étrange
Qui longtemps plonge au froid du néant
Entend la musique bleue des franges

Pour l’occasion, sur une idée de @RevuePantouns voici un second pantoun lipogrammatique sur les voyelles du mot « pantoun »:

Sur l’atoll dormant court
Un paon au long dolman
D’art fol ornant sa cour
Tout brûlant va l’amant

8 mars : Journée internationale des droits des femmes. Une strophe m’est venue:

au cours d’une journée
la parole est donnée
la route illuminée
puis à la nuit sonnée
commencera l’année

28 février : le lipoméride vient de boucler son dixième mois. Une petite terine twoosh :

un lipogramme
de jour en jour
depuis dix mois

larmes émoi
merveille ou drame
y font séjour

de fin le jour
vient dans deux mois
du lipogramme

21 février : 111 ans. Quand en royaume ?

(anniversaire de Raymond Queneau)

17 février : Le site Oulipo vient d’adopter un nouveau look.

Quand le cétancodonte aime à brouter ailleurs
Renouvelant son stock de piquante pitance
Quand le fleuve perdu se détourne railleur
L’Oulipo de son site avive la prestance

L’hippo change de houx
Pô (où ?) change de lit
Ouli change de peau

15 février : Bon anniversaire à Gilles Esposito-Farèse, éminent membre de la liste Oulipo. A cette occasion lui a été offert aujourd’hui le Blogef, un ouvrage collectif auquel j’ai contribué avec  «Poésie : l’or faste glisse», poème écrit sous la contrainte harmonique et accompagné d’une partition musicale.

14 février : En cette Saint Valentin, cette strophe dédiée à tous mes amis mal voyants:

La fête est si belle aujourd’hui
Pour ceux dont la vue n’est pas claire
Car nous chantons d’un chœur célère
Le juste Valentin Haüy

Et cette autre:

L’amour est un fleuve puissant
Qui avance en de longs méandres
Parmi les glaces et les cendres
Vers le soleil en rougissant

10 février :  Monique Le Pailleur nous a quittés le 27 janvier. Pour celle qui vit encore dans les cœurs j’ai déposé sur son site cette strophe écrite selon la contrainte du « jeu de la vie »:

Monique Le Pailleur
Qu’on grave le mémorial
Car une reine du songe
Repart et le vent filant suit

7 février : Ouverture des jeux olympiques de Sotchi. A cette occasion une clotilde ajoutée au recueil « Ouvrir » :

la flamme noire de sotchi

le despote et le sportif
au bord d’une mer en larmes
oublient le soupir furtif
des anneaux passés par les armes

tombe neige sur le sang
des hommes qu’on emprisonne
qu’on assassine et crissants
skis glissent et stade résonne

de la flamme de la paix
qui brille aux yeux de l’athlète
la fumée d’un noir épais
noie le ciel le rire s’arrête

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1er février : le « lipoméride » a clôturé son neuvième mois de lipogrammes quotidiens. Il court toujours !

29 janvier : Mort de Cavanna. Ce poème est ajouté dans le recueil Le prix de la vie :

A Cavanna va ma stanza !
Parla sans fard, grand sans fatras.
Ah pars, hagard, va ahanant.
Mal tant fatal tant s’acharna,
N’abattant pas manant flambant,
Chantant, bravant, dardant chacals.
L’art s’amarra à ta saga.

Ouvrir la page du poème.

27 janvier : Mort de Pete Seeger. Exceptionnellement le lipoméride de demain mercredi a été envoyé dès aujourd’hui :

mercredi – j’entends Pete Seeger le vent se lève et mes lèvres répètent les déferlements espérés de mes frères rebelles

21 janvier : (information découverte le 27 janvier) Un faisceau d’antimatière a été créé pour la première fois. Voir le site de Guy Doyen. Ceci vaut bien la petite célébration que voici:

illuminés d’antimatière
j’ai vu des mondes inversés
qui connaissent d’autres versets
à l’Eden la Mort trône altière

21 janvier : C’est paraît-il aujourd’hui journée internationale des câlins. Pour l’occasion cette « médaille ». Il s’agit d’une forme de haïku, due à Annie Hupé, dont les derniers mots des vers courts se répondent par inversion :

joli jour d’hiver
où les câlins sont gratuits
et la rue verdit

16 janvier : Comme chaque mois le «jeudi de l’Oulipo». Cette année ces séances ont chacune pour thème une partie du corps, cette fois-ci le dos. Pour l’occasion une petite terine.

quenine d’un jeudi

Une rumeur qui sort d’où
Vient me tirer de mon lit
Moi qui suis sourd comme un pot

Ne tournons autour du pot
Vite à l’auditorium où
L’on fête l’Ouvroir qui lit

Ses mots coulent dans le lit
D’un torrent d’encre chaude où
J’emplirai mon petit pot

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9 janvier : Anniversaire de la naissance de Simone de Beauvoir. A cette occasion, un poème est ajouté au recueil Ouvrir. Ces lignes sont composées suivant la contrainte du jeu de la vie.

