Sur ton piano
écoute. L'âme
russe s'exclame.
- Gronde rhino
« Eh, le jeunot,
pense à ce blâme :
rouge, une lame
occit sono. »
Karma clôt doute.
Ô folle écoute,
fauvette rit !
Ivre musique
ébauche un cri
vif et magique.
Le 5 mars 1953, meurent simultanément le grand compositeur Serge Prokofiev et Staline. Le premier figure en acrostiche de ce sonnet ; le second fait l’objet d’un « laid présent » ( parent pauvre du beau présent des Oulipiens ) : chaque lettre de son nom inversé est absente à tour de rôle d’un vers.
Ce projet d’un an démarre le 1er mai 2019. Il reprend l’idée des cycles annuels déjà expérimentée avec le lipoméride le zodianku et le Sankulipo, et fait l’objet d’une parution quotidienne sur ce site et sur twitter. Il se base sur le calendrier pataphysique inspiré par Alfred Jarry. Chaque jour paraît un haïku suivant la contrainte du beau présent : il ne comporte que les lettres du nom donné au jour considéré par le calendrier adopté par le Collège de ‘Pataphysique. Si la contrainte ne l’impose pas, placer toutes les lettres est un surcroît d’élégance souvent recherché. On trouvera sur une page séparée la version du calendrier conforme à l’original, utilisée pour ce travail.
Un an a passé De textes en Oulipo Le Pata s’éteint
Pour le dernier jour d’existence du Pataméride tous ceux qui le désirent sont invités à se joindre à la fête finale en composant un texte suivant, soit la contrainte du Beau présent en haïku, soit toute contrainte à son goût. Vous pouvez me l’adresser en utilisant la page contact. Voici les contributions à cette journée finale :
Sous ton anus nu, Exposant ton sexe à poil, Attends-tu le pal ?
[ Beau présent ainsi que les trois contributions qui suivent ]
et
et
et
El Despalotino.
Il est lassé, taiseux, – l’œil suintant, – sans son pote, Ex-sultan du sud-ouest il n’a plus de palais : Son étoile s’éteint, – son piano papillote Sous le soleil douteux de l’ennui népalais.
Étendu sous la stèle, il attend l’antidote, Naples, Le Pausilippe, et de l’eau sans délais, Il se plaint, désolé, au lit d’une italiote, Pinté sous la tonnelle, index aux pistolets.
Passionné ? Pipelet ?… Lusitanien ? Poète ? Sa tête s’attisait aux patins de Laudine, Pensant à l’eau latente où ne se noie l’ondine…
Splendide, il dépassa deux oueds sous la planète, Adaptant, à la suite, à l’oud de son tonton, Les plaintes de la sainte et l’appel du téton.
Pouilleux du Santal
et
Atout pointe
Il a eu la donne, L’atout est à pointe. Il a tous les as, Il a tous les dix, Et le deux d’atout, Et le six aussi, Le sept, et la suite. Il expose tout, Il pose ses as, Il pose ses dix, Et on l’applaudit. C’est tout expédié : L’exploit est à lui.