Fol qui Birobidjan voit sans mortel chagrin,
geôle où, bridé, fervent, presque en Chine, homme jeûne.
Du piano chant bloqué jamais gel ne prend foehn
quand csar-vamp fait jaillir sang hors bras, du surin.
Champions d'abjecte guerre on vous moque en refrain.
On vomit tanks, chambard, joug, qu'enfle un game open
quand échappe au jeu gain - meurt fils, bru, vieille, ibn.
Joli combat de coqs gave. On chope le frein.
Voilà que soudain, paf ! Juge brun met haro.
Musique ? - Fi. Bel art ? - provoc. Jardin ? - garrot.
Souffler vrai : beau projet, risque chargé d'amour.
L'homme au grave combat qu'on frappe au sourd donjon
Déjà tombe, apaisant ce glauque fleuve Haine.
Ce « sonnet » en bel absent est un hommage à Pavel Kouchnir, pianiste mort récemment dans une geôle poutinienne à Birobidjan.
Alors que la contrainte de la belle absente ( ou bel absent ) ne permet usuellement de coder que les lettres valant moins de 10 points au scrabble, je code ici le K par un vers où exceptionnellement cette lettre apparaît tandis que sont présentes toutes les lettres valant moins de 10 points. Cette méthode m’interdit, dans les autres vers, l’utilisation d’une lettre à 10 points.
Il manque un vers à la fin : c’est normal, sachant que le héros était achevé. Pour la rime bizarre amour/haine, j’avais au départ pensé mettre le fleuve Amour mais le R est interdit au dernier vers ; une rime en haine est aussi impossible, le N étant prohibé en antépénultième.
Toutefois ces commentaires ne signifient pas que je rejette l’hypothèse d’une mort naturelle, possible puisque ce brillant musicien arrêté pour sa dénonciation de l’agression contre l’Ukraine était en grève de la faim.