On ne naît pas femme, on le devient
Fruit de rage en elle régénère
La joie de finir l’instinct vil vient
Teuf osée ton poison ton tonnerre
Mit la femme hors joug brut jovien

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1er janvier : Meilleurs voeux pour cette année 2014 ! Dans le lipoméride dont les lipogrammes quotidiens se poursuivent depuis huit mois, on trouve à la ligne du mercredi premier janvier :

en ce temps premier plein de liesse
je l’espère verrez venir
liberté rires et tendresse
éveil des rêves et désirs

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5 décembre : Mort de Nelson Mandela. Cet hommage a été ajouté au recueil Le prix de la vie. Il  respecte la contrainte du beau présent.

Que le présent soit beau

O la lame de l’onde a donné l’élan mâle
Soldé les démons de sa lande désolée
Son nom sonna le la de danses en sandale
Old man somnole son âme à son sol mêlée

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1er décembre : le « lipoméride » a clôturé son septième mois de lipogrammes quotidiens. Il court toujours !

25 novembre :  Une triple terine à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

les yeux

tu as regardé ses yeux
qu’un khôl sertissait de noir
passé gourmette à son poing

comme épervier à son poing
la regardais dans les yeux
la nuit parliez dans le noir

tu mis un bel habit noir
pour l’anneau s’ouvrit ton poing
larme de bonheur aux yeux

mais d’où viennent dans ses yeux
qu’embrume un nuage noir
ces sanglots qu’essuie le poing

tu emprisonnes son poing
tu lis la peur dans ses yeux
tu l’enfermes dans le noir

honteuse du cerne noir
qui lui rappelle le poing
la douleur le sang aux yeux

plus d’étincelle à ses yeux
l’horloge égrène le noir
des jours que rythme le poing

ne sachant rouvrir le poing
ne la cherchant plus des yeux
tu peins la maison en noir

vois-tu dans le miroir noir
que tu brises de ton poing
la mort qui sourit des yeux

Ouvrir la page du poème.

20 novembre : Journée internationale des droits de l’enfant. A cette occasion un nouvel ajout au recueil de poèmes pour enfants Fête de linotte :

Ma rivière

Ma rivière au creux de son lit
Bercée par l’orage et la pluie
Dans l’automne aux arbres jaunis
S’assoupit en chien de fusil

La neige à son rêve frileux
Offre son édredon moelleux
Que le lièvre d’hiver joyeux
Décore de ses traces bleues

Elle s’éveille en souriant
Au rire des merles bruyants
A l’odeur des fleurs du printemps
Quand les bourgeons s’ouvrent au vent

Ma rivière fraîche en été
Danse au milieu des champs de blé
Dont les grains se gonflent dorés
J’aime son murmure enchanté

Ouvrir la page du poème.

Rappel: l’an dernier un poème avait été composé pour cette journée: Traits d’union, mis sur le site de la journée internationale.

31 octobre : déjà six mois de lipogrammes quotidiens dans le « lipoméride » !

7 octobre : Dans le lipoméride il y eut une semaine des religions en août.
Aujourd’hui débute une semaine des véhicules.

1er octobre : Le quatre-san-ku, un petit amusement chambérien, variante contrainte du haïku. Ci-dessous un exemple parmi les essais envoyés au cours du mois de septembre sur la liste Oulipo.

Pope pop épié.
Oie pipée, pipo pépie.
O pie épopée !

Retrouver les autres essais sur la page quatre-san-ku

17 septembre : un anniversaire très particulier. Le 17 septembre fut la date des accords de Camp David puis, quatre ans plus tard, la date du massacre de Sabra et Chatila. Ce sélénet placé dans le recueil «Oripeaux» est une façon de me souvenir.

l’ombelle

Que tu étais belle
Que le ciel brillait
La gracieuse ombelle
Nous émerveillait

Ta voix que j’écoute
Dans mes nuits toujours
Réveillait la voûte
Où l’astre a séjour

Cette fleur rebelle
Poison persillé
A taillé gabelle
M’a déguenillé

L’amour en déroute
Vit son dernier jour
Saignant goutte à goutte
Par un sombre ajour

Ouvrir la page du poème.

