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Positiméride – Homère

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois d’Homère

29 janvier – 1er Homère – Hésiode

Phalènes vifs, ondoyeux,
Hadès servit vos desseins.

30 janvier – 2 Homère – Tyrtée

Tout tyran naît d’Éden,
Suit l’Hydre, voit l’Enfer.

31 janvier – 3 Homère – Anacréon

L’amant
Caché,
L’archer
Dormant.

1er février – 4 Homère – Pindare

Pétrirons des farines
Plein cuirons de pains d’orge
Parmi nous de grands rires
Puis irons droit au prêtre
Pour signer doux mariage
Petit monde aimant rêve

2 février – 5 Homère – Sophocle

Sois fort, percheron, cheval fier.
Dans ton pas, charroi court, valse,
Sillon penche, au sol croît le blé.

3 février – 6 Homère – Théocrite

Tanches et loches, rondins, truites,
Ont hanté nos clairs rus : dites-le.
Tachés de noir, secs, morts, l’air et l’eau.

4 février – 7 Homère – Eschyle

Drossa, clochant, yole à sec.
Vieux s’y cacha. Y logeait,
En sa couche au nylon bleu.

5 février – 8 Homère – Scopas

Sois scorpion. Pique aux pieds.

6 février – 9 Homère – Zeuxis

Zygène aux beaux noirs sang.
Zèle amoureux. Poison
Chez teigneux expirants.

7 février – 10 Homère – Ictinus

Ici tu vins sans ruse.
Ici tout rit sans soucis.
Ici ta reine d’un soir.

8 février – 11 Homère – Praxitèle

Pour rien, à deux mains, tue l’élan fier.

9 février – 12 Homère – Lysippe

Les cygnes si purs passent
Les lyres loin s’appellent
Vieille yeuse fripée penche

10 février – 13 Homère – Apelles

J’ai peint les belles
Et les grands.
Puis en l’oubli versai.

11 février – 14 Homère – Phidias

Peur choyai,
Dédain baisai.

12 février – 15 Homère – Esope

Le soir mort passe.

13 février – 16 Homère – Plaute

Par les champs sœurs trottaient
Perles au cou tintaient
Parlaient aux vautours dieux
Paix là-haut outre obvieux

14 février – 17 Homère – Térence

Tout est repentance et deuil.

15 février – 18 Homère – Phèdre

Pencher, ne dire rien.
Puis, honteux d’être en vie,
Prêcher l’heur de ramper.

16 février – 19 Homère – Juvénal

Jour nouveau.
Le mont pâlit.
Juste ouvre le vantail bleu.
Jumeaux, vont meuglant, ballant, joueurs, veaux.
Le grand aigle jouit du vide, en long ballet.
Jeu du vent errant dans les joncs où vit l’enfant sans loi.

17 février – 20 Homère – Lucien

Il peut choisir les vins
Il peut courir les sprints
Les sourcils bien peignés
La bouche où brillent dents
Lance un clair rire franc
Lorsqu’on chute il tue net

18 février – 21 Homère – Aristophane

Bâtardise :
Ethno penche,
Marchandé
Par surprise.
Ton sort : planche
Dans clandé.

( en souvenir de l’Oulipien de l’année 2020 )

19 février – 22 Homère – Ennius

L’ennui naquit du gris
Et donc sans illusions
Jetant fond d’infusion
Tâtant nos vins souris

20 février – 23 Homère – Lucrèce

Il fut courageux, cabré.
Le fou ! Crut frères crânes.
Il eut carrière écrasée.

21 février – 24 Homère – Horace

Héros j’errai crâneur.
Haine ! Orage au carré !
Haut mon drapeau campé,
Haut viols, peur, sang, crocs, feu.

22 février – 25 Homère – Tibulle

Ton vin bleu soûle le vent

23 février – 26 Homère – Ovide

Où vais ?
Fil de l’eau.

24 février – 27 Homère – Lucain

La peur chante au divin
L’amour court au vivant

25 février – 28 Homère – Virgile

Vint l’hiver. Long silence.
Vêtit grège cilice
Vigie borgne et frileuse.

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Positiméride – Moïse

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Moïse

1er janvier – 1er Moïse – Prométhée

premiers sons
mots d’enfant
chants légers

2 janvier – 2 Moïse – Hercule

Chut ! Le rat court sous l’évier.
Chat, rêveur, croque le vent.
Hâte recule au cellier.

3 janvier – 3 Moïse – Orphée

Nos corps proches
Sens et soufre
Penchent l’éden

4 janvier – 4 Moïse – Ulysse

Nous ployons sous les hiers.

5 janvier – 5 Moïse – Lycurgue

Loyal cercueil
Range nous bien

6 janvier – 6 Moïse – Romulus

Par moments ulule au soir
Noir sous l’embrun
L’oiseau seul

7 janvier – 7 Moïse – Numa

Noir brun mat blanc
Nos peaux mêlant
Insoumis
Grands

8 janvier – 8 Moïse – Bélus

Brune glaneuse
Boit délicieuse
Belle eau pleureuse

9 janvier – 9 Moïse – Sésostris

Sans penser
Corseté
Trouve issue

10 janvier – 10 Moïse – Manou

Mangeai mon porc cru
Mirai mon corps dru
Massai ton dos nu

11 janvier – 11 Moïse – Cyrus

Crayon noir trousse
Choyés vers qu’on sut
Clercs tyrans fusils
Cours
J’y retrouvais ces lyres moussues

12 janvier – 12 Moïse – Zoroastre

Zéro
Cercle
Où l’absence
Est cernée

13 janvier – 13 Moïse – Les druides

Lents fleuves
Dériveurs
Vides de sens

14 janvier – 14 Moïse – Bouddha

Buvons au dieu des uhlans.
Bel obus fond, déchirant.
Baroud fou ! Dindons chantants !
Bois, sol, un muid : drèche sang.

