Cessez de me panthéoniser, de citer mon nom dans chaque école, quand près de moi l'ombre se désole des amis qu'on a martyrisés. Arrêtez de me canoniser quand, le cœur froid, perdant l'auréole, bénissez sous l'or de la coupole les soldats dont l'arme vous baisez. Pas question de me nobéliser quand ces enfants que dealers cajolent trouvent au creux d'une vapeur folle des mondes à l'envers irisé. J'interdis de me gréviniser, de me planter, grotesque babiole de cire, polystyrène et colle, sous des néons au jour tamisé. N'allez pas me tabloïdiser en une de la presse pipole, comme la merde dans la rigole que bouffe le lobotomisé. Non. Laissez moi, le sexe rasé, fuir gauchement sur ma jambe molle rejoindre les ratés qui picolent, moi que vous avez ubérisé.
Réaction épidermique face à la multiplication des canonisations par le Vatican et des panthéonisations par le gouvernement français.