11 septembre : Mort d’Albert Jacquard. En réaction ce poème en bel absente, placé dans le recueil «Le prix de la vie».

Pleine vie

Qu’œuvre au beau changement, dans l’espace fragile,
Le gène, objet d’espoir qu’homme fit découvrir ?
Holà ! Magie fantasque, enjeu bien près d’ouvrir
Possible hiver grimaçant, fol jeu d’imbécile.
D’ample jabot, vocifère grand chant des coqs
Pour qu’éveil gifle bien chenus et jeune monde.
Flippant des blêmes vies qu’il juge chose immonde,
Brave flegme à chaque injustice porte estoc.

Ouvrir la page du poème.

28 août : Cinquantième anniversaire du discours de Martin Luther King « I have a dream ». Voici en son honneur un homosyntaxisme sur le texte de Jacques Jouet proposé cette année pour l’exercice « l’oulipien de l’année » sur le site Zazie mode d’emploi :

Le rêve

– La peur… Quand nous aurons fait un rêve, nous ne pourrons plus avoir la peur. Quand il y a le rêve, il n’y a plus que le rêve qui triomphe. Le rêve est un libérateur. Ce jour, regardez, l’homme a brisé toutes ses chaînes pour toujours ! Il a étalé sur la rue des pétales de roses, avec une fontaine vivifiante en geyser d’eau fraîche. On n’en est que plus ébloui, bien sûr, mais on respire, mais on s’aère, vient la lumière et des flots de lumière ! C’est vrai qu’il manque l’argent, mais l’homme n’est pas mal non plus comme projet de plénitude. On ne s’attendait pas à connaître une lumière aussi vive, et peut-être aussi décapante. Regardez cette couleur, je la vois, tu la vois, et pourtant elle n’accuse plus, s’il faut en croire les certitudes du cours de l’histoire.

Ouvrir la page du poème.

18 juillet : Alleg, Mandela – Une clotilde en ce jour où se croisent deux destins.

Alleg, Mandela

l’algérien et l’africain
deux résistants visionnaires
de l’un fête anniversaire
le second meurt jour arlequin

deux combats double mémoire
au prix d’années de prison
tortures et trahisons
pour que bascule enfin l’histoire

en ce jour de souvenir
le faible oublie sa faiblesse
l’humilié perd ce qui blesse
l’enténébré voit l’avenir

Ouvrir la page du poème.

16 juillet 1942 : rafle du Vel d’Hiv. Poème composé en ce jour anniversaire.

vel d’hiv

vel d’hiv
vent gifle
haine ivre
dents clivent

vel d’hiv
vieux vice
livides
veules suivent

vel d’hiv
vertige
livre veuf
feu vif

vel d’hiv
vielle juive
ciel vide
ailes vivent

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30 juin : Dans le lipoméride, un nouveau mois complet de tweets poétiques.

26 juin : aujourd’hui centième anniversaire de la naissance d‘Aimé Césaire. A cette occasion un sonnaïku ajouté dans le recueil Le prix de la vie.

danse

danse homme debout
piétine ce qui méprise
rejette ce qui dégrise
danse jusqu’au bout

refus du hibou
des paroles de traîtrise
des larcins en veste grise
du poison qui bout

danse bras ouverts
respire la plénitude
tu sors des travers

invente des vers
et rends à la négritude
place en l’univers

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21 juin : C’est l’été, c’est la fête. Joignons notre couplet:

c’est la fétuque âme de lis
c’est la mue d’elfe que tais
c’est la quête de fil à muse
c’est la fête de la musique

14 juin : Il y a un an aujourd’hui, j’annonçais sur la liste Oulipo la naissance du site Talipo. Fêtons cet anniversaire avec ce poème en bigollo , l’une des formes et contraintes qui ont vu le jour sur ce site.

déploiement

l’aventure aux jours chauds s’est envolée
mon arbre était enfin couvert de fleurs

c’est un vol
chatoyant de fleurs
qu’enlève un remous du mistral
sur la plaine enfiévrée des strideurs des sauterelles
dérivant sans crainte au dessus des champs de froment parcourus d’ondes argentées

c’est un arbre
chatoyant de fleurs
enroché dans les fonds magiques
très droit sous le cimier joyeux des guirlandes blanches

c’est un fleuve
chatoyant de fleurs
immobile et sans fin mouvant

un alpage
chatoyant de fleurs
en surplomb

un mois plus tard la Bastille est tombée

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12 juin 1964 : Une journée dans l’histoire.