15 janvier – 15 Moïse – Fo-Hi

Foi
Croix
Chair
Vin
Fais ton chemin

16 janvier – 16 Moïse – Lao-Tseu

Il va honteux, seul et nu.

17 janvier – 17 Moïse – Meng-Tseu

Mon coeur sanglote au soir venu.

18 janvier – 18 Moïse – Les théocrates du Tibet

Le ciel se tachait
L’écorce craquait
Tout le soir déchu
Tremblait blême et tu

19 janvier – 19 Moïse – Les théocrates du Japon

Les vents sont trop chauds,
Le sol crie  » rideau ! « 
Triste sol dragué,
Jaune, âpre, rogné.

20 janvier – 20 Moïse – Manco-Capac

L’homme avance droit,
Croyant, portant croix.
Mort, à son canon,
Cueille ample rançon.

21 janvier – 21 Moïse – Confucius

Corps souffrant.
Froid au cœur.
Lit. Sueurs.

22 janvier – 22 Moïse – Abraham

L’arbre est fier.
Lâche ma main.
J’abhorre branches, ramure.
S’abattra ma hache.
À mort !

23 janvier – 23 Moïse – Samuel

Sur la mer
Vu l’envol
Des amants
couple fol

(isométrie)

24 janvier – 24 Moïse – Salomon

Soir chaud
Lampions
Maillot
Bain
Restai là comme un oursin

25 janvier – 25 Moïse – Isaïe

Plaisants, sadiques,
Puissants salirent.
Poings serrant, rire,
Disait la fille.
Printemps s’abîment,
Hivers lapident.

26 janvier – 26 Moïse – Jean-Baptiste

Jour cédait.
Nuit boudait.
Petits riens.
Soif, terriens ?

27 janvier – 27 Moïse – Haroun-al-Raschid

Chaland gourd
Dos qui s’en va
Longs roseaux bleus
Couché j’ai froid

28 janvier – 28 Moïse – Mahomet

Meurs caché ou meurs présent,
Meurs casher ou meurs flétri,
Meurs athée ou meurs dévot.

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Positiméride – Bichat

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Bichat ainsi que des deux jours spéciaux de fin d’année.

2 décembre – 1er Bichat – Tycho-Brahé

Tu t’y couchas,
Sombre, amer,
Lâche et seul.
Et, synchro,
Chut l’oubli.
Restas, charmé.

3 décembre – 2 Bichat – Halley

Have allait seule en yawl
Hagards cillaient ses yeux

4 décembre – 3 Bichat – Varignon

Va au travail gagner ton pain.
Va sans rechigner, sans grogner.
Vends ta chair. Signe ton coupon.
Viendra l’or froid, legs insolent.

5 décembre – 4 Bichat – Jean Bernoulli

Je mets à nu
Belle huître
Ton corps au
Lilial grain

6 décembre – 5 Bichat – Roëmer

Sournois
Le mal dernier

7 décembre – 6 Bichat – Sauveur

Sa main s’ouvrit et tout rit

8 décembre – 7 Bichat – Galilée

Globe au bleu vilipendé,
Girant, l’astre ailé se perd,
Gluant floc d’huile et de bren.

9 décembre – 8 Bichat – Harriott

Hymne affreux trahison totem
Théâtre grandiloquent
Tout chiera
Ruse orgueil bonté rut
Hélas rien n’arrive où tout fuit

10 décembre – 9 Bichat – Fermat

Fermerai mon manteau
Coifferai mon calot
Face au fer menaçant
Fuir sera mon salut

11 décembre – 10 Bichat – Poinsot

Partout vais en sifflotant

12 décembre – 11 Bichat – Monge

Mon port langoureux
Mon or dangereux
Mon corps strangulé

13 décembre – 12 Bichat – Daniel Bernoulli

Dans la nuit
Rit le loup
Biche court
L’inconnu
Veille et sait

14 décembre – 13 Bichat – Joseph Fourier

Jeune oiseleur
Prend harfang
Homme heureux
Oiseau mort

15 décembre – 14 Bichat – Newton

Chant déwatté, poignant,
D’un vieux clown tristounet :
Un que web vint broyant.

16 décembre – 15 Bichat – Scheele

source enchantée
eau libre
dors
ce chêne effeuille le temps
couche à tes pieds le vent

17 décembre – 16 Bichat – Davy

Dansant, voyait Dieu, bave aux yeux

18 décembre – 17 Bichat – Cavendish

Crois au vent
Prends son doigt
Bois son chant

19 décembre – 18 Bichat – Geoffroy

Garde ton bluff
Fier guerroyeur
Gris t’est offert
L’effroi ployant

20 décembre – 19 Bichat – Bertholet

Brave serf
Ton charroi
Lentement
Bercera
Ta chair pour
L’autre temps

21 décembre – 20 Bichat – Ritter

L’artiste au triste trait portraiturait Éros meurtrissant fruit et fleur.

22 décembre – 21 Bichat – Lavoisier

Il a vu
Tout l’insu.
Puis est mort.
Tel savant
Pourrit sous
Cippe d’or.

23 décembre – 22 Bichat – Charles Bell

Couché
Parasol
Le sable
Les filles
Chahut marin plage sans but
Et l’oubli

24 décembre – 23 Bichat – Stahl et Barthez

Saut !
Tante
chante
haut.

