Éteint, là, pâle. L'on attend sa nuit. Non ! La tête on secoue. On s'est tu, écoutant le noir. On n'a pas peur. Nu. Rien gagné ni foiré. Aime, cœur obscur. Va d'ornière en coteau, du terrier au fond de l'eau. Te meurtrit dard ? T'irritent ronceaux ? - n'alentiront sauts. Ne crains ni crois. Erre, dévie, dérape, fou. Loin du bien, du mal, peau à peau trouve l'éveil antan duit par un émoi neuf. Là, plonge en eau lunaire, riant de ton deuil, et la marée te portera au loin.
Ce poème est un essai de codage exagéré. Ça part d’un codage des lettres de l’alphabet en base 5, remplaçant toutefois le chiffre 0 par 5 :
blanc a b c d e f g h i j k l 5 1 2 3 4 15 11 12 13 14 25 21 22 m n o p q r s t u v w x y z 23 24 35 31 32 33 34 45 41 42 43 44 155 151
Ceci peut se résumer dans le tableau :

où le symbole & représente les blancs et caractères non alphabétiques.
Étant donné un texte à coder, on construit alors un poème dans lequel à chaque lettre du texte est associée tour à tour une strophe ayant autant de vers que de chiffres dans le code de cette lettre, et telle que dans chaque vers le nombre de syllabes, de voyelles et de consonnes est égal au chiffre concerné. On code les blancs par 5, ainsi que les apostrophes et ( mais ceci peut s’améliorer ) toutes les ponctuations éventuelles.
Par exemple la lettre i, de code 14 en base 5, peut se coder par
« Je
te coderai »
On remarque donc que ceci est un nouvel exemple d’isosyllabovocaloconsonantisme. Dans l’essai ci-dessous, le poème est un codage exagéré de son titre. Voici le codage de celui-ci en base 5 :
22 5 1 23 35 41 33 5 15 34 45 5 41 24 5 42 35 155 1 12 15
Publié sur la liste Oulipo le 15 mai 2023.