– Mandela condamné à perpétuité
– Luther King arrêté
– et au Vietnam… lisez Anh Mat « lesnuitsechouees »

Trois hommes unis dans cette même journée, comme dans cette petite terine:

Geôle à vie pour Nelson
Prison contre Martin
Avions contre Oncle Ho

N’ont pas fait plier Ho
Pas bâillonné Nelson
Pas arrêté Martin

On descend de Martin
On hérite de Ho
On est fils de Nelson

11 juin : L’opération « Dis moi dix mots 2013-2014 » est lancée, sur le thème « Dis-moi dix mots… à la folie » célébrant l’invention verbale. Les dix mots sont:

ambiancer
à tire-larigot
charivari
faribole
hurluberlu
ouf
s’enlivrer (1)
timbré
tohu-bohu
zigzag
(1) « être ivre de lecture », néologisme d’un élève de CM2.

Voici une contribution:

Chahutant t’as eu chaud

A tire-larigot rigole augure hilare
Et l’herbe bue brait le bel air hurluberlu
Les lèvres enlivrées lit l’œuvre un livre rare
Fieffé fada fol ouf ô fêlé farfelu
Charrie richards ravis cherchant charivari
Fourbe roublard bouffi faribole élabore
Bête à tohu-bohu tombe tout ébahi
Sans cesser ces beaux sons censés bien ambiancer
Zig gaga dégrisé divague zigzags gores
Abruti trop beurré titubant et timbré

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5 juin : Tout le pays est bouleversé par la mort à Paris d’un jeune étudiant de 19 ans sauvagement agressé par des individus d’extrême droite, en raison de ses idées progressistes. A cette nouvelle le tweet du lipoméride de jeudi a été doublé du suivant :

(deux) Un jeune nervi, triste brute, tue un jeune épris d’idées généreuses. Cité entière, prends le deuil.

17 mai au 6 juin Un poème-feuilleton ! Du 17 mai au 6 juin j’ai écrit chaque jour une nouvelle strophe du poème «Reflets de Liberté». Ce poème est une réécriture du poème de Paul Eluard «Liberté». Cette version est un bivocalisme en e et i.

29 mai :  Honoré d’être cité sur le site Blogs littéraires de Louise andréa. Ce site est une jolie contribution à la promotion de la littérature.

28 mai : Vote de la loi sur l’enseignement supérieur à l’assemblée nationale. Là où des monarques d’ancien régime s’attaquèrent aux faibles et aux démunis, l’actuel président s’en prend aux fondements de nos institutions. Ceci vaut bien une anagramme.

Roi voyou : flairas défuntes chenilles rondes ?
– François Hollande, fossoyeur de l’université.

27 mai : Dans le recueil « Poteries » une nouvelle rubrique consacrée à l’odécaphonisme, une contrainte inventée par Strofka. Basée sur une série de 12 phonèmes vocaliques, à la manière du dodécaphonisme en musique, elle vise à des vers phonétiquement équilibrés. Exemple ajouté aujourd’hui:

Il ne faut vendre ours qu’ont tué seize assommeurs.

ainsi que douze variantes assemblées sur la page « odécaphonisme ».

17 mai : Un poème-feuilleton !

Depuis le 17 mai j’écris chaque jour une nouvelle strophe du poème « Reflets de Liberté« . Ce poème est une réécriture du poème de Paul Eluard « Liberté« . Cette version est un bivocalisme en e et i. En tout 21 strophes sont publiées pendant  trois semaines.

17 mai: Une petite énigme harmonique !

L’air qui a donné le texte ci-dessous est, j’en suis sûr, connu de chacun de vous. Le reconnaîtrez-vous ? Ce poème suit la contrainte « harmonique» . Il s’agit d’associer à chaque note une lettre imposée à la syllabe correspondante, selon la clé de correspondance suivante:
la: a,h,o,v
si: b,i,p,w
do: c,j,q,x
ré: d,k,r,y
mi: e,l,s,z
fa: f,m,t
sol: g,n,u
Soit on impose que la consonne débutant la syllabe, soit que la voyelle de la syllabe corresponde à la note chantée.