Lot !
Gente
tente
beau.

Grand,
franc,
teste :

Euh…
Peux
zeste ?

25 décembre – 24 Bichat – Bernard de Jussieu

Boire un grand vin,
Manger, dodus,
De juteux rôts,
Sourire heureux.

26 décembre – 25 Bichat – Vicq d’Azyr

Va, suis ce qui dupe. Au raz, t’y perds.

27 décembre – 26 Bichat – Blainville

Bulles au vin neuf
Vieillis plein d’ailleurs

28 décembre – 27 Bichat – Morgagni

Miroir borgne
Gangue sans tain
Mon corps rougi
Tangue sans fin

29 décembre – 28 Bichat – Gall

Galant, l’élu
Gai, parlait, lent.

30 décembre – Jour complémentaire – Morts

Ma mort :
porte ?
ou puits ?

31 décembre – Jour additionnel – Saintes femmes

Se mariaient
Telles des fées
Et comme heureuses

Se sacrifiaient
Tout essoufflées
Les mains miteuses

S’offrant aimaient
Tendresses fiées
En femmes preuses

S’émancipaient
Nuits persiflées
Fermes meneuses

Soudain vivaient
Terreurs soufflées
Des temps moireuses

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Positiméride – Frédéric

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Frédéric

4 novembre – 1er Frédéric – Marie de Molina

Mettrai noir cierge
Deux verts lampions
Clouerai un rat
Romprai cœur vierge
D’orde émotion
L’effroi naîtra

5 novembre – 2 Frédéric – Côme de Médicis l’ancien

C’est l’homme
Le deuxième dieu
De doigts chimiques
Il balance vie et nuit

6 novembre – 3 Frédéric – Guicciardini

Gargouillaient,
Cancanaient,
Bavardaient,
Puis ronflaient.

7 novembre – 4 Frédéric – Isabelle de Castille

lissant sa barbe aux longs poils bleus
dans ce château sans toit ni paillasse
il laissa blottie la belle ondine chue
mal masquant fiel brouillant leur lien

8 novembre – 5 Frédéric – Sixte-Quint

Sentier,
Vieux pont,
Lèque.
S’unir.
Sentir.

9 novembre – 6 Frédéric – Henri IV

Chatte noire
Riz
Livre
L’homme éventré
Doit vivre

10 novembre – 7 Frédéric – Louis XI

Pluie
Corps unis
Sexe et nuit
Long vol nus
Frisson doux
Paix

11 novembre – 8 Frédéric – L’Hôpital

Blanche croix
Pénitence
Appel
Le chant trop pur
L’idiot bâilla

12 novembre – 9 Frédéric – Barneveldt

Belle a cru son rêve bleu
Lut
Douta

13 novembre – 10 Frédéric – Gustave Adolphe

galeuse
m’est la vie
échardes
sous le pied
halte

14 novembre – 11 Frédéric – De Witt

Nid de wifi.
Tournent
Dans ce web distordant
Des stewards brillants,
Baths.
Douillet tweed.
Ils tètent d’âpres whiskies trente ans d’âge.
Show froid.
Shoot.
Shit.

15 novembre – 12 Frédéric – Ruyter

Partout
Mystère
Peur

16 novembre – 13 Frédéric – Guillaume III

Goûte un vin follet
Allume le ciel
Jaillis

17 novembre – 14 Frédéric – Guillaume le Taciturne

Grave, un vieillard louchait sur mon chien.
Il le toucha, câlin, et sourit un peu.

18 novembre – 15 Frédéric – Ximènes

Exquis, l’homme chante au seuil,
Excite ombres infectes.

– Expie, impie, ton désir extime :
Benner Éros.

19 novembre – 16 Frédéric – Oxenstiern

Nos jeux seront sans but
Il fera nuit
Joyeux et nus
Instinctifs
Créerons vent

20 novembre – 17 Frédéric – Walpole

Wesh ! à la passion libre !
Waouh ! braillons par tous les temps !
Wow ! salut pétroleuse !

21 novembre – 18 Frédéric – Louis XIV

L’amour unit les gueux vivants

22 novembre – 19 Frédéric – Pombal

Prends ton tambour bats le
Par ton mambo charnel
Pour qu’on s’embrase au bal

23 novembre – 20 Frédéric – Campomanes

Cerf à mon piano.
Mes mains sont mes cors.
Cours par monts, par bois,
Compagnon des vents.

24 novembre – 21 Frédéric – Richelieu

Parti chercher, de la paix, le fruit,
Derviche chevelu, hippie doux,
Errait cet homme au ciel, ingénu.

25 novembre – 22 Frédéric – Lambert

Elle a flambé le porto
Lui l’amer bière enfournant
Ils s’aiment boivent croulent
Laissant sombrer le présent

26 novembre – 23 Frédéric – Hampden

thon
bar
lump
plie
daubenet
rush calme
paix d’océans

27 novembre – 24 Frédéric – Kosciusko

Khôl
L’oeil s’obscurcit
Bâul sort khol
Joie

28 novembre – 25 Frédéric – Madison

Chambre. Air de prison. Bloc nu.
Malade gît seul, bougon,
Damnant Dieu qu’il sait louchant.
Mourra demain sans copain.

29 novembre – 26 Frédéric – Toussaint Louverture

Trop fourbu s’assied,
Raviné, talé,
Bouche ouverte,
Par terre, où crever.

30 novembre – 27 Frédéric – Francia

Fait peur ! Fait nuit ! Cours, vivant.
Foudre enflammant ces liteaux,
Flots noirs, faux, sang, corps gisants.
Fureur frayant chemin, va.