Nos gorges ce jour rendent grâce
Car la joie vient tout raviver.
La disette et la terreur sourde
Dont étaient meurtris nos tisseurs,
Nos nounous, les chargeurs, les charrons,
Sur nos cœurs droits fondent, plaies douces.
Pourvu qu’en ces jours d’incurie
De ce peuple l’âme grandie
Scande ce chant que l’audace cabre:
Unis, nous déchirons,
Unis, nos nœuds coulants !
Un cri renflé tonne hardi:
Forgeons l’homme de vie.

Cliquer ici pour vérifier votre solution et connaître le titre du poème.

16 mai: Un « haïku à taille de guêpe », sur une idée de Gilles Esposito-Farèse qui a présenté un sonnaïku à taille de guêpe ! Ce haïku est homophone, autant que faire se peut.

Vingt, d’Yvain, d’hie vainc !
Vin, dive: indy vint, divin.
Vain dit: vint d’Yves, hein ?

et son exégèse:

Juste armé d’une dame il serait le vainqueur
Du noble chevalier qu’épaulerait sa suite ?
Dieu du skate il serait, contre une bonne cuite ?
Laissez : ce long babil est d’Yves la liqueur.

15 mai: Le lipoméride s’allonge quotidiennement depuis déjà deux semaines. Chaque jour est illustré par un texte comportant les mêmes voyelles.

14 mai: 2000 pages consultées sur le site Talipo ! Le cap a été franchi cette nuit.

12 mai: Journée internationale de l’infirmière. Métier engagé et courageux dont chacun a maintes fois éprouvé combien il est indispensable. A cette occasion mon premier essai de sélénet intitulé « l’infirmière« .

12 mai: Proposition d’une nouvelle contrainte « harmonique ». Partant d’un air musical, il s’agit d’associer à chaque note une lettre imposée à la syllabe correspondante. Elle est illustrée sur l’air de « Au clair de la lune », par deux sélénets : « Chanson à boire avec modération » et « clinamen à l’harmonie« .

2 mai: Une image de l’UNICEF a été détournée sur Twitter par « La manif pour tous », provoquant une vive mise au point de l’Unicef. J’ai soutenu ce message en ces termes: « Indigné par la manipulation de @LaManifPourTous, je renouvelle à @UNICEF_france mon soutien à l’action menée dans le monde pour les enfants. »

30 avril: Très fier d’avoir été classé premier, ex-æquo avec Frank Evrard, dans le concours Tweetoulipien organisé par Les Livreurs. Il s’agissait d’écrire un tweet, lipogramme utilisant uniquement les lettres figurant dans l’expression “Bal à la Page OuLiPo”. Ci-dessous le texte qui a été retenu, parmi mes trois propositions. Les autres lauréats se trouvent sur le site du concours. Occasion de découvrir l’activité des Livreurs, association consacrée à la lecture à voix haute d’œuvres littéraires : cette mise en honneur de la lecture est une chose que je trouve magnifique. Le concours était organisé dans le cadre du Bal à la Page OuLiPo ce 30 Avril à l’auditorium Saint Germain à Paris, auquel j’espère le plus grand succès.

O la page ailée, alliée à la bougie opale, appela, égale au bel aigle, piège aboli, l’obole épelée où, à l’œil ébloui, a lui l’élégie bleue.

Ce texte est un « twoosh »: il comporte exactement le nombre maximal de 140 caractères.

24 avril: La page « alphaberrations » est enfin complète. Cette collaboration avec Françoise Guichard rassemble des poèmes anagrammatiques formés sur les dix lettres les plus fréquentes (AEILNORSTU) plus une: tous les choix possibles de cette dernière ont été explorés.

17 avril: Démarrage d’un nouveau recueil. La participation à quelques textées organisées sur la liste Oulipo a fait naître quelques textes en prose courts dans le genre « tranche de vie ». C’est l’occasion d’ouvrir le recueil « Chromos » où de tels textes trouveront place. Les premiers textes sont « Varlope et Trusquin » et « Quelques éléments« .

16 avril: « Assez ! » L’appel des Nations unies pour la Syrie. Un poème à cette occasion de forme bigollo.

Syrie

ils sont morts
au milieu de nous
sens leurs doigts raidis qui t’agrippent
vois leur visage noir leurs yeux vides qui te fixent
ils ont mal
au milieu de nous
entends leur souffle qui s’éteint
ils ont peur
au milieu de nous
qui sont ils

Rappelons le poème « Arme lourde, éveil puni » publié sur le même sujet le 19 septembre.

9 avril: Hier mort de Margaret Thatcher. Un petit adieu en forme d’anagrammes:

1- Char gratta mer. – Thé ?

2- T’armer, GATT,  hacher !

3- Ta machette: arrrgh !

8 avril: Journée internationale des Roms. A cette occasion ce poème, un bigollo en acronyme itéré.

rire ouvre marges

rêve ou meurs
renverse ordre morne
rouvre obstiné murailles roides
oublie magisters rageurs oppression mutilante
rues ont mal
renverse ordre morne
rogue oukase médiocre ruine
or massif
renverse ordre morne
reste ô mage

4 avril : Journée internationale pour la défense d’Amina Tyler. Cette jeune Femen tunisienne est menacée de mort. Ci-dessous un acronyme itéré en bigollo:

rite n’y a mal

aidez moi
ils nous auront toutes
yeux lourds effrayantes rumeurs
à mort ils nous assignent tels yaks loups et requins

au matin
ils nous auront toutes
yeux lutés entravées rouées

après moi
ils nous auront toutes
yeux livides

étranglées

répudiées

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3 avril : Suite à la mort du dessinateur Fred cette pièce sur un principe proche de la bouture.

à Fred

perdu le chiffre du code
ouvrant naufrages tropiques
au parfum orthographique
terme échu maudit diacode

et l’explication de sa construction:

      perdu le chif|fre d|u code 
    ouvrant naufrag|es  t|ropiques 
           au parfu|m ort|hographique 
           terme éc|hu  m|audit diacode

25 mars: C’est paraît-il la journée mondiale de la procrastination ! Et si le soleil décidait de ne se lever que le lendemain ? Il faut dire (en quelques anagrammes) qu’il a ses raison, le vieux bouc.

20 mars: Très honoré de recevoir de Strofka ces deux strophes isocèles qu’il a réalisées en utilisant des passages de mes poèmes ! Le premier comporte des vers de deux poèmes du recueil « Fête de linotte« , « Le cheval » et « Le caillou blanc », le troisième utilise des extraits de « il bravo », un poème de « Vagabondages« .

13 mars: Un nouveau pape est élu ! A cette occasion deux poèmes jumeaux avant/après  s’inspirant de la clotilde, forme empruntée par Annie Hupé au poème éponyme d’Apollinaire.

8 mars: Journée internationale de la femme. Occasion du poème « Un jour la femme ? »  adoptant la forme de la morale élémentaire inventée par Raymond Queneau.

24 février : La page « alphaberrations » s’est enrichie. Il s’agit d’un ensemble de poèmes composés par Françoise Guichard et moi sur le principe des ulcérations, anagrammes de la suite de lettres « ulerations » à laquelle on ajoute pour chaque poème une lettre supplémentaire. Nous en sommes à 6 textes sur les 16 possibles.

18 février : Proposition d’une nouvelle contrainte, dite « téléphonique » . Pour l’illustrer, la forme sonate est utilisée pour composer la « sonate à Bell-Meucci » .

11 février : Annonce de la retraite du Pape. En son honneur une innocente effronterie holorime:

Missa est

Le Pape est élu
Le Pape est Pierre
Le Pape bénit : la famille est normale
Le Pape jouit de l’infaillibilité
Le Pape a droit à sa retraite anticipée

Le Pape était lu
Le Pape épie hères
Le Pape, bée, nie la femme : Hyène or mâle ?
Le Pape joue, hideux, lymphe haïe, bile : ite
Le Pape adroit : « Ah, Sartre est anti ? – si paie… »

10 février: un 250ème anniversaire oublié, signalé par Annie Hupé sur la liste Oulipo: « Le 10 février 1763, par le traité de Paris, la France met fin à la
guerre de Sept Ans avec l’Angleterre, l’Espagne et le Portugal.
Négocié pour le compte de Louis XV par le duc de Choiseul, le traité se
solde par la perte de la Nouvelle-France (aussitôt rebaptisée « The
Province of Quebec »), de la Louisiane et de la plus grande partie des
possessions françaises aux Indes à l’exception des comptoirs de
Pondichéry, Chandernagor, Yanaon, Karikal et Mahé. » Ceci vaut un petit quatrain anagrammatique:

Louisiane Nouvelle France
Roi nu en faune olé les cliva
Lune force vue a soleil nain
Vanille sucrée, on a fenouil

9 février: Dans un mail à mon ami Marc, qui s’était gentiment payé ma tête en vantant ma « mémoire éléphantesque », ce petit quatrain:

Sonnez trompes en mi cornez doux olifants
Annonçant l’ennemi réveillez nos défenses
Contre ce noir griffon pesons comme éléphants
Chassons-le tels siphon sous le vase d’aisance

4 février: On a retrouvé les restes de Richard III dans un parking. Ce drame élisabéthain vaut bien un pangramme alexandrin:

Voyez coq fameux, joli parking de Bosworth

30 janvier: A l’approche d’une nouvelle loi sur l’enseignement supérieur,  essai d’un tract en lipogramme: LRU et Fioraso. Et le monovocalisme que voici:

C’t’ LRU, tumulus du Sup, qu’un nul Ubu du cru crut l’humus d’un futur brun, fut un summum du truc cucul, but nul d’un club d’us durs. D’un CHU, d’UFR, du CNU, chut un « Zut ! » cru, mû d’un flux plus dru qu’un jus chu d’un cumulus.

29 janvier: Christiane Taubira, Léon-Gontran Damas, et le musée d’Orsay. La rose et l’odeur, mélange deux nouvelles de ce jour:

27 janvier: Journée doublement placée sous le signe de l’exclusion et de la résistance. D’une part revient la question du Mariage pour tous (voir le post du 10 janvier), d’autre part c’est la Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité (informations sur  le site de l’ONU et le site Journées Mondiales). A cette occasion, le poème « pauvre absente à Dora », qui suit la contrainte de la Belle absente sur le nom d’Anne Frank.

10 janvier: Mariage pour tous… Un petit  poème en forme d’anagrammes

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26 décembre: Lendemain de fête…  La Vertu vaincue par le Vice, une pièce un peu fofolle en forme de Belle absente

20 décembre: Jour de fin du monde ! Pour célébrer ça, « Belle fin » un petit poème de circonstance (en forme de Bel absent)

5 décembre: Le fest-noz est inscrit au patrimoine immatériel de l’Humanité par l’Unesco ! Une petite pièce dans la forme mise en honneur actuellement par Annie Hupé sur la liste Oulipo, pour m’associer à la joie des Bretons:

1er décembre: Un bon anniversaire à Nicolas Graner !
En son honneur, un nouvel opus de la BLO (Bibliothèque Liste-Oulipienne) a été réalisé: BLO 16
Saluons Gilles Esposito-Farèse, qui a impulsé la réalisation de ce bel ouvrage collectif.

20 novembre: Journée mondiale de l’enfant. Un poème pour la circonstance a été mis en ligne « traits d’union« , contribution sur le site consacré aux journées mondiales.

10 Novembre: Le site Talipo a enregistré sa millième visite.
Pour l’occasion « El vino de cosecha » un poème dans la lignée des variations sur le poème de Gérard de Nerval El Desdichado, exercice cher aux Oulipotes (voir les trois cent réécritures réunies par Nicolas Graner)

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quatre-san-ku

I
A même sa mée,
Sam a ses as amassé.
Sasse âme semée.

II
La Lada cala.
Lad dalla, Al laça cal :
Là, d’ac, ça alla.

III
Fée fit fieffé tif !
Et été te fit effet.
Té, tête te fitte.

IV
Erre et rate artère
Art t’a tête à tête rare
Ta terre t’arrête

V
La Mamma a mal !
Là… la calma, la cala,
Laça, ça alla.

VI
Pope pop épié.
Oie pipée, pipo pépie.
O pie épopée !

VII
née en un névé
ève neuve venue nue
en une nuée

VIII
A la lie allai,
Là, à l’île à l’aléa.
Ai l’aile liée.

IX
rag erre égaré
reggae a rage à gérer
raga rare aère

X
Nuit. Inti tut nit.
Un titi nu tint un ut.
Un tutti : tut tut !