1er décembre – 28 Frédéric – Cromwell

Courage ô Mohawk dépouillé
Cadre au tomahawk le pillard
Chancre à l’homme est western létal

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Positiméride – Descartes

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Descartes

7 octobre – 1er Descartes – Jean de Salisbury

Jeux de mains
Sang de bœuf
Sabre au clair
Tir sans but
Boum ! Trois grays

8 octobre – 2 Descartes – Raimond Lulle

Dormais.
Qui m’a donné
Deux fils ?
L’un sol,
L’un vent.

9 octobre – 3 Descartes – Joachim

Jusqu’où va ce chemin ?

  • Mort.

10 octobre – 4 Descartes – Le cardinal de Cusa

Il ne connaît rien
Dédaigne la loi des dieux
Crève au sol
Beau

11 octobre – 5 Descartes – Erasme

L’erreur a semé le meilleur :
Dans sa misère l’errant suit
L’ample dérive aux ciels ombrés.

12 octobre – 6 Descartes – Morus

Temps d’ombre
Saoul
Seul

13 octobre – 7 Descartes – Thomas d’Aquin

Ton choix d’homme
Ta soif d’air
Ta quête
Au loin rien

14 octobre – 8 Descartes – Spinoza

Si petits,
Vains,
Osez l’art.

15 octobre – 9 Descartes – Giordano Bruno

Grandir
Courir
Dédaigner
Obéir
Quiner
Choir

16 octobre – 10 Descartes – Malebranche

Mon aile s’ébroue au vent chahuteur

17 octobre – 11 Descartes – Madame de Lambert

Mourant de t’aimer
M’endors
Perle la sombre mer d’argent

18 octobre – 12 Descartes – Duclos

Danse au ciel, fol oiseau.

19 octobre – 13 Descartes – Georges Leroy

Gorge d’or
Rouges lèvres
Belle
Au cœur noyé

20 octobre – 14 Descartes – Le chancelier Bacon

Elle cherche en sa nuit
Ce cercle étoilé :
Qu’or brille à ce corps nu.

21 octobre – 15 Descartes – Cujas

C’est un jour mauvais
C’est un jeune à sec
C’est un jeu malsain
C’est un job plaisant
C’est un jobard seul
C’est un joyau pris
C’est un junk acquis
C’est un joint gratis
C’est un jour mauvais

22 octobre – 16 Descartes – Maupertuis

Mangeai du pain bien frotté d’un ail frais.

23 octobre – 17 Descartes – Herder

Chante rude berger
Chante aux prés d’Iseran
Heureux près des séracs

24 octobre – 18 Descartes – Winckelmann

Clown triste, ancien punk, en larmes part, banni.

25 octobre – 19 Descartes – D’Aguesseau

De langueur meurt le passeur des amours.

26 octobre – 20 Descartes – Oken

Doux folk prenant,
Fort ska dément,
Soul, rock, ethno…
Mon kif : le son.

27 octobre – 21 Descartes – Leibnitz

Longue vibration
Rite zen
Le vent libre nous dit
Tentez

28 octobre – 22 Descartes – Gibbon

Gosier, bois bien mon vin !
Grondait barbu mondain,
Gai, libre, blasonné.
Geignit, biberonnant.

29 octobre – 23 Descartes – Dunoyer

Doux, un vent soyeux m’étreint.

30 octobre – 24 Descartes – Fichte

Effroi ! Cris ! Honte ! Horreur !

31 octobre – 25 Descartes – Ferguson

M’effleure un doigt.
Court sur mon front.
Femme tragique,
Bois mon sang.

1er novembre – 26 Descartes – Bonald

Bordons un malade.
Baisons l’enfant.
Il dort.
Boirons-nous à l’adieu ?
Blanc on peindra l’endroit bétonné dans le froid.

2 novembre – 27 Descartes – Sophie Germain

Son front parcheminé
Gueux serre ma main
Riant

3 novembre – 28 Descartes – Hume

Chant qui monte haut
Nous mène
Hors du monde

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Positiméride – Shakespeare

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Shakespeare

9 septembre – 1er Shakespeare – Montalvan

Emportant tout, la lave en passant,
Immolant trente aïeuls vendangeant,
Mit son manteau glabre au val damné.

10 septembre – 2 Shakespeare – Guillen de Castro

Grave au silex
La légende des Cathares
Terre d’Oc

11 septembre – 3 Shakespeare – Guevara

Grandeur est vent, amour sang.

12 septembre – 4 Shakespeare – Otway

Ô tramway ! tramway ! Foutu wattman, bye !

13 septembre – 5 Shakespeare – Lessing

L’hiver s’assied. Il neige,
Le vent glisse, traîne gel.
L’arbre est gris, serein, nu, gourd.

14 septembre – 6 Shakespeare – Goethe

Long soir d’été. Chaleur.
Gorgone a tes cheveux.
Garçon, veux-tu chanter ?
Grande ode à ta Phœbé,
Genoux en terre, heureux.

15 septembre – 7 Shakespeare – Calderon

C’est ça l’odeur des morts, troufion,
Cet air lourd, dangereux, poissant.
C’est la solde des forts, l’honneur.

16 septembre – 8 Shakespeare – Tirso

Tu poindras sans choix
Tu riras sans voir
Tu vaincras sans foi

17 septembre – 9 Shakespeare – Vondel

Vous tournez dans le ciel
Vos plongeons déferlants
Vont lointains dès l’envol
Vers vos mondes telliens

18 septembre – 10 Shakespeare – Racine

Rage au cœur il consent.
Renâclant il s’en vient.
Revanchard il enraie.