[Inti = dieu du soleil inca
nit = unité de luminance]

XI
O Bob tête bée
Béret tort et botte ôtée
Robot et toro

[Exceptionnellement un « cinq-san-ku » sur ROBERT en l’honneur de Robert Rapilly pour son anniversaire]


Petit amusement chambérien. Parmi les 20 lettres ne valant pas 10 au scrabble, en choisir quatre dont au moins une voyelle. Ecrire un haïku en utilisant exclusivement ces quatre lettres.
[ D’où le nom: quatre (lettres) sur 3 (san en japonais) vers formant un (haï)ku — rien à voir avec la Fontaine des éléphants]
Postés sur la liste Oulipo en septembre 2013.

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W ou le Septuor dément

W
Ile
Sportive
Terre océanique
Où le temps s’emprisonne
Est-elle le miroir d’un hier dément
Ou le cadran d’un moteur qui tourne à pleins gaz


Nouvel essai de Septuor défini par Lirina Bloom. Celle-ci ayant proposé de chercher des Septuors débutant par les différentes lettres de l’alphabet, celui-ci répond pour W par un hommage modeste à Georges Perec, auteur de « W ou le Souvenir d’enfance » .

Publié le 15 août 2013

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Caresse

Y
Vis
Une lune
Couleur de sang
Dont le rayon m’inondait
D’une caresse encor plus sépulcrale
Que l’ondoiement huileux du poison dans ma veine


Second essai de Septuor (défini par Lirina Bloom) après Arrache.

Publié le 6 août 2013

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Arrache

A
Cor
Et à cri
Réclame le vent
Arrache le calfeutrement
Expose ta chevelure aux tourbillons
Ouvre ta poitrine au gel qui déferle en sifflant


On trouve sur le site de Lirina Bloom  une contrainte qu’elle a proposée ces jours-ci sur twitter, ainsi décrite:
« 140 se trouve être la somme des carrés des sept premiers nombres entiers, ce qui en fait un nombre pyramidal carré : 1+4+9+16+25+36+49 = 140

le fait que 140 soit un nombre pyramidal carré, va donner lieu a une forme poétique appelée carré pyramidal:
[soit 6 vers de 1,4,9,16,25,36,49 caractères]

On constate cependant, un aléa de la contrainte 140 du tweet : l’alinéa est considéré, au même titre que l’espace blanc, comme un caractère. »
Ceci interdit la diffusion de tels poèmes sur twitter ! La contrainte est donc modifiée en 1,3,8,15,24,35,48 caractères + 6 alinéas. Lirina Bloom a baptisé Ôde, puis septuor cette forme définitive.
Le poème ci-dessus suit cette contrainte qui, outre le fait qu’elle produit automatiquement des twoosh, me plaît bien, mélangeant des idées proches de l’isocélisme et du bigollo qui m’est cher.

Publié le 6 août 2013

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clinamen à l’harmonie

jusqu’au ciel délire
ce sidéral chant
chaque accord de lyre
joue l’odeur des champs

d’un rire délivre
du corbeau vainqueur
quiconque doit vivre
qu’assourdit rancœur


Ce sélénet est, avec « Chanson à boire avec modération », le premier essai d’une nouvelle contrainte « harmonique« . Partant de l’air de « Au clair de la lune », il s’agit d’associer à chaque note une lettre imposée à la syllabe correspondante, selon la clé de correspondance suivante:
la: a,h,o,v
si: b,i,p,w
do: c,j,q,x
ré: d,k,r,y
mi: e,l,s,z
fa: f,m,t
sol: g,n,u
A l’exception des dernières syllabes des vers 5 et 7, cette règle est appliquée à la première lettre de chaque syllabe.
Posté sur la liste Oulipo le 12 mai 2013.

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Chanson à boire avec modération

Vous, vos vieux principes
Vexent bel idiot.
Veule affable chipe
Vos clés pour bon piot.

Puis bibine il rapte,
Buvant goutte à seau.
Va blâmable inapte :
Vin coupé boit sot !


Ce sélénet est, avec « clinamen à l’harmonie », le premier essai d’une nouvelle contrainte « harmonique« . Partant de l’air de « Au clair de la lune », il s’agit d’associer à chaque note une lettre imposée à la syllabe correspondante, selon la clé de correspondance suivante:
la: a,h,o,v
si: b,i,p,w
do: c,j,q,x
ré: d,k,r,y
mi: e,l,s,z
fa: f,m,t
sol: g,n,u
A l’exception des dernières syllabes des vers 5 et 7, cette règle est appliquée à la première lettre de chaque syllabe. Ici cette contrainte est combinée avec celles du sélénet, notamment la rime.
Posté sur la liste Oulipo le 12 mai 2013.

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