19 septembre – 11 Shakespeare – Voltaire

Va, solitaire, au givre, au sel,
Vogue, ô lointain navire fier,
Vague ourle au vent ta liberté.

20 septembre – 12 Shakespeare – Alfieri

Au ciel finir : espoir ? Nuit ?

21 septembre – 13 Shakespeare – Schiller

Se couche.
Pilule.
S’endort.

22 septembre – 14 Shakespeare – Corneille

Corps
Contours nus
Défilé
Lenteur

23 septembre – 15 Shakespeare – Alarcon

La lune
Atroce bonheur

24 septembre – 16 Shakespeare – Madame Rolland

Malade
L’âme en retrait
Corps lourd
La main sans doigts

25 septembre – 17 Shakespeare – Lady Montague

Lit sans draps
Hymen morne
Tabac gris
Bruits d’eau

26 septembre – 18 Shakespeare – Sterne

Sur terre éternel serf
Seul trouverai l’envers
Sous tout le morne éden

27 septembre – 19 Shakespeare – Miss Edgeworth

Mal cuits, mis sans sel dans graisse au wok, poivrons tout trash mûris sans soleil. Danger : ce stew corrompt ta chair !

28 septembre – 20 Shakespeare – Richardson

Pourquoi ce théâtre d’absurde, ô nain ? Pourquoi chercher la froideur dans nos nuits ?

29 septembre – 21 Shakespeare – Molière

Mais on lui laissera rien !
Maison, lit, rideaux, brocs… rien !
Mouchons-le. Il peut crever.

30 septembre – 22 Shakespeare – Palestrina

Pays plein de sang,
ta ruine va prendre aux loups
leurs dents.
Tuera bien, sans biais.

1er octobre – 23 Shakespeare – Grétry

Gare :
Ce train royal aggrave aux tiens frayeur.
Glorifie-toi, bruyant, gras.
Brillent tes rayons.

2 octobre – 24 Shakespeare – Lully

Lune au soul dolby
Là seule allait
Bye
Pleur aux cils ployés

3 octobre – 25 Shakespeare – Haendel

Haine au cœur !
Nie Dieu !
Sers Loi !

4 octobre – 26 Shakespeare – Weber

Whiskey :
Boire encor,
Swapper boue et trip.

Sweetheart…
Bord de mer…

Swinguaient.

(mini-bigollo)

5 octobre – 27 Shakespeare – Donizetti

Du violon bizarre entends-tu l’air,
Déroutant zigzag de tons transients ?
Dans l’or d’un dièze s’éteint ta nuit.

6 octobre – 28 Shakespeare – Mozart

Composez sans retard,
Maestro tzigane errant.
Mais dosez : sans forte,
Mignon. Zique, abruti !

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Positiméride – Gutenberg

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Gutenberg

12 août – 1er Gutenberg – Chardin

Cherchant l’azur devins nuit.

13 août – 2 Gutenberg – Gresham

Glas, retentis : Christa meurt.
Glaires et pus, chair carmin, long soir de sèches larmes.
Guerre a dessouché l’amour. Gare à ces spahis charmeurs.
Gît prise, en son champ semant, gueuse orde, et son chant s’amuït.
Glas, retentis : Christa meurt.

14 août – 3 Gutenberg – Magellan

L’homme âgé, rebelle aux années,
Met sa grande djellaba, sort,
Mêlant gaîment le sel au pain.

15 août – 4 Gutenberg – Briggs

Boirai vin : gorge à sec.

16 août – 5 Gutenberg – Delambre

Danse, fille aux sombres rêves.
De tes cils, calme barrière,
Défends belle âme burinée
Dans l’éclatant marbre irisé.

17 août – 6 Gutenberg – Tasman

Droit à ces monts parviens,
Trouve au sommet l’ancien
Tendant ses mains au vent.

18 août – 7 Gutenberg – Colomb

Chantons les jours sombres,
Ciel couleur plomb, temps bouché,
Où le froid tomba.

19 août – 8 Gutenberg – Benvenuto Cellini

Baisse ton volet !
On veut t’accrocher
Des illuminations !

20 août – 9 Gutenberg – Wheatstone

Sweat shirt et jean
Tes seins
Ton corps
Plongeon

21 août – 10 Gutenberg – Pierre Leroy

Petite traîtrise, belle amour noyée.

22 août – 11 Gutenberg – Graham

Givre par champs, par monts,
Gel dru au chenal muet.
Long pleur au hameau mort.

23 août – 12 Gutenberg – Jacquart

J’abats ce qui suit la routine.

24 août – 13 Gutenberg – Conté

Cette honnêteté
Cache on ne peut mieux
Ce noir intérieur.

25 août – 14 Gutenberg – Vaucanson

Va canut
chantant
dansant
tonnant
Vorace aux compagnons joins toi nu
Va canut
cent canons sont pointés
Va sans peur
car ta noce est tocsin

26 août – 15 Gutenberg – Torricelli

Trois rois crurent discerner là leur dieu.
Tant d’honneur perdit ce frêle blondin :
Tout sourire, prit chaise et, là, languit.

27 août – 16 Gutenberg – Boyle

Bon foyer, belle bru, doux nylon, verbe voyou. Lestes barbons s’y plaisent.

28 août – 17 Gutenberg – Worcester

Slow fou, berçant ces corps tassés dru,
Crawle où par ce feu gris luit l’enfer.
Wagon noir court vers ces tours de mort.

29 août – 18 Gutenberg – Black

Blanc flingua ce black :
Bétail, accro crack.
Balles au cœur, kif !
Bon. Place à ce steak.

30 août – 19 Gutenberg – Fulton

Face au ciel triomphant
Fardeau pliant son rein
Fend seul l’éther mourant.

31 août – 20 Gutenberg – Thilorier

Tel choisit la mort… frémit, geint… reste au chaud.
Mais s’il voit surgir les Grands Tricheurs vite il sort l’artillerie.

1er septembre – 21 Gutenberg – Watt

Gwoka court
Tibwa bat
Tout est nwè
Va takout

2 septembre – 22 Gutenberg – Bernard de Palissy

Baisers, serments d’amour,
druides dépenaillés,
plaisirs soyeux.

3 septembre – 23 Gutenberg – Riquet

Hardi qu’un feu détruise or vil qui nous éteint

4 septembre – 24 Gutenberg – Bourgelat

Brisons tous leurs grands temples athées
Bottons aux bourgeois le cul
Fatche
Bien dodus fringués net tel Artaban
Oh qu’ils draguent le bel argent

5 septembre – 25 Gutenberg – Bouguer

Beaucoup maugréent, un seul rit.

6 septembre – 26 Gutenberg – Borda

Bien corrida va
Beau toro dansant
Bonne odeur de sang
Belle horreur d’antan

7 septembre – 27 Gutenberg – Vauban

Veux pas subir ma fin.
Verrai quoi boire avant.

8 septembre – 28 Gutenberg – Montgolfier

Maison sans toit.
Goudron lui fait litière.
Temps doux. Mendiant garde orgueil.
Fier, libre, franc.

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Positiméride – Dante

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Dante

15 juillet – 1er Dante – Les Troubadours

Le ressac tout près,
longue ballade pour un cœur seul,
pulse mes terreurs
comme un battant de cloche au lourd glas.

16 juillet – 2 Dante – Chaucer

Cils charmants sur cet œil noir,
Cachez par un clin léger
Ce haut amour scélérat
Cherchant la source où rêver.

17 juillet – 3 Dante – Swift

Son swing vif tient les cow-girls flottant sans sweat l’air fervent.

18 juillet – 4 Dante – Cervantes

Comme un rail va la nuit dont je meurs.

19 juillet – 5 Dante – Robert Burns

Dors ombre déserte au bord du torrent sourd
Charroi bleu d’eaux roulant brusque serpent tors
L’air lourd brûle et mord ta brisure offensée

20 juillet – 6 Dante – Goldsmith

Gardons le désir mûr, intact, chaud !

21 juillet – 7 Dante – Arioste

La peur naît sous les toits quiets
Au bruit d’ignobles textes
Qu’a ourdis prosateur wesh
Quand par haine osa troller.

22 juillet – 8 Dante – Le Titien

Lentement s’instillait, geignant, la peur d’être interdits de chant, langue atrophiée et voix ternie. Le néant introduit en nous lacérait, brisant rire et sons.
La verte nuit tombait, reine à l’ailette mitée, ivre et nue. Il se tendit, terrible écran lourd, veule, et triste, un rideau noir.

23 juillet – 9 Dante – Paul Véronèse

Apparut la vierge, grisonnante et sale.

24 juillet – 10 Dante – Rembrandt

Morne, tombe un brouillard, m’endormant.

25 juillet – 11 Dante – Lesueur

Elle osa scruter du bourg le dessein pour elle ouvert.
Elle sut qui, quelle heure. Et elle s’en fut en courant.

26 juillet – 12 Dante – Murillo

Maure au rythme ailé, fol ton tambourin, vrillant l’écho, marque un tournis d’illusion.

27 juillet – 13 Dante – Rubens

Erreur ! Belle encensée !

28 juillet – 14 Dante – Raphaël

Râle alpha héla. Perla harle à pré. Harpe appela.

(beau présent)

29 juillet – 15 Dante – Joinville

Je connais un vieux.
Il bâille déjà sous l’if.
En voit-il les larmes ?

(haïku)

30 juillet – 16 Dante – Spencer

S’éprennent, penchent, serrent,
Se perdent en ces lèvres.
Espèrent sens célère.

(mono)

31 juillet – 17 Dante – Les Romancistes espagnols

Le vent saura comment annoncer, incessant messager, l’espoir baignant nos doux vallons.
Là, ce soir, rit l’homme sans nom chérissant cette osseuse épouse, à genoux, sous l’osier.

1er août – 18 Dante – Chateaubriand

Chut ! L’hématome – marque bleue – résiste. À nous deux !

( Annie Hupé )

2 août – 19 Dante – Fenimore Cooper

fin de nuit
cime encor grisée
chaque ombre oppose au jour fluet
son biais implorant penchant son dos plié pour fuir

le vent froid
rampe horrible chant
noir couplet et refrain de sang

il mène où
tremble cerf ou loup

temps de bran

3 août – 20 Dante – Manzoni

Mort aux nazis, nom inique,
mantra. N’osez non ni oui.

( Annie Hupé )

4 août – 21 Dante – Tasse

Toute à son silence
Piotr l’assassine et
Triche à son sujet.

( Annie Hupé )

5 août – 22 Dante – Bunyan

Belle eau noya ma nuit.

6 août – 23 Dante – Louis de Grenade

Il sort, rougissant de s’égarer devant sa Dame.

7 août – 24 Dante – Madame de Staël

Mourant d’un amour perdu je reste pantelant
Mais garde dans mon cœur d’ivres instants d’au-delà

8 août – 25 Dante – François de Sales

Qu’offrir à un chansonnier pris de détresse à l’âge gris ?

9 août – 26 Dante – Gesner

Garde sur ton revers,
Gueux des bas fonds, ce brin
Gagné des mains d’Esther,
Gage des nouveaux droits
Gravés sur ton sentier.

10 août – 27 Dante – Élisa Mercoeur et Shelley

Dès la fin des amours se perche l’homme en pleurs sur cette souche où hier brillaient ses yeux.
Et là laissant amer le bercer l’orde fureur, gueulant sa haine, raille le yin.

11 août – 28 Dante – Milton

Mutilerait son chien
Mais il lit tout Giono
Romprait fillette ou trans
Mais dit Voltaire orant
Mitraillerait boys noirs
Mais fait culte à Proudhon

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Positiméride – Charlemagne

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Charlemagne

17 juin – 1er Charlemagne – Théodoric le Grand

tu, hué, ô démon réticent, lances garou au nom d’Éve

( Annie Hupé )

18 juin – 2 Charlemagne – Pélage

porte plumage envié
parle lui d’algues bleues
par le flot agitées

( Annie Hupé )

19 juin – 3 Charlemagne – Henri l’oiseleur

phonème en argile, mot tissé de lin, je suis Rom

( Annie Hupé )

20 juin – 4 Charlemagne – Henri

Hier ? Demain ? Jour d’hui ?
Changement… tournis…
Chanter notre ennui.
Hâve est notre vie.

21 juin – 5 Charlemagne – La Valette

Lola veut allumer tout triste

( Pierre Lamy )

22 juin – 6 Charlemagne – Jean Sobieski

Joyeux, hargneux, les corbeaux briment les kiwis.
Je m’en vais loin
Des tombeaux pleins de ces KKKlans froids.
Je désapprends les mots bruts qui pèsent kaki.

23 juin – 7 Charlemagne – Alfred

Allons frères mendiants
Par les forêts et fjords
À la foire aux perdrix,
Car le froid reviendra
Quand les fêtards perdront.

24 juin – 8 Charlemagne – Charles Martel

Ce champ-là tremble de soif
Mais au ru, point d’eau. Las.
Croché par trois lanciers, semeur, arrête tes pleurs.
Couché blair au blé, verse, ami, sang frais.
Temps de pluie.

25 juin – 9 Charlemagne – Tancrède

Tendre agneau
Cours sur les dévers
Trouvant en ces crêts près du ciel t’aimant
Un chant précédant le temps d’avancer vers l’Endormeur.

26 juin – 10 Charlemagne – Saladin

Sur la lande, à demi nue,
Solaire, elle a deviné
Sans parler sa destinée :
Seule, à l’abandon. Prison.

27 juin – 11 Charlemagne – Marina

Mentant, riant, mangeant,
Mon amour loin s’en va
Mangeant, riant, mentant.

28 juin – 12 Charlemagne – Walter Raleigh

Web au lit est peu rare au lycée Vigny. Bah !

( Pierre Lamy )

29 juin – 13 Charlemagne – Bayard

Bleu, rayonne, astre froid.

30 juin – 14 Charlemagne – Godefroi

Geôle où dort l’enfant roux, croupi,
Genoux dans l’eau. Fier, corrosif,
Grave, ordonne au greffier : m’occis.

1er juillet – 15 Charlemagne – Léon IV

Les vieux sont blanc givre.

2 juillet – 16 Charlemagne – Pierre Damien

Patiente retraite de l’âme ici menée
Pour libérer l’ardeur d’un amour ingénu
Par l’hiver dur brisé quand dame neige eut ban

3 juillet – 17 Charlemagne – Pierre l’Hermite

Pour qui ce refrain grêle chanté par ma triste fée ?

4 juillet – 18 Charlemagne – Éloi

Je l’abordai, elle sourit.
Je lui promis le ciel, l’oubli, le bleu corail des lagons quiets.
Elle dormit et
Plouf
Sortit.

5 juillet – 19 Charlemagne – Thomas Beckett

Touche l’homme dans son bluff de coq,
crack de trottoir,
Et pschitt son mauvais sabir de cockney se tarit.

6 juillet – 20 Charlemagne – Dominique

Dévôt mendiant, trinques-tu seul ?

7 juillet – 21 Charlemagne – Innocent III

ils ont un jour cru enfanter l’infini % crade clair
niant l’insoupçonné ont tu l’idiotie
mais nul n’encor comprend notre nuit qui fuit

8 juillet – 22 Charlemagne – Clotilde

Celant son attrait loin des rues
Celle dont ton ciel luit danse
Crains la mort toi qui l’adores

9 juillet – 23 Charlemagne – Mathilde de Toscane

Mon toit touche l’aile du ciel
De vent tournoient mes corbeaux frondeurs
Me hantent chamailleurs d’aigres descendants d’ombres scellant mon temps

10 juillet – 24 Charlemagne – Mathias Corvin

Mangeant ta chair rit au soir ce bourreau vrombissant.

11 juillet – 25 Charlemagne – Elisabeth de Hongrie

En la prison gambade ta horde de chiens.
Crocs sanglants m’horrifient.

12 juillet – 26 Charlemagne – Blanche de Castille

Belle manouche hâlée de ce caveau sort ta taille alanguie.
Brille un diamant croché près de ce cœur valsant tel l’oisel libre.

13 juillet – 27 Charlemagne – Alphonse X

Failli, preux héros vend son sexe
Aux lourds pachas qu’honneur sait véreux
Allons, prêchez ! L’on ne se vexe
Dans le Panthéon rien n’est sérieux.

14 juillet – 28 Charlemagne – Louis

Seul, sourd, nu, vain, vis.

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Positiméride – Saint Paul

Le Positiméride, projet d’un an, a démarré le 1er mai 2020.

On trouvera ici les livraisons quotidiennes du mois de Saint Paul

20 mai – 1er Saint-Paul – Jacques

je n’ai croqué qu’un gressin
joyau craquant du repas

( Annie Hupé )

21 mai – 2 Saint-Paul – Cyprien

croyez pas, rousse irénique
car s’y prendre active nos
clins d’yeux, parole indécente

( Annie Hupé )

22 mai – 3 Saint-Paul – Athanase

La torche au bras nous passons fiers
Par tous hameaux narrant ces temps
Quand tranchant l’annel à nos pieds
Partions hors la nuit asservie

23 mai – 4 Saint-Paul – Jérôme

Jeux et ris sont plombés
Juge rudoie mouflets
Joie est rare ô malheur
Jambe raide homme meurt

24 mai – 5 Saint-Paul – Ambroise

La mer boira nos vains secrets.

25 mai – 6 Saint-Paul – Monique

Mitonnant liqueurs sucrées
J’empoisonnai quelque beauf
Me saoulant d’inquiète humeur

26 mai – 7 Saint-Paul – Augustin

Sans rougir fuis triste maison
Car au gré du sang vient raison
Quand surgit gueuse trahison

27 mai – 8 Saint-Paul – Constantin

Corolle en sustentation terminant ce long brin, pistil, jaune étamine.
Coupe offrant les tentations terriennes.
Ce soir un sphinx boit au nectar divin.

28 mai – 9 Saint-Paul – Théodose

Ta harpe ce soir, damoiselle,
Touche le cœur de ton seigneur
Et chasse son dragon secret

29 mai – 10 Saint-Paul – Basile

Bleu faisan filait fier,
Battait son aile au vent.
Beau chasseur vit l’oiseau.
Bang bang ! Son tir logea.
Banal. Sang peint le ciel.

30 mai – 11 Saint-Paul – Martien

Mon pas retentit, géant.
Marchant rattrapais le vent.
Mais m’arrêtai incertain :
Mon amour peut-il mentir ?

31 mai – 12 Saint-Paul – Geneviève de Paris

Gens
Des sentiers
Voici le vrai temps
Du départ sans terminus.

1er juin – 13 Saint-Paul – Grégoire le Grand

Grandeur et sang font miroiter l’œil des glorieux marchandeurs

2 juin – 14 Saint-Paul – Hildebrand

Chafouin l’édile au banquier marron dit
Cher bailleur donne bel or valant dot
Habile décret barrera ton dol
Oh vin plein de miel boirons à nous deux

3 juin – 15 Saint-Paul – Antoine

L’eau monta. L’ondin nagea.
L’amante rougit songeant
Au sonnet trop bien chanté.

4 juin – 16 Saint-Paul – Austin

Par un soir trop aimant,
S’amusant et sifflant,
La rousse, trottinant,
Vague, sentit d’instinct
D’abrupt gus tapi, bond.
Pan ! D’un schlass terminal
La creuse, et tout finit.

5 juin – 17 Saint-Paul – Bruno

Bois, frère, un vin fort.

6 juin – 18 Saint-Paul – Anselme

Faneuse, belle et menue, à ton sein
en larmes
je vannais les feuilles mortes.

7 juin – 19 Saint-Paul – Béatrice

Bonheur, m’as-tu trahi, cruel ?

8 juin – 20 Saint-Paul – Bénezet

Bien nés ne perdez le temps :
Bennes ? n’en versez béton.
Branches ? n’en cueillez merlot.
Bus ? n’y monterez debout.
Banque fonderez. C’est tout.

9 juin – 21 Saint-Paul – Bernard


Belle eau dormante, au soir doux.
Brise traîne, marin dort.
Bague à brillant pare un doigt.
Baise en rêve, instant ardent.

10 juin – 22 Saint-Paul – Ignace de Loyola

Linge blanc
La corde ondule
Lin soyeux
Soleil haut

Linge blanc
Sans cesse danse
L’eau noyant
Fol l’amant

Linge blanc
Fraîche onde dort
Belle croyant sort
Plongea

11 juin – 23 Saint-Paul – Frédéric Borromée

Fondront les dures croix fichées bien droit sur leurs cœurs malheureux.

12 juin – 24 Saint-Paul – Catherine de Sienne

Catastrophes et korrigans, cendres et suicides
Vont fondre
Car l’astre changera,
Signe des détresses qu’imprègne l’enfer.
Cachant ta honte, retirant tes draps de soie, file dans l’onde,
Cherchant en haute mer
L’aimante déesse
Mirée en ton cœur.

13 juin – 25 Saint-Paul – L’abbé de l’Épée

La jambe boite de celle qu’éprit l’enfer. Elle a bien bu l’eau d’un seau plein d’épais ferments. Le sabbat blême ondule et la prépare au gel.

14 juin – 26 Saint-Paul – Claude Fleury

Coulant au sud danse, frôlé de doux rayons,
Cher fleuve au fluide argent. File en remous bruyants.
Cruel l’amour des enfants soûls t’émeut, royal.

15 juin – 27 Saint-Paul – George Fox

Gare à l’œil rouge des serfs honteux :
Gorge mordront, griffe au flanc, couteaux.
Sang et outrages défieront dieux.

16 juin – 28 Saint-Paul – Bossuet

Boirons assis sur ces troncs,
Bruns, joufflus, gros muscles, shorts.
Bien fort nos chants fous